« Tranches de vie » par Régis Ollivier – Le 03 août 2022
Je vous propose un petit extrait de ce que seront mes mémoires. Ici l’entrée en matière si je puis dire.
Vous dire que je suis de bonne humeur tous les jours serait vous mentir honteusement. Non! En fait la mauvaise humeur est la règle chez moi et la bonne humeur l’exception. D’ailleurs, dans le cadre de mes fonctions, j’avais demandé instamment que l’on ne me pose plus jamais la question « comment ça va ? » puisque ça n’allait jamais et qu’en plus si j’avais une dose infinitésimale de bonne humeur, elle fichait le camp sur le champ.
En réalité, c’est de naissance. Et ça a débuté le 8 septembre 1952 à la maternité de Cambrai dans le Nord de la France. Bienvenue chez les Ch’tis. A peine avais-je passé la tête à l’extérieur de mon cocon que j’étais de mauvaise humeur. Renfrogné et ridé comme un Sharpeï. Je savais que ma vie allait être « une vie de merde ».
Je précise tout de suite que je n’ai pas été expulsé comme ils disaient car cela aurait signifié que j’ai été éjecté à 3 ou 4 mètres sans que personne ne puisse me rattraper. Nan! Là je confirme… on m’a tiré dans tous les sens par la tête puis le corps jusqu’aux pieds. J’étais d’une humeur massacrante et, sans rien voir, j’ai pensé « c’est quoi ce bordel ? » « Dans quel monde de fous je suis ».