Recueillir des informations à l’étranger pour protéger les intérêts de la France : c’est la mission de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Comment un service aussi secret s’adapte-t-il face à la guerre en Ukraine ? Nicolas Lerner, directeur général du service, répond à nos questions, le temps d’un entretien inédit.
Cet article est tiré du magazine Esprit défense n° 17 consacré au monde du renseignement militaire.
La guerre en Ukraine a transformé la manière dont les services de renseignement opèrent. Quelle leçon principale la DGSE tire-t-elle de ce conflit ?
Nicolas Lerner : Ce conflit l’a rappelé avec une brutalité sans détour : le risque, en matière de renseignement, consiste à calquer nos propres grilles d’analyse sur celles des dirigeants étrangers.
Plusieurs mois avant l’invasion russe, les renseignements français disposaient d’informations similaires à celles d’autres services. Pourtant, nos conclusions divergeaient. Nous considérions toute attaque comme une erreur militaire pour Vladimir Poutine, et nous estimions que, rationnellement, son intérêt à déclencher une guerre était nul. Ce risque de biais de rationalité se retrouve sur de multiples théâtres, comme au Proche-Orient, ou au Sahel, s’agissant des juntes militaires. Nous devons nous garder de cette méprise analytique.
Les élections présidentielles 2027 sont sur toutes les lèvres et dans tous les esprits. ILS ne pensent qu’à ça. Le marigot politique français fourbit déjà ses armes. D’autres creusent des tranchées, voire des tunnels secrets pour aller fricoter avec le Rassemblement National en douce, tandis que les vieux, très vieux dinosaures ressortent leurs vieilles fringues parfumées à la naphtaline, et que certains s’interrogent de savoir si le peuple est prêt à élire un président de la République homosexuel – suivez mon regard -, moi j’ai décidé de ressortir cet article de 2021 dans lequel on suggère que je veux prendre le pouvoir. Je me marre !
Extraits choisis :
Grogne dans les casernes de l’armée française. Le chef d’état-major des armées françaises tape le poing sur la table et adresse un courrier à tous les soldats après la publication d’une nouvelle tribune de militaires mise en ligne dimanche 9 mai par le magazine « Valeurs actuelles ».
Ce texte est paru moins de trois semaines après la publication, dans le même hebdomadaire, d’une première tribune de généraux, dont certains sont menacés de sanctions. Ils dénonçaient le « délitement » de la France et se disaient prêts à « soutenir les politiques » qui œuvreraient contre.
Les deux tribunes secouent la classe politique, n’épargnant aucun parti et ont poussé la ministre des Armées Florence Parly à intervenir pour rappeler, elle aussi, l’exigence de neutralité du soldat.
Et hasard de calendrier, Régis Ollivier, ancien lieutenant-colonel dans l’armée, se lance dans la course aux parrainages pour la prochaine élection présidentielle . Une première candidature pour cet habitant de Brétigny-sur-Orge, jamais élu, qui entend réformer la France en un mandat.
J’ai lu avec intérêt les propos du chef d’état-major des Armées français, le général Fabien Mandon puis, pour mon information personnelle – car je ne suis pas stratège dans ce domaine – j’ai demandé à Koïos, mon Intelligence Augmentée, de m’analyser ce texte à partir d’un court dialogue avec lui. J’ai pensé que cette analyse serait susceptible d’intéresser les initiés et les non-initiés. Bonne lecture..//RO
Je vais analyser les déclarations du général Fabien Mandon et la situation actuelle de l’armée française en recherchant des sources récentes sur la préparation militaire, le budget de défense et la perception de la menace russe. Je consulte des articles fiables pour comparer la taille et les capacités des forces françaises et russes, tout en examinant la question dans le contexte de l’OTAN et des alliés européens. Je reviendrai avec une analyse complète et sourcée.
Le texte du Figaro (reproduit par de nombreux médias) reflète une prise de conscience au sein des armées françaises : le chef d’état‑major des Armées, le général Fabien Mandon, estime que la Russie pourrait vouloir étendre sa guerre « sur notre continent » et demande que les forces françaises soient prêtes « à un choc dans trois, quatre ans » cnews.fr. Pour lui, la perception d’une Europe « collectivement faible » encourage Moscou ; il juge donc essentiel d’accroître le budget de la défense (57,1 milliards d’euros en 2026, soit 2,2 % du PIB cnews.fr) afin de montrer de la détermination et, ainsi, de dissuader une agression cnews.fr.
Une armée française volontairement réduite
Depuis la professionnalisation des armées en 1997, le service national est suspendu et remplacé par une simple journée de sensibilisation à la défense fr.wikipedia.org. Les effectifs ont fortement diminué : en 2023, l’ensemble des forces armées françaises compte environ 201 300 militaires d’active et 62 300 personnels civils fr.wikipedia.org. L’armée de terre ne dispose que d’environ 110 000 militaires d’active, auxquels s’ajoutent 8 000 civils et 26 000 réservistes defense.gouv.fr ; elle ne possède qu’une centaine de chars Leclerc (225 véhicules blindés chenillés) et 79 canons CAESAR defense.gouv.fr. Ces chiffres illustrent une force expéditionnaire compacte, capable de déployer des bataillons ou des brigades, mais pas un front de centaines de milliers d’hommes. Un rapport récent de l’Institut français des relations internationales souligne que, à force de réductions d’effectifs, « les armées européennes se sont habituées à compter leurs déploiements en centaines d’hommes, au mieux en milliers (brigade) », alors qu’un corps d’armée, nécessaire pour une guerre de haute intensité, requiert 40 000 à 120 000 soldats ifri.org. Aucun pays européen ne peut aujourd’hui armer seul un tel corps d’armée ifri.org ; la France vise à reconstituer une capacité de niveau corps d’armée vers 2030 grâce au renfort de ses réserves et à une coopération renforcée avec ses alliés ifri.org.
Écarts de puissance avec la Russie
La Russie conserve un avantage numérique considérable. En septembre 2024, Vladimir Poutine a ordonné d’augmenter l’effectif des forces russes à 2,38 millions de personnes, dont 1,5 million de militaires actifs reuters.com, ce qui placerait l’armée russe au deuxième rang mondial après la Chine reuters.com. Cet effectif est déjà plusieurs fois supérieur au total des militaires français (201 000). De plus, le Kremlin a mobilisé plus de 300 000 réservistes en 2022 et continue de recruter des volontaires reuters.com. Le ministre français rappelle cependant que l’Europe dispose d’atouts économiques et démographiques bien supérieurs : selon des données comparatives, l’Union européenne (450 millions d’habitants) et ses partenaires totalisent un PIB d’environ 17 900 milliards € contre 2 000 milliards € pour la Russie donneesmondiales.comindexmundi.com. Si ces ressources étaient mobilisées, le rapport de forces industriel et financier serait en faveur des Européens. En matière d’armement, cependant, la Russie a su relancer massivement sa production, tandis que l’Europe peine à coordonner la sienne : un rapport du Royal United Services Institute constate que la Russie a mis en œuvre un plan de mobilisation industrielle tôt dans la guerre, alors que l’Europe manquait de plan et de connaissance de ses chaînes d’approvisionnement, rendant les investissements inefficaces rusi.org.
La dissuasion et les alliances, piliers de la sécurité française
La France n’est pas seule. Elle s’appuie sur l’alliance atlantique et sur la dissuasion nucléaire. Sa doctrine nucléaire, à vocation strictement défensive, repose sur deux composantes (sous‑marins lanceurs d’engins et Rafale) et un arsenal de moins de 300 têtes defense.gouv.fr. L’objectif est d’infliger des dommages « absolument inacceptables » à tout agresseur et de prévenir toute ambition visant les intérêts vitaux de la France defense.gouv.fr. Cette posture contribue également à la sécurité de l’ensemble de l’Europe defense.gouv.fr. En cas de conflit majeur, l’article 5 du traité de l’Atlantique nord impliquerait la défense collective de tous les alliés ; la France participerait donc à une coalition beaucoup plus large, incluant les États‑Unis, dont les capacités (tant conventionnelles que nucléaires) restent déterminantes.
Faut‑il envisager une guerre « France contre Russie » ?
Le scénario d’une confrontation bilatérale isolée entre la France et la Russie est peu réaliste pour plusieurs raisons :
Format inadapté : les forces françaises actuelles, conçues pour des opérations extérieures limitées, sont trop réduites pour affronter seules une armée qui cherche à atteindre 1,5 million d’hommes. Le général Mandon reconnaît que l’Europe ne pourra se défendre sans renforcer considérablement ses capacités et son industrie d’armement cnews.fr. Le Parlement étudie ainsi une loi de programmation militaire visant à porter le budget à 57,1 milliards d’euros en 2026 cnews.fr et à accroître le format des forces terrestres (équipement, réserves, munitions). Le recours aux réservistes et la remontée en puissance de la « force opérationnelle terrestre » à 77 000 combattants defense.gouv.fr font partie de cette trajectoire.
Absence de conscription de masse : la France a suspendu le service national obligatoire en 1997 fr.wikipedia.org. En cas de conflit de haute intensité, un rappel de réservistes et une montée en puissance des effectifs prendraient du temps, et la formation d’une masse « civile » peu préparée serait effectivement périlleuse.
Risque d’escalade nucléaire : la doctrine nucléaire française vise à éviter la guerre en rappelant qu’un conflit direct avec une puissance nucléaire pourrait entraîner des destructions catastrophiques. Une guerre frontale avec la Russie dépasserait largement le cadre d’une confrontation terrestre et comporterait un risque d’escalade incontrôlable.
Importance de l’alliance : l’OTAN reste le cadre naturel de la défense de l’Europe. L’idée d’une guerre isolée de la France contre la Russie va à l’encontre de la stratégie collective de dissuasion et de défense.
Conclusion
Le général Mandon appelle à reconstruire des forces capables de faire face à un choc dans quelques années cnews.fr et à montrer de la détermination pour dissuader la Russie cnews.fr. Sa déclaration souligne surtout un déficit de moyens accumulé depuis des décennies et la nécessité d’investir massivement. La France ne peut raisonnablement envisager une guerre conventionnelle contre la Russie avec ses seuls moyens actuels. En revanche, en renforçant ses capacités, en coordonnant l’effort de défense européen et en s’appuyant sur la dissuasion nucléaire et l’alliance atlantique, elle peut contribuer à empêcher toute agression. L’objectif n’est pas de mener une guerre, mais de dissuader : montrer que l’Europe, économiquement et démographiquement plus puissante donneesmondiales.com, est prête à se défendre. Cela exige une hausse durable des budgets de défense, une reconstitution des stocks et une réorganisation de l’industrie, mais aussi une volonté politique de maintenir la paix en recourant à la diplomatie et à la prévention des conflits.