Arrogance et excellence
Le 21 avril 2022 par Jacques Attali
Il ne faut pas confondre « vitesse et précipitation ». Il ne faut pas confondre « arrogance et excellence ». Et surtout il ne faut pas confondre « talent et médiocrité ». Nombreux sont ceux qui n’apprécient pas l’auteur de ces lignes que je vous invite néanmoins à lire aujourd’hui. L’occasion pour moi de relancer mon propre blog délaissé par dépit on va dire. //RO
Que restera-t-il dans cinq ans, du débat de ce soir ? En quoi aura-t-il orienté les Français dans leurs choix ? En quoi aura-t-il parlé des questions essentielles que le/la prochain(e) chef(fe) de l’Etat aura eu à traiter ? En quoi la façon dont il aura été jugé par les commentateurs à la fin aura-t-il rendu compte de la réalité de notre pays ?
De fait, les deux candidats n’ont pas parlé, et ce n’est pas leur faute, de ce qu’ils feraient si la Russie nous demandait d’interrompre toute aide à l’Ukraine sous peine de recevoir une bombe nucléaire sur notre tête. Ils n’ont pas eu non plus à dire ce qu’ils feraient si la France était peu à peu entrainée à participer à cette guerre sur le territoire ukrainien, puis polonais, puis allemand. Ni de ce qu’ils ne feraient si la pénurie de céréales nous amenait à devoir choisir à qui nous exportions les nôtres, en fonction du prix ou des risques de famine ? Ni si quelques-unes de nos cinq plus grandes entreprises, dites françaises, étaient rachetées en Bourse, ce qui est parfaitement possibles, par des Américains ou des Chinois ? Ni si des émeutes massives se déclenchaient dans nos campagnes ou nos banlieues ? Ni si une très grave crise écologique se déclenchait, avec des conséquences visibles en France ? Plus généralement, ils n’ont pas n’ont pas été mis en situation d’avoir à faire comprendre qu’ils savent que l’Histoire est tragique et qu’il faut s’y préparer ; ce qui constitue l’essentiel des qualités nécessaires du futur chef de l’Etat. Ce n’est pas leur faute : Confrontés surtout aux enjeux d’hier, ils n’ont pu parler de ceux de demain.
Que restera t-il dans cinq ans ? De la théâtralité et un simulacre de démocratie qui n’est plus un modèle universel, tant elle a été polluée par l’ingénierie sociale du pouvoir médiatique. Ne parlons plus de démocratie libérale, mais de « Démotie » c-à-d d’une participation du peuple.
Je vous conseille d’écouter l’interview de Jean-Paul Brighelli au sujet de l’école: l’abrutissement est délibéré et programmé:
https://www.tvlibertes.com/zoom-jean-paul-brighelli-lecole-fabrique-des-consommateurs-semi-illettres