Dissuasion nucléaire

Le parapluie nucléaire français n’a rien du parapluie de Cherbourg.

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Régis Ollivier – Le 14 mai 2025

Dissuasion nucléaire : « Nous sommes prêts à ouvrir des discussions » avec d’autres pays européens. Emmanuel Macron – Les défis de la France, le 13 mai 2025 sur TF1.

Objection votre Honneur ! Le parapluie nucléaire français n’a rien du parapluie de Cherbourg.
Il ne s’agit ni d’un symbole romantique, ni d’un accessoire folklorique. C’est un outil de dissuasion stratégique, forgé dans la doctrine de stricte suffisance et fondé sur une décision nationale indépendante. Si la France propose désormais d’étendre sa protection nucléaire à ses partenaires européens, la question mérite d’être posée : nos alliés sont-ils prêts à assumer collectivement les conséquences d’une frappe en réponse ? Et surtout, la Nation française est-elle consultée sur ce changement de doctrine ? La dissuasion ne se partage pas à la légère. Elle engage la responsabilité, la souveraineté… et le destin d’un peuple.

Le Colonel


#Dissuasion #Souveraineté #SécuritéEuropéenne

Justice

Plaider coupable : quand Darmanin rêve de justice au rabais

Régis Ollivier – Le 13 mai 2025

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Dans un pays où l’on manque de magistrats, de greffiers, de moyens et de temps, Gérald Darmanin croit avoir trouvé la solution miracle : importer la logique anglo-saxonne du « plea bargain », rebaptisée avec élégance plaider coupable. Sur le papier, cela semble séduisant : désengorger les tribunaux, réduire les délais, et éviter les lourdeurs de la procédure. Une justice rapide, efficace, économique. Mais à quel prix ?

Une logique de rendement, pas de justice

Ce mécanisme transforme l’acte judiciaire en transaction. L’accusé reconnaît les faits, en échange d’une peine allégée. Le tout, sans procès, sans débat contradictoire, sans jugement rendu au nom du peuple français. Autrement dit, on remplace la justice par un deal. Une sorte de « C’est bon, chef, j’ai compris, on va pas s’embêter avec tout ça ». Une version low-cost de la justice qui oublie qu’un procès, ce n’est pas seulement une peine, mais un acte de vérité, de responsabilité, et de protection des libertés.

Une mécanique de pression, pas de droit

Dans la réalité, combien d’innocents céderont à la pression pour éviter un procès long, incertain, voire destructeur ? Combien accepteront de « plaider coupable » par peur, par lassitude ou par absence de moyens ? Surtout si l’on glisse doucement – comme c’est souvent le cas en Macronie – vers une justice expéditive encouragée par l’État lui-même. Le risque est immense : faire de la procédure un outil de rendement statistique, plutôt qu’un pilier de l’État de droit. Une justice pressée, c’est une justice bâclée. Et une justice bâclée, c’est une société qui marche à reculons.

Une très mauvaise bonne idée

Il est tentant, pour un ministre de l’Intérieur en mal de résultats, de montrer qu’il « fait quelque chose ». Mais accélérer la justice ne veut pas dire la rabaisser. Derrière cette réforme se cache un renoncement : à l’idéal républicain d’une justice impartiale, contradictoire, publique. En somme, ce plaider coupable version Darmanin, c’est un peu comme si l’on proposait aux justiciables de passer au drive-in judiciaire : « Bonjour, vous prenez quoi ? 6 mois avec sursis ou une amende ? Très bien, avancez jusqu’au guichet 2. »

On en sourirait presque. S’il ne s’agissait pas d’un recul grave des garanties fondamentales.

Réseaux sociaux

Je ne suis ni Top 5, ni Top 1000. Je suis hors catégorie. Mais certainement pas hors sol.

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Régis Ollivier – Le 12 mai 2025

Je ne suis pas un classement. Pas un algorithme, un homme, pas un produit labellisé 2025. Dans cette époque fascinée par les podiums et les médailles virtuelles, certains se battent pour être au Top du Top de je-ne-sais-quoi. À croire que sans étiquette LinkedIn ou Tik Tok millésimée, vous n’existez pas. Eh bien non. Je ne suis ni Top 5, ni Top 1000. Je suis hors catégorie. Mais certainement pas hors sol. Je ne suis pas un produit du mois, une success story formatée ou un algorithme bien classé. Je suis un parcours. Une histoire. Une densité. Je suis un homme debout, façonné par 43 années de service, dont 25 dans l’ombre, au service de la France**. On ne me range pas dans une case. On ne m’attribue pas une note. Je ne suis pas un chiffre, je suis une voix. On m’apprécie ou on me déteste. Au moins c’est clair. On me bloque ou on me suit, « au gré de mes humeurs ». Alors non, je ne cours pas après les likes. Je ne quémande pas de validation numérique. Et très rarement je clique sur « se connecter ». Là où les demandes sont très nombreuses. Je trace ma route, enraciné dans le réel, les convictions vissées au corps et le regard tourné vers l’essentiel : la vérité, la transmission, l’honneur. « Le Colonel » n’est pas un influenceur. Il ne vend rien. Il influence. C’est différent. En attendant de vous accueillir dans mon réseau, je vous salue bien.

Le Colonel vous salue bien

** Sauf lorsque des journalistes peu scrupuleux vous jettent en pâture à leurs lecteurs pour faire le buzz. Ce fut mon cas.

Société

16 rue Cadet : quand le diable m’a ouvert la porte

Régis Ollivier – Le 11 mai 2025

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Je ne me souviens plus du jour exact. Mais je n’oublierai jamais la rue. Rue Cadet.
Le nom résonne encore comme une alerte intérieure. Une dissonance. Une angoisse. J’étais alors en poste auprès de l’Ambassade de France à Djibouti. Ce jour-là, j’étais convié à cet adresse non pas pour un rite initiatique, mais pour ce que l’on appelle pudiquement une « visite du château » du Grand Orient de France. Un déjeuner copieux, servi avec courtoisie, offert par un influent ami djiboutien. Avec, en coulisses, un espoir non dissimulé : que je rejoigne cette obédience maçonnique. Que je sois un des leurs. Mais, dès les premières minutes de découverte de ce lieu, j’ai ressenti une oppression. Une étrangeté. Quelque chose de sourd, de dissonant, presque satanique. J’ai flippé. Oui, vraiment flippé. Pas physiquement. Intérieurement. Comme si une part obscure m’enveloppait. Mon ressenti était trop fort. Alors, j’ai dit non. Poliment, fermement, définitivement. Je n’ai jamais cédé au chant des sirènes de la franc-maçonnerie. Ni à cette loge, ni à aucune autre. Moi, on ne m’enferme pas. Je suis né libre. Je mourrai libre. J’ai néanmoins constaté qu’au fil des ans, bon nombre de mes camarades de promotion qui ont jadis accepté de devenir Franc-Maçon ont grimpé. Vite. Haut. Très haut. Professionnellement. Financièrement. Mais je n’ai aucun regret.

Le Colonel vous salue bien.

Armées

Faut-il vraiment se préparer à la guerre ? Oui. Et surtout arrêter de jouer les Bisounours.

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2025. On feint encore de croire à la paix universelle pendant que le monde s’embrase par plaques tectoniques. L’Ukraine, le Proche-Orient, Taïwan, l’Afrique, l’Arctique… La guerre est déjà là, partout, sourde ou bruyante. Seuls les naïfs ou les aveugles peuvent encore penser que la France vivra éternellement sous cloche.

Alors faut-il vraiment se préparer à la guerre ? Objection Votre Honneur! Question mal posée. La vraie question est : pourquoi ne sommes-nous pas déjà prêts ?

On défile le 14 juillet, on cause “réserve citoyenne”, on repeint des mirages en bleu-blanc-rouge et on applaudit nos soldats à la télé. Mais la vérité, c’est que le pays n’est ni militairement prêt, ni mentalement armé. On s’indigne d’un missile nucléaire polonais virtuel, mais on n’a pas construit un seul abri civil depuis De Gaulle. On pleure sur les morts d’hier, sans vouloir envisager les vivants de demain. Et attention, se préparer à la guerre, ce n’est pas vouloir la guerre. C’est éviter de la subir. La stratégie, ce n’est pas tendre la joue gauche quand on a déjà pris un drone sur la droite. C’est prévoir. Former. Produire. Expliquer. Et oui, mobiliser. Mais que fait-on en France ? On attend. On prie. On fait grève. On légifère sur l’euthanasie. On subventionne des débats citoyens sur le genre pendant qu’un continent entier bascule dans le chaos. On supprime les budgets militaires, on brade notre souveraineté à Bruxelles, on fantasme sur la “paix par le droit” alors que le droit ne vaut rien sans la force qui le soutient.

Alors faut-il vraiment se préparer à la guerre ?
Oui. Mille fois oui. Ou alors, qu’on ne vienne pas pleurer le jour où il sera trop tard.

Le Colonel vous salue bien