Régis Ollivier – Le 12 octobre 2025

Je lis tout le temps, mais je ne lis plus rien. En réalité, je passe mes journées à lire. Des posts, des tribunes, des analyses, des indignations calibrées au millimètre. Je lis, oui. Mais je lis vite. Trop vite. Et à force de tout lire, je ne retiens plus rien. Sauf le coté anxiogène de mes lectures qui me mine bien souvent le moral.
Pendant ce temps, les livres s’empilent chez moi. De beaux livres. Des essais, des romans, des témoignages. Je les achète avec envie… puis je les regarde prendre la poussière.
Ils me rappellent une époque où je pouvais encore m’évader dans 300 pages sans regarder ma montre.
Aujourd’hui, je mesure le temps, même dans mes lectures. Pathétique.
LinkedIn m’a habitué au sprint intellectuel. Les livres exigent un marathon intérieur. Et l’hyperactif que je suis n’a jamais su trotter longtemps sans chercher la ligne d’arrivée.
Alors parfois, je me dis que lire tous ces posts est une perte de temps. Et puis non. Parce qu’ils nourrissent mes réflexions, mes colères, mes fulgurances.
Mais j’ai oublié le plaisir de lire pour le plaisir. De lire sans “objectif”. De me laisser dériver dans un autre monde que le mien.
Lire, au fond, c’est ça : un acte gratuit, lent, inutile, donc essentiel. Et peut-être qu’un jour, je retrouverai ce luxe-là : celui de tourner une page sans penser au post que j’en ferai.
Le Colonel vous salue bien 🫡
*PAL : Pile à lire
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