La minute cynique de Pierre Duriot

4 juin 2018 Non Par Régis Ollivier

Publié par Régis Ollivier

Le 04 juin 2018

Le Colonel 3.0

 

 

 

 

Minute cynique… à Lille, le harcèlement de rue fait rage, au point que les jeunes du conseil municipal des jeunes s’en sont émus. Déjà que des adultes, en conseil municipal, peuvent faire et dire pas mal de conneries, là, pensez donc. Ce sont les jeunes, par nature inexpérimentés, puisque encore enfant. Putain, voilà que je parle comme un vieux réac. Pierre mets toi ça dans le crâne, les enfants ont des choses apprendre aux adultes, même s’ils viennent de naître et qu’ils ne savent rien. Il faut dire comme ça. Bref, ces jeunes ne supportent plus les « wesh, trop bonne la meuf, va-zy, fais pas ta pute de ta mère, file moi ton 06 », vous savez ces phrases modernes, fraîches, typiques de certains jeunes gens et enrichissantes, à l’issue desquelles les filles ont vachement envie d’aller se faire niquer par le futur homme de leur vie et de terminer leur lune de miel au parloir. Mais les jeunes élus lillois ne pouvaient décemment pas dire qui sont les auteurs réguliers de ce genre de travaux d’approche. Ils ont donc délibérément choisi de prendre le contre pied de l’affaire en mettant en scène Lucas, avec un look de fils de toubib, « prope » sur lui, lunettes classes, marinière et barbe de trois jours, savamment aventurière. Lucas est respectueux, il ne dit pas t’es bonne, il dit, t’es belle, explique la légende. Comment, un malotru blanc, bourgeois qui tutoie les jeunes femmes, qui fait des commentaires sur leur physique ou leur tenue, même sous forme de compliment, c’est absolument insupportable, il se comporte comme un harceleur de rue. Il n’a aucune chance, avec sa marinière de chez Saint-James, de lever une fille potable en lui disant qu’elle est belle. Il ne vaut pas plus cher que l’autre qui veut le 06 de la pute. Ou alors, cela suggère, par ricochet, qu’une certaine diversité pourrait être adepte d’une forme de drague totalement déplacée et cela heurterait des sensibilités, selon l’expression consacrée de ceux qui massacrent mais qu’un rien peut heurter. Toujours est-il que la campagne, jugée maladroite, a été retirée. Alors on fait comme la SNCF, la RATP et la CAF, pour dénoncer les fraudeurs et les malhonnêtes de tous poils, on prend des blancs de blancs, des gens du terroir, avec des tronches de premiers de la classe si possible. Et là, curieusement, SOS-Racisme, le CRAN et la LICRA ne hurlent pas à la non représentativité de la diversité française dans cette campagne anti-cons. Et ainsi, à force de pratiquer la correction politique outrancière, de mettre toujours les bobines de braves gars dans les pires des rôles, on arrive exactement à l’inverse de l’effet désiré. Si on dénonce Lucas, c’est peut-être bien Mohammed.

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