Le 17 décembre 2021
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Un état ambigu de crises successives et de protection militaire permanente s’est imposé depuis la fin de la seconde guerre mondiale, poussant le chef des armées à mobiliser l’outil militaire au gré des circonstances, sans que jamais la guerre ne soit déclarée, analyse Victor Martignac, doctorant en droit constitutionnel, dans un article primé que « Le Monde » reproduit ici.
Tribune. Récemment, à deux reprises, le président de la République a réagi spontanément à des menaces sécuritaires par le biais de la force armée : en envoyant deux chasseurs Rafale et deux bâtiments de la marine nationale en Méditerranée orientale au mois d’août 2020 à la suite de l’exploration inopinée d’un navire turc, et en déployant 4 000 soldats supplémentaires sur le territoire national après l’attentat de Nice, si bien qu’il paraît naturel que le chef de l’Etat dispose de l’outil militaire au gré des circonstances. Si l’impératif de la défense nationale l’exige, les constitutionnalistes ne devraient toutefois pas rester apathiques face à cette prérogative.