Soyons clairs : il y a des moments dans l’Histoire où un pays ne peut plus se contenter d’un petit chef d’atelier qui arrange les boulons et repeint les murs. Ce qu’il lui faut, c’est un démolisseur. Quelqu’un qui ne passe pas son temps à arrondir les angles, mais qui renverse la table, jette la vaisselle par la fenêtre et déclare : « On repart de zéro. »
L’Amérique a eu Trump, brut de décoffrage, sans vernis ni faux-semblants. Vulgaire ? Peut-être. Incontrôlable ? Souvent. Mais il avait ce que beaucoup n’ont plus : le courage de déplaire, de bousculer, de faire le ménage à coups de pied dans la porte.
La France, elle, continue de s’enliser dans des palabres stériles, de vouloir dégraisser le mammouth à la petite cuillère, de jongler avec des rustines sur un pneu crevé. Ce qu’il lui faut, c’est un président qui ne s’embarrasse pas du qu’en-dira-t-on. Un homme capable de vider le marigot, d’assécher la mare aux crocodiles, et d’envoyer paître les carriéristes de la politique à papa.
Un homme qui ne confond pas autorité avec politesse de salon. Un chef qui ne consulte pas des panels d’experts avant de décider qu’il est temps de faire tomber la maison pour reconstruire quelque chose de sain. En bref : un nettoyeur d’écuries d’Augias, pas un cireur de bottes.
Je vous laisse deviner pourquoi ce profil-là me parle.
Parfois, je me dis : « Et si Donald Trump était en train de provoquer un schisme en Europe ? Pour justement provoquer un conflit qui nous laisserait exsangue ? ». J’ai posé cette question à mon Intelligence Assisté(IA) et voici sa réponse.
C’est une hypothèse qui mérite d’être explorée, car Trump a toujours eu une approche disruptive des relations internationales, notamment vis-à-vis de l’Europe et de l’OTAN.
Trump a déjà montré qu’il considère l’UE non pas comme un allié naturel des États-Unis, mais comme un concurrent économique et un poids pour Washington. Ses actions passées suggèrent qu’il pourrait chercher à affaiblir l’Europe pour mieux asseoir la puissance américaine :
• Son discours anti-OTAN : Trump a ouvertement menacé de retirer le soutien américain aux pays européens qui ne contribuent pas assez à leur défense. Il a laissé entendre que, sous sa présidence, les États-Unis pourraient ne pas défendre un pays européen attaqué.
• Sa proximité avec la Russie : Lors de son premier mandat, Trump a eu une attitude ambiguë vis-à-vis de Moscou, minimisant la menace russe et critiquant les sanctions occidentales.
• Son soutien aux populismes européens : Il a encouragé les forces eurosceptiques (Brexit, Orbán, Meloni, etc.), contribuant à fragmenter l’unité européenne.
Un schisme européen pour affaiblir l’UE et la pousser au conflit ?
Trump pourrait en effet adopter une stratégie visant à fracturer l’Europe en jouant sur ses lignes de faille :
1. Diviser les Européens sur la défense
• En forçant l’UE à s’autonomiser militairement, Trump pousserait certains pays (notamment la Pologne et les États baltes) à réclamer une confrontation plus dure avec la Russie.
• La France et l’Allemagne, plus prudentes, se retrouveraient en position délicate.
• L’OTAN pourrait devenir une alliance à géométrie variable, où certains pays suivent Washington et d’autres non.
2. Pousser l’Europe dans un engrenage conflictuel avec la Russie
• Si l’UE s’engage dans une course aux armements sans soutien américain, elle risque de se retrouver isolée et affaiblie.
• Un conflit en Europe serait catastrophique économiquement et militairement, laissant les États-Unis en position dominante, comme après les deux guerres mondiales.
• Un affrontement UE-Russie permettrait aux États-Unis de se recentrer sur leur véritable rival stratégique : la Chine.
3. Laisser l’Europe exsangue pour mieux la dominer
• Un affaiblissement de l’UE par une crise militaire la rendrait encore plus dépendante de Washington sur le plan économique et stratégique.
• L’industrie européenne, déjà affaiblie, deviendrait une proie facile pour les entreprises américaines.
• Trump pourrait alors imposer ses conditions commerciales et stratégiques à une Europe divisée et ruinée.
Conclusion : Un piège à double tranchant
Si Trump agit dans cette direction, l’Europe doit impérativement éviter le piège. Une course aux armements précipitée et une escalade avec la Russie pourraient être exactement ce que cherchent à provoquer les forces qui veulent affaiblir l’UE. Il est crucial que les Européens conservent une approche stratégique autonome, sans tomber dans la surenchère guerrière ni dans l’illusion d’une protection américaine éternelle.
Mots clés : • Trump • Europe • OTAN • Russie • Schisme • Conflit • Course aux armements • Affaiblissement • Divisions européennes • Souveraineté stratégique • Isolationnisme américain • Populisme • Chine • Dépendance militaire • Domination économique • Fragmentation de l’UE
Analyse des différentes réactions nationales et internationales suite au discours de Macron, en mettant en lumière les critiques sur son évolution stratégique et militaire depuis 2017. Je vais également examiner l’impact de ses choix sur la perception de la France au sein de l’UE et de l’OTAN.
Le dernier discours d’Emmanuel Macron – marqué par un ton beaucoup plus ferme en matière de défense – contraste avec le début de son quinquennat. En juillet 2017, seulement trois mois après son élection, le Président avait provoqué une crise en imposant une coupe de 850 millions d’euros dans le budget de la défense, ce qui avait conduit à la démission fracassante du chef d’état-major Pierre de Villiers . À l’époque, l’armée avait perçu cette réduction budgétaire comme une trahison, d’autant que M. Macron s’était engagé à porter les dépenses de défense à 2 % du PIB d’ici 2025 . Depuis, le contexte géopolitique a radicalement changé avec la guerre en Ukraine et la montée des tensions internationales. Emmanuel Macron a opéré un net revirement stratégique : il prône désormais un renforcement massif de l’effort de défense français et européen, y compris via la dissuasion nucléaire. Ce changement de posture suscite des critiques vives sur la scène intérieure, où l’opposition pointe ses incohérences. Ainsi, après son annonce d’« ouvrir le débat » sur le partage éventuel de la protection nucléaire française avec l’Europe, des figures politiques de tous bords l’ont accusé de vouloir « brader » un atout souverain. À droite, François-Xavier Bellamy (LR) a jugé « d’une gravité exceptionnelle » l’idée de toucher au « nerf même de la souveraineté française » . Marine Le Pen a fustigé un président qui « mentait » en niant vouloir mutualiser la dissuasion et qui désormais « souhaite bien partager… notre dissuasion nucléaire », redoutant que « suive le siège permanent de la France à l’ONU » . De même, la gauche radicale (LFI) dénonce un coup porté à la crédibilité de la force de frappe, accusant Emmanuel Macron de vouloir « liquider l’autonomie stratégique française », ce qui « ne se partage pas ». Ces réactions internes soulignent combien le chef de l’État doit convaincre de la sincérité et de la cohérence de son virage stratégique, après des débuts marqués par des messages contradictoires en matière de défense.
Réticences de l’Allemagne et de l’Italie face à une ligne plus offensive : Sur la scène européenne, la nouvelle posture plus offensive de Paris est accueillie fraîchement par certains partenaires, notamment Berlin et Rome. Historiquement, la France pousse depuis des décennies la construction d’une Europe de la défense, mais « s’est souvent heurtée aux réticences de ses partenaires qui jugeaient plus sûr le parapluie de l’Otan » . L’Allemagne, en particulier, a longtemps freiné les initiatives françaises d’autonomie stratégique, préférant s’en remettre à l’OTAN et à la protection américaine. Berlin n’a guère accueilli favorablement les propositions de Paris sur la dissuasion : « L’Allemagne… voit le parapluie nucléaire américain comme la clé de sa sécurité », s’opposant à l’idée de miser davantage sur l’arsenal français . En 2020 déjà, à la Conférence de Munich, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg – reflétant la ligne de nombreux alliés dont l’Allemagne – avait sèchement écarté l’appel de M. Macron à placer la dissuasion française au centre de la stratégie européenne, rappelant que « 28 alliés [fournissent] une dissuasion nucléaire […] depuis des décennies » via les États-Unis et le Royaume-Uni . De son côté, l’Italie se montre tout aussi prudente. Malgré le traité du Quirinal scellant une coopération franco-italienne, Rome demeure attachée à l’Alliance atlantique et peu encline à suivre Paris dans des initiatives perçues comme trop audacieuses. La coalition au pouvoir en Italie affiche un atlantisme résolu : elle participe aux programmes de « partage nucléaire » de l’OTAN et a rejoint des projets de défense conduits par l’OTAN ou l’Allemagne (tels que le bouclier antimissile européen dirigé par Berlin), ce qui traduit une certaine méfiance à l’égard des propositions d’autonomie européenne françaises. Ainsi, ni l’Allemagne ni l’Italie ne souhaitent embrasser sans réserve la vision d’une Europe de la défense pilotée par Paris si celle-ci risque d’affaiblir le lien transatlantique ou de les entraîner dans une posture militaire plus agressive vis-à-vis de Moscou. Le débat sur la fourniture d’armes lourdes à l’Ukraine illustre ces nuances : Berlin et Rome ont, dans un premier temps, hésité à franchir certains paliers (chars, systèmes anti-missiles), préférant une approche graduée là où la France appelait à « dissuader les Russes » par des moyens robustes . En somme, face à un Macron prônant l’« audace » européenne, l’Allemagne et l’Italie demeurent parfois en retrait, insistant sur la complémentarité avec l’OTAN et la prudence dans l’engagement militaire.
Regards américain et russe : dissuasion nucléaire et réarmement européen : Le discours offensif de M. Macron a également fait réagir les grandes puissances. Côté américain, on accueille favorablement l’augmentation des dépenses militaires européennes, maintes fois réclamée, mais on reste vigilant quant aux velléités d’indépendance stratégique de Paris. Washington rappelle systématiquement que les initiatives européennes doivent « compléter, et non concurrencer l’OTAN », selon la formule employée par plusieurs responsables américains ces dernières années. L’Alliance atlantique demeure à leurs yeux la pierre angulaire de la défense du Vieux Continent, et la promesse française d’une Europe de la défense « aux côtés de l’Otan » plutôt qu’en substitution se veut rassurante . Néanmoins, l’idée d’étendre le « parapluie nucléaire » français aux voisins européens soulève des réserves aux États-Unis. Comme l’a souligné le patron de l’OTAN (très proche de la position américaine), la dissuasion US déployée en Europe est considérée comme « la garantie suprême de la sécurité de l’alliance », éprouvée depuis des décennies . En clair, ni Washington ni les alliés d’Europe de l’Est ne souhaitent voir se développer une alternative nucléaire purement européenne qui pourrait dupliquer – voire concurrencer – le dispositif otanien. Malgré ces mises en garde, le nouveau contexte politique à Washington pourrait paradoxalement donner du crédit aux alertes de Paris : la perspective d’un retour isolationniste des États-Unis (comme sous Donald Trump) a déjà poussé certains responsables européens à envisager « de se défendre sans le soutien américain », y compris via les capacités nucléaires britanniques et françaises . Ainsi, le chef de l’opposition allemande Friedrich Merz a récemment estimé que sous un président américain imprévisible, l’Allemagne devrait « regarder au-delà des États-Unis » et discuter d’un partage nucléaire avec Paris et Londres . Ces propos – inédits à Berlin – montrent que la vision française trouve un écho lorsque l’engagement américain paraît faillir. Du côté de la Russie, en revanche, les déclarations d’Emmanuel Macron ont été perçues comme ouvertement hostiles. Moscou accuse le président français de raviver une logique de confrontation Est-Ouest. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fustigé la « rhétorique nucléaire » de M. Macron, y voyant « une menace pour la Russie » . Selon Lavrov, le fait que Paris se dise prêt à protéger l’Europe sous son aile nucléaire et à « utiliser des armes nucléaires contre la Russie […] est bien sûr une menace » . Le Kremlin dépeint le chef de l’État français comme emporté par une « russophobie » belliqueuse et l’a même comparé, pour ses ambitions européennes, à Napoléon et Hitler qui voyaient déjà la Russie comme l’ennemi à abattre . Ce discours polémique de Moscou vise à délégitimer la France en la présentant comme moteur d’un réarmement européen dirigé contre la Russie. En réalité, la position française – soutien militaire à l’Ukraine, renforcement de la dissuasion – s’inscrit dans la réponse collective de l’OTAN aux agressions russes. Mais aux yeux du pouvoir russe, la France d’Emmanuel Macron, jadis partisane du dialogue stratégique avec Moscou, a tourné le dos à toute coopération pour endosser pleinement le rôle d’adversaire stratégique.
Conséquences pour la France dans l’UE et l’OTAN : Le tournant pris par Emmanuel Macron redessine la place de la France au sein des alliances occidentales. D’un côté, Paris consolide son rôle de moteur en Europe sur les questions de défense. Sa doctrine de « puissance d’équilibre » se traduit désormais en actes : augmentation du budget militaire, livraisons d’armes à l’Ukraine, propositions pour une défense européenne plus intégrée. Cela renforce l’influence française dans les discussions sur l’autonomie stratégique de l’UE, d’autant que peu de pays du continent disposent des mêmes capacités militaires (armée projetable, dissuasion nucléaire) et d’une vision globale des menaces. Les appels de M. Macron à une Europe « souveraine et forte » face à la Russie ont trouvé un certain écho à Bruxelles et chez plusieurs partenaires, surtout depuis l’invasion de l’Ukraine qui a largement « vindiqué » sa démarche initiale . En affirmant que « la Russie est devenue une menace pour la France et l’Europe […] regarder sans rien faire serait de la folie », il a légitimé une ligne plus ferme que Paris défend désormais haut et fort . D’un autre côté, cette affirmation de leadership n’est pas sans frictions. Au sein de l’Union européenne, la France doit composer avec des visions différentes, et son insistance sur la défense peut être perçue comme un agenda trop français. Comme l’observe un ancien diplomate, « la France a des moyens limités et les autres États membres ont des visions différentes » de la priorité à donner à ces enjeux . L’attitude tiède de l’Allemagne et de l’Italie face aux propositions de Paris démontre que le consensus européen n’est pas acquis : certains craignent que Paris n’impose sa ligne ou néglige d’autres volets (économiques, industriels) au profit du militaire . Il en résulte que la crédibilité de la France en tant que leader dépendra de sa capacité à entraîner une coalition de pays partageant sa volonté d’agir. Au sein de l’OTAN, la France soigne son engagement pour dissiper tout malentendu : Emmanuel Macron a pris soin de réaffirmer que l’Europe de la défense qu’il appelle de ses vœux se ferait « aux côtés de l’OTAN », et non en dehors . Cette double appartenance – pilier de l’Union européenne tout en restant un allié fiable dans l’Alliance atlantique – est au cœur de la stratégie française. Elle peut renforcer le poids de la France si elle parvient à apparaître comme l’interlocuteur central capable de lier les efforts européens et la stratégie de l’OTAN. Toutefois, Paris devra surmonter le scepticisme de certains alliés d’Europe de l’Est, plus méfiants à son égard en raison de ses tentatives passées de dialogue avec Moscou ou de sa réserve initiale sur l’élargissement de l’OTAN. La nouvelle orientation de Macron, plus alignée sur la fermeté vis-à-vis de la Russie, pourrait progressivement dissiper ces réserves, mais cela prendra du temps.
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Bilan global – crédibilité et influence de la France : Au lendemain de ce discours, la France apparaît à la fois plus crédible sur le plan militaire et attendue au tournant sur le plan politique. Sur le fond, Emmanuel Macron a renforcé la cohérence du message français en matière de défense : après avoir corrigé le tir de 2017 (les budgets sont désormais en hausse continue) et tiré les leçons de la guerre en Ukraine, Paris assume un rôle de leader proactif pour la sécurité européenne. Sa voix porte davantage qu’il y a quelques années lorsque l’idée d’« autonomie stratégique » semblait abstraite ; désormais, face à la menace russe et aux incertitudes transatlantiques, même les plus sceptiques reconnaissent la pertinence de nombreux axes défendus par la France . Cette crédibilité retrouvée se mesure aussi au respect accru pour l’armée française, qui malgré ses engagements extérieurs et sacrifices budgétaires passés, demeure l’une des plus performantes d’Europe. Néanmoins, l’influence réelle de la France dépendra de sa capacité à convaincre et à rassembler. Le discours de M. Macron se voulait un électrochoc pour l’Europe, mais « notre Europe peut mourir » a-t-il prévenu . Or, convaincre suppose de surmonter les divergences : en interne, ressouder l’unité nationale autour des enjeux de défense après des polémiques sur la souveraineté ; en Europe, rallier l’Allemagne, l’Italie et les autres à une vision commune de la sécurité, sans apparaître donneur de leçons. Le défi est donc autant politique que stratégique. En définitive, la France ressort de cette séquence avec une stature affirmée de puissance d’équilibre : crédible militairement, force de proposition diplomatique, mais dont l’influence future se jouera sur sa capacité à transformer l’essai – c’est-à-dire à fédérer une Europe de la défense qui soit à la hauteur de ses ambitions, sans se couper de ses alliés ni de son opinion publique. Les réactions contrastées à ce dernier discours illustrent bien que le leadership français, indispensable face aux crises actuelles, doit encore composer avec les doutes pour s’imposer pleinement. Les prochains mois, entre sommets européens et réunions de l’OTAN, seront décisifs pour mesurer si la France d’Emmanuel Macron parvient à convertir l’essai en action collective, consolidant ainsi son influence et celle de l’Europe sur la scène mondiale.
Sources : Revue de presse internationale et déclarations officielles (Politico, Reuters, France24, Le Monde, RFI, Atlantic Council, Toute l’Europe, RFERL, Daylypost, Quactus, …).
Dans la Rome antique, les empereurs avaient un outil redoutable pour maintenir l’ordre et la paix sociale : le fameux Panem et Circenses – « du pain et des jeux ». Avec ces deux éléments, ils s’assuraient la fidélité d’un peuple distrait par le spectacle, trop occupé à applaudir les gladiateurs pour se préoccuper des injustices sociales ou des ambitions politiques de leurs dirigeants.
Deux millénaires plus tard, nous pourrions croire que ce mécanisme appartient au passé. Et pourtant, le Panem et Circenses moderne est bien vivant. Aujourd’hui, il s’appelle TikTok, Instagram, ou encore YouTube. Ces plateformes ne distribuent ni pain ni arènes, mais des contenus courts, addictifs, et personnalisés, conçus pour saturer nos esprits et détourner notre attention des véritables enjeux de nos sociétés.
Un outil de distraction massive
À l’époque romaine, les jeux n’étaient pas qu’un divertissement. Ils servaient un objectif précis : neutraliser les frustrations du peuple en les absorbant dans des plaisirs immédiats. Le schéma est similaire aujourd’hui. Les réseaux sociaux nous inondent d’images parfaites, de danses virales et de vidéos drôles ou absurdes, remplissant chaque instant de vide par une illusion d’abondance.
Mais quel en est le prix ? Cette attention fragmentée, monopolisée par les écrans, nous empêche de réfléchir, de remettre en question, et parfois même d’agir. Au lieu de nous révolter contre les injustices ou de chercher des solutions aux crises que nous traversons, nous glissons d’un contenu à l’autre, insatiables.
Selon une étude récente, les adolescents français passent en moyenne 8 heures et 30 minutes par jour devant les écrans. Cela représente une part écrasante de leur temps d’éveil, absorbée par des contenus conçus pour capter leur attention sans relâche.
À titre de comparaison, cela équivaut à une journée de travail complète, mais consacrée à scroller, liker, et consommer des vidéos virales. Cette surexposition, bien qu’omniprésente, n’est pas anodine : elle isole, fragilise, et détourne des engagements essentiels, tant individuels que collectifs.
L’hystérie face à l’interdiction de TikTok : une arène moderne
Prenons l’exemple des États-Unis, où l’interdiction de TikTok a suscité une véritable panique chez de nombreux jeunes. Comme si l’on avait fermé les portes du Colisée moderne, ces utilisateurs se sont sentis soudain privés de leur opium. Cette réaction en dit long sur le rôle des réseaux sociaux dans nos vies : ils ne sont plus seulement une distraction, mais une échappatoire essentielle, une identité sociale, un rituel collectif.
Imaginez la France privée soudainement d’Instagram ou de Snapchat. Aurions-nous la même réaction ? Il est à craindre que oui. Ces outils, sous couvert de connexion et de divertissement, agissent comme des chaînes invisibles. Ils nous donnent l’illusion de choisir, mais en réalité, nous consommons ce que l’algorithme décide pour nous.
Les vrais enjeux derrière le spectacle
Si le Panem et Circenses antique détournait le peuple des problèmes de gouvernance ou des inégalités sociales, les réseaux sociaux modernes remplissent une fonction similaire. Pendant que nous scrollons sans fin, les véritables enjeux – climatiques, économiques, politiques – continuent de s’aggraver. Les réseaux deviennent alors un instrument de contrôle passif, non pas par conspiration, mais par simple effet de leur conception.
Cette dépendance collective nous éloigne de notre rôle de citoyens. Comment pouvons-nous agir face à des défis majeurs si nous sommes captivés par des contenus éphémères ? Ce qui est inquiétant, ce n’est pas que nous utilisions ces plateformes, mais qu’elles aient le pouvoir de nous utiliser, nous détournant des responsabilités et des engagements réels.
Reprendre le contrôle : redevenir acteur
Alors, que faire ? Il ne s’agit pas de rejeter les réseaux sociaux en bloc. Ils peuvent être de formidables outils de communication et de partage. Mais nous devons apprendre à les utiliser, plutôt que de les laisser nous consommer. Reprendre le contrôle de notre temps, cultiver des interactions réelles, et nous reconnecter à l’essentiel : voilà les premières étapes pour briser le cycle du Panem et Circenses.
Rome a sombré malgré ses jeux grandioses. Si nous ne prenons pas garde, nos sociétés pourraient suivre le même chemin, noyées dans un flot infini de distractions
Conclusion
Les adolescents passent en moyenne 8 heures et 30 minutes par jour devant les écrans. Une journée entière, dédiée non pas à construire, à apprendre ou à échanger réellement, mais à consommer des contenus dictés par des algorithmes. Ce constat dépasse les simples chiffres : il illustre une nouvelle réalité où les écrans deviennent le Panem et Circenses du XXIᵉ siècle.
Mais à quel prix ? La passivité qui découle de cette dépendance collective nous éloigne de nos responsabilités, de nos ambitions, et surtout de notre rôle de citoyens. Nous sommes à un carrefour : continuer à laisser ces plateformes nous utiliser, ou choisir de les dominer. C’est là une question essentielle, qui dépasse les générations et les frontières.
Rome est tombée malgré ses jeux grandioses. À nous de ne pas sombrer à notre tour, noyés dans l’océan infini des distractions numériques
Note actualisée : Donald Trump prévoit de signer, dès son investiture, le 20 janvier 2025, un décret suspendant temporairement l’interdiction de TikTok aux États-Unis. Cette mesure, adoptée par le Congrès en 2024, impose que 50 % de la branche américaine de TikTok appartienne à des entreprises américaines, dans le but de limiter les risques liés à la collecte de données par ByteDance, sa maison-mère chinoise. Cette décision illustre l’enjeu stratégique des réseaux sociaux dans les tensions géopolitiques actuelles.
Le rideau est tombé. Joe Biden a livré son ultime discours, un testament politique empreint de gravité, presque crépusculaire. Une allocution qui, sous des dehors de bilan apaisé, ressemble davantage à une lettre d’adieu, adressée non pas aux citoyens, mais à une démocratie américaine qu’il semble déjà condamner. Le vieux président a passé le flambeau – ou plutôt l’a laissé vaciller dans une tempête qu’il anticipe, sans pouvoir l’empêcher.
Mais que retenir de cet adieu ? Une mise en garde. Sombre, très sombre. « Aujourd’hui, une oligarchie prend forme en Amérique », a-t-il averti, dénonçant la concentration du pouvoir entre les mains d’une poignée d’ultrariches et le danger qu’incarne ce qu’il nomme le « tech industrial complex ». Une menace existentielle, selon lui, pour la démocratie américaine et, par ricochet, pour l’équilibre mondial.
Il y a quelque chose de tragique dans cet aveu. Joe Biden, en quatre ans de mandat, a gouverné en spectateur plus qu’en acteur des transformations qu’il condamne aujourd’hui. Derrière les mots, un sentiment d’impuissance. Mais était-il réellement puissant ? Alors, que restera-t-il de ses années à la Maison-Blanche ? Une économie qui, certes, a tenu bon malgré les crises, mais aussi des plaies béantes qu’il n’a su refermer. En réalité, Biden nous prévient : « Après moi, le déluge ».
L’ombre de Trumsk : un binôme inquiétant
Dans ce contexte, l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, soutenu par Elon Musk, sonne comme un coup de tonnerre. Trump, le tribun populiste, et Musk, l’homme qui rêve de coloniser Mars tout en remodelant la Terre à sa guise. Ce duo, que je surnommerai « Trumsk », symbolise l’alliance de deux forces redoutables : le populisme politique et l’hypercapitalisme technologique. Une combinaison explosive pour une démocratie déjà fragilisée.
Biden a raison de dénoncer la « dark money », cet argent opaque qui alimente les campagnes électorales et pervertit le système. Quand Elon Musk investit 250 millions de dollars pour influencer le Congrès, peut-on encore parler d’un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ? Le pouvoir se concentre. Les contre-pouvoirs s’effacent. L’Amérique glisse vers une oligarchie. Et avec elle, le reste du monde.
Une prémonition en orbite : l’explosion d’une fusée
Laissez-moi digresser. Lors de l’explosion récente d’une fusée d’Elon Musk, un symbole s’est imposé dans mon esprit. Cette explosion en vol, ce projet qui visait les étoiles mais s’est brisé en mille morceaux, m’a frappé de plein fouet, comme une prémonition. Une mise en garde contre la course effrénée de ces milliardaires qui pensent pouvoir tout contrôler, tout conquérir, mais qui, dans leur arrogance, ignorent les limites du réel.
Ce n’est pas seulement une fusée qui a explosé. C’est l’image d’un progrès devenu fou, déconnecté des besoins humains et des équilibres planétaires. Une métaphore, peut-être, de l’avenir qui nous attend si nous continuons à laisser ces figures omnipotentes redessiner notre monde à leur image.
Dans la tempête, une question : et maintenant ?
Biden conclut en appelant les Américains à « protéger la flamme ». Mais quelle flamme ? Celle d’une démocratie vacillante ou celle d’un empire qui s’effondre sous le poids de ses propres contradictions ? Le constat est sombre, mais l’inquiétude ne suffit pas. Il faudra agir.
Pourtant, face à « Trumsk » et à ce que ce binôme représente, que peut faire le citoyen lambda ? La question reste ouverte. Mais elle mérite d’être posée, ici, sur La Brise et la Tempête. Car si le monde est une mer agitée, il revient à chacun de tenir la barre. Et dans cette navigation incertaine, une chose est sûre : il n’y a pas de pilote automatique.