Armées

Faut-il vraiment se préparer à la guerre ? Oui. Et surtout arrêter de jouer les Bisounours.

Illustration chatgpt pour lecolonel.net

2025. On feint encore de croire à la paix universelle pendant que le monde s’embrase par plaques tectoniques. L’Ukraine, le Proche-Orient, Taïwan, l’Afrique, l’Arctique… La guerre est déjà là, partout, sourde ou bruyante. Seuls les naïfs ou les aveugles peuvent encore penser que la France vivra éternellement sous cloche.

Alors faut-il vraiment se préparer à la guerre ? Objection Votre Honneur! Question mal posée. La vraie question est : pourquoi ne sommes-nous pas déjà prêts ?

On défile le 14 juillet, on cause “réserve citoyenne”, on repeint des mirages en bleu-blanc-rouge et on applaudit nos soldats à la télé. Mais la vérité, c’est que le pays n’est ni militairement prêt, ni mentalement armé. On s’indigne d’un missile nucléaire polonais virtuel, mais on n’a pas construit un seul abri civil depuis De Gaulle. On pleure sur les morts d’hier, sans vouloir envisager les vivants de demain. Et attention, se préparer à la guerre, ce n’est pas vouloir la guerre. C’est éviter de la subir. La stratégie, ce n’est pas tendre la joue gauche quand on a déjà pris un drone sur la droite. C’est prévoir. Former. Produire. Expliquer. Et oui, mobiliser. Mais que fait-on en France ? On attend. On prie. On fait grève. On légifère sur l’euthanasie. On subventionne des débats citoyens sur le genre pendant qu’un continent entier bascule dans le chaos. On supprime les budgets militaires, on brade notre souveraineté à Bruxelles, on fantasme sur la “paix par le droit” alors que le droit ne vaut rien sans la force qui le soutient.

Alors faut-il vraiment se préparer à la guerre ?
Oui. Mille fois oui. Ou alors, qu’on ne vienne pas pleurer le jour où il sera trop tard.

Le Colonel vous salue bien

Actualités

« Plus jamais ça » et le spectre du passé : et si l’Histoire repassait les plats ?

Par Régis Ollivier – Le 27 janvier 2025

 

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Dans ce monde de grandes incertitudes, il est difficile de ne pas sentir le poids des angoisses qui nous entourent. Le passé semble se frayer un chemin dans le présent, comme un fantôme mal enterré, prêt à resurgir dès qu’une étincelle viendra embraser les tensions sous-jacentes. On croit naïvement avoir tiré les leçons des horreurs passées. On se rassure en murmurant ce fameux « plus jamais ça ». Mais les faits nous rappellent à l’ordre : l’Histoire est une terrible cuisinière, et ses plats froids reviennent souvent sur la table, prêts à être réchauffés.

La mémoire collective, pourtant, devrait être notre rempart. La Shoah, par son horreur absolue, nous avait laissé une injonction claire : ne jamais laisser la barbarie triompher à nouveau. Mais, depuis 1945, combien de peuples ont été abandonnés à leur sort, combien de génocides ont été commis dans l’indifférence générale ? Cambodge, Rwanda, Bosnie, Darfour, aujourd’hui les Ouïghours… À chaque fois, le peuple est placé devant le fait accompli, spectateur impuissant des jeux des puissants, des « va-t-en guerre » qui manipulent les destins au gré de leurs ambitions.

Et c’est là que réside l’un des plus grands dangers de notre époque : les hommes qui attisent les flammes du conflit, protégés par leur arrogance et leur mépris pour les vies humaines. Ils brandissent le langage de la force, la rhétorique de l’urgence, et laissent derrière eux des générations brisées, des terres dévastées, des peuples qui ne se relèveront qu’à grand-peine, s’ils y parviennent. Pendant ce temps, le citoyen, ce « petit peuple », est tenu à l’écart des décisions cruciales. On ne le consulte pas, on ne l’écoute pas. Et pourtant, c’est lui qui paie toujours le prix le plus lourd.

Les incertitudes qui secouent le monde aujourd’hui sont le terreau idéal pour ces dérives. Les inégalités, les crises climatiques, les tensions géopolitiques exacerbées par des ambitions démesurées : autant de fissures dans lesquelles s’engouffrent la peur et la division. L’histoire récente nous le montre clairement : il suffit d’une étincelle pour que le fragile équilibre bascule. Et une fois de plus, le « plus jamais ça » devient un cri d’espoir étouffé par le bruit des bottes.

Mais sommes-nous condamnés à cet éternel recommencement ? Non, si nous avons le courage de regarder la réalité en face. Non, si nous refusons d’accepter l’indifférence comme une fatalité. Non, si nous nous levons, en tant qu’individus, pour défendre la dignité humaine, dénoncer les injustices et rappeler aux puissants qu’ils ne peuvent impunément jouer avec le feu. Car au fond, c’est bien là la clé : le peuple, malgré ses douleurs et ses silences, est une force immense. Mais cette force ne peut s’exprimer que si elle est éveillée, vigilante et déterminée.

Aujourd’hui, plus que jamais, il est urgent de cultiver la mémoire, d’apprendre du passé, de refuser la banalisation des discours de haine et de division. Car le « plus jamais ça » ne sera jamais une réalité tant qu’il ne s’accompagne pas d’une action collective et résolue. Dans ce monde anxiogène, où le futur semble si incertain, rappelons-nous que nous avons un rôle à jouer, chacun à notre niveau, pour empêcher que l’Histoire ne repasse ses plats.

 

Sur un texte original de l’auteur