Qui est disposé à mourir pour Taïwan — ou pour l’Ukraine?

16 avril 2023 Non Par Régis Ollivier

Par Jean-Paul Brighelli – Le 13 avril 2023 – Causeur

Sans entrer dans les détails de mon choix, pour moi c’est ni-ni. Ni pour l’un, ni pour l’autre. En pointant du doigt que Taïwan ce n’est pas l’Ukraine et donc comparaison n’est pas raison. En cas de conflit entre Taïwan et la Chine, nous serions mondialement concernés. //RO

Savez-vous ce que sont les boomers ? Des gens, aujourd’hui sexa ou septuagénaires, qui ont une mémoire personnelle de la guerre d’Algérie, et une mémoire collective de celle du Vietnam. Ils ont vu, comme moi, leur père rentrer de 18 mois de crapahutage dans le bled, amaigri et taciturne, le regard lointain, plongé dans quelques horreurs indicibles. Ils ont vu, comme moi, de jeunes Américains brûler leur passeport, ou revenir à l’horizontale au cimetière d’Arlington — et des petites filles nues, à moitié brûlées au napalm, courir sur des routes bordées de rizières. Ils sont les derniers à avoir une certaine vision directe de la guerre.

Ils ont également un souvenir assez vif de Khrouchtchev tapant sur son pupitre, à l’ONU, à grands coups de semelle, le 12 octobre 1960.

Ajoutons qu’ils ont eu des grands-pères qui avaient participé directement à la Deuxième guerre, et parfois, comme moi, à la Première, heureux gagnants de deux guerres mondiales. Et qui leur racontaient, en les faisant sauter sur leurs genoux cagneux, ce que c’est qu’une vague de gaz moutarde dans des tranchées.

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