Défense

  • Défense

    L’armée française n’est qu’un tigre de papier sans stocks de munitions

    Le groupe de réflexions Mars* le 21 Mars 2024

    OPINION – La guerre en Ukraine démontre chaque jour que l’accès aux munitions et missiles représente la condition essentielle pour tenir face à un adversaire dans un conflit de haute intensité. Sans cela, la bravoure des soldats pourrait s’avérer vaine au bout de quelques semaines, voire de quelques jours… Par le groupe de réflexions Mars.

    La guerre ne se gagne pas avec des mots et des postures, aussi brillantes soient-elles. Elle se gagne avec les matériels et les munitions dont disposent nos soldats. Entre les objectifs du discours sur l’économie de guerre et la réalité des engagements budgétaires, il faut être clair : le compte n’y est pas – et de très loin ! Pourtant, cette situation n’est pas nouvelle. Déjà lorsque les troupes françaises ont été déployées en Afghanistan il y a plus d’une décennie, nos soldats tiraient le diable par la queue faute de stocks adéquats.

    La situation vécue aujourd’hui par les armées ukrainiennes devrait pourtant produire un sursaut. Faut-il rappeler que l’artillerie ukrainienne consomme chaque jour un nombre d’obus correspondant à ce que notre industrie peut fabriquer en un mois ? Depuis trois décennies, les armées ont vu leurs stocks de munitions et de missiles se réduire sans cesse pour ne conserver qu’un niveau minimal et aboutir à une « armée bonzaï ». Cela ne peut pas fonctionner : dès que nos soldats sont engagés en opération, l’absence de munitions met rapidement en danger nos soldats qui n’ont plus les moyens nécessaires pour conduire leurs missions, voire pour se protéger des forces adverses.

    Stocks échantillonnaires

    Le constat de stocks échantillonnaires dépasse les frontières de l’Hexagone. Le général Richard Barrons, ancien chef d’État-major britannique, déclarait en février 2023 qu’après des années de réduction des livraisons, « pour certains types d’armes clés, l’armée serait à court de munitions après une après-midi chargée ». Il estimait que le Royaume-Uni disposait de stocks permettant uniquement de soutenir un engagement de haute intensité pendant une semaine environ.

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    * Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

  • Défense,  Économie

    Nouvelle tentative au Sénat pour orienter une partie du livret A vers l’industrie de la défense

    Par Guillaume Jacquot Publié le 01/03/2024 – Public Sénat

    Une proposition de loi de la majorité sénatoriale, qui sera examinée le 5 mars, prévoit de flécher une partie des fonds, collectés au titre du livret A, vers les entreprises de l’industrie de défense française. Le groupe socialiste défend, quant à lui, la création d’un livret d’épargne spécifique.

    Et de trois. Le Sénat va débattre pour la troisième fois, en moins d’un an, de l’opportunité d’allouer une fraction de l’épargne réglementée vers le financement de l’industrie de défense française, en particulier de ses petites et moyennes entreprises. Un texte porté par la majorité sénatoriale de droite et du centre (le RDSE et Renaissance figurent également dans les cosignataires) va être débattu en séance le 5 mars. Il vise à orienter une partie des ressources collectées au titre du livret A et du livet de développement durable et solidaire (LDDS) au financement des entreprises de la défense.

    Bon connaisseur de ces problématiques, l’auteur de la proposition, le sénateur LR Pascal Allizard, met en évidence depuis plusieurs années dans des rapports parlementaires, la difficulté de ce tissu d’entreprises à accéder au financement bancaire. L’industrie de la défense en France peine à attirer les capitaux nécessaires à son développement, à l’heure où les gestionnaires de fonds tiennent de plus en plus compte des critères ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance).

    Deux censures en 2023, sur la forme

    Le Sénat n’en est pas à son coup d’essai sur la question. Au moment des débats sur la loi de programmation militaire 2024-2030 en juin 2023, une large partie du Sénat avait introduit par amendement un article pour créer un « livret d’épargne souveraineté », pour doper le financement de l’industrie de défense en France. Dans un compromis avec les députés, les sénateurs se sont finalement accordés sur une mobilisation d’une partie de l’encours du livret A vers l’industrie de défense. Mais le Conseil constitutionnel avait censuré la disposition, pour un motif de procédure, puisque celle-ci n’entrait pas dans les contours de ce projet de loi.

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  • Défense,  Union européenne (UE)

    Conférence de Munich sur la sécurité: les Européens actent la nécessité d’une défense commune

    RFI – Le 17 février 2024

    La présidente de la Commission européenne est à Munich pour la grand-messe annuelle de la sécurité. Ursula von der Leyen demande que l’UE pousse les feux sous les projets de défense commune, elle parle d’un commissaire spécialisé, de stratégies industrielles, d’interopérabilité d’armements.

    Depuis la réunion de l’Otan jeudi, les Européens ont enfin acté la nécessité d’une défense commune. Elle doit pouvoir compléter les forces américaines, voire les remplacer après les menaces de Donald Trump qui ne veut plus défendre certains alliés. La prise de conscience n’est pas nouvelle, mais l’idée est désormais au premier plan.

    Ursula von der Leyen a déjà fait savoir que l’idée d’un portefeuille de commissaire européen à la défense avait ses faveurs et elle veut aussi des emplois de qualité en Europe dans l’industrie de la défense. Elle propose également de lancer de nouveaux programmes d’armements basés sur la réussite des programmes de munitions.

    La Commission européenne présentera une proposition de stratégie industrielle de défense dans trois semaines, a-t-elle précisé. La proposition vise à augmenter les dépenses de défense, à « dépenser mieux » avec des achats et des accords conjoints afin de fournir des prévisions à l’industrie et une meilleure interopérabilité entre les forces armées européennes, selon la présidente.

    Ouverture d’un bureau à Kiev en matière de défense

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    Lire aussi https://www-boursorama-com.cdn.ampproject.org/c/s/www.boursorama.com/actualite-economique/actualites-amp/ue-la-commission-presentera-le-plan-europeen-de-defense-dans-trois-semaines-b345d0003cfcdaec1ba9ff0b182138d4