- Par Maeva Bambuck
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L’enlèvement de Charles Ballard et de Pierre Borghi avait été tenu secret par le Quai d’Orsay. Les conditions de la libération des deux humanitaires, lundi, après deux mois de détention pour l’un et quatre mois pour l’autre, sont tout aussi mystérieuses.
L’annonce de sa libération a été accueillie avec un énorme soulagement par la communauté française de Kaboul. «J’avais décidé de rester en Afghanistan en attendant qu’il rentre», explique son ami Guillaume Barreau, qui avait quitté son emploi dans le nord du pays pour se rapprocher de l’enquête à Kaboul.
C’est Charles Ballard qui lui a appris lui-même sa libération, dans la nuit de dimanche à lundi. «J’ai reçu un e-mail de Charles vers 2 heures du matin», explique Barreau, qui l’a ensuite rejoint brièvement à l’ambassade de France. Selon lui, Ballard «va bien» et aurait quitté Kaboul dans l’après-midi pour rejoindre la France.
Originaire de Grenoble, Borghi avait travaillé quelques mois dans la province de Samangan, dans le nord de l’Afghanistan, pour l’ONG française Solidarités International. Un an après sa mission, le photographe amateur avait remis le cap sur l’Afghanistan, en solitaire cette fois, afin de poursuivre sa passion. Son enlèvement est survenu quelques semaines à peine après son arrivée à Kaboul. Selon les autorités afghanes, Pierre Borghi serait également en bonne santé.
Tenue de s’en remettre à la communication du Quai d’Orsay, l’ambassade de France à Kaboul se réjouissait tout de même lundi soir d’une «bonne journée». Aucune information n’était donnée sur les circonstances de la libération de Charles Ballard. Ces quatre derniers mois, les diplomates français avaient fait silence autour des enlèvements pour ne pas mettre en péril la vie des otages. Ils avaient invité la communauté française de Kaboul à suivre leur exemple.