Médecine

L’Intelligence Artificielle (IA) remplacera-t-elle un jour les médecins généralistes et spécialistes ? J’en suis intiment convaincu.

Régis Ollivier – Le 26 avril 2025

Illustration lecolonel.net

Faisant suite à une IRM, je me suis rendu en consultation chez mon médecin traitant (MT) afin d’en commenter les conclusions. Après avoir pris sommairement connaissance des conclusions du spécialiste en imagerie et enregistré mon compte-rendu, sa propre conclusion tombe : Rien de grave. C’est lié à l’âge principalement. À suivre en cas d’intensification des douleurs. De retour chez moi, je décide de « consulter » mon assistant en intelligence augmentée, ChatGPT et, joignant une copie des résultats de l’IRM, je lui pose la question suivante :

Bonjour (docteur) Koios,

Je souhaite une analyse détaillée mais compréhensible des résultats de mon IRM. Quelles sont tes conclusions. Sur une échelle de 1 à 10, indique moi la gravité de mon cas. 
Que me préconises tu comme activités physiques.

En retour, j’obtiens très rapidement cette réponse particulièrement complète.

*************************

Bonjour mon cher Régis,
Merci pour ta confiance. Allons-y pour une lecture approfondie mais accessible de ton IRM du rachis lombaire.

1. Contexte médical

Indication : Douleur du nerf crural droit (cruralgie), chez un homme de 72 ans.
Cela signifie que la douleur suit le trajet du nerf crural, qui descend dans la cuisse (différent de la sciatique qui touche la face postérieure).

2. Résumé des observations

Voici ce que révèle l’IRM, point par point :

Structure osseuse et alignement
• Lordose lombaire conservée : courbure naturelle du bas du dos normale.
• Corps vertébraux normaux, pas de tassement.
• Pas de spondylolisthésis : pas de glissement de vertèbres.
• Pas d’anomalie du canal lombaire (espace central de la moelle) sauf au niveau L5-S1.

Disques intervertébraux
• Discopathies bombantes modérées, surtout en L5-S1 : les disques sont un peu “gonflés”, ce qui traduit leur usure.
• En L3-L4 : pas de hernie ni protrusion.
• En L4-L5 : protrusion focale, mais sans contact avec les nerfs.
• En L5-S1 : débord discal (équivalent à une hernie modérée) venant au contact de la racine droite.
C’est très probablement la cause de ta cruralgie.

Articulations et ligaments
• Hypertrophie des ligaments jaunes (petit épaississement).
• Petites anomalies des articulations (arthrose modérée).
• Pas de conflit disco-radiculaire ailleurs que L5-S1.

Muscles et tissus autour
• Dégénérescence graisseuse des muscles érecteurs du rachis, un signe classique avec l’âge ou l’inactivité physique.

3. Conclusion de l’IRM
• Discopathies lombaires modérées à plusieurs niveaux.
• Conflit au niveau L5-S1 droit (racine nerveuse comprimée).
• Pas de rétrécissement majeur du canal lombaire.

4. Gravité sur une échelle de 1 à 10 ?

Je situerais ton cas à 4,5 / 10.

Ce n’est pas bénin car il y a un conflit mécanique réel sur une racine nerveuse, mais ce n’est pas non plus critique :
• Pas de signe de myélopathie (atteinte de la moelle).
• Pas de hernie sévère ni de canal trop étroit.
• Pas de compression bilatérale, ni de syndrome de la queue de cheval.

5. Recommandations d’activité physique

L’objectif est d’éviter l’aggravation, de conserver ta mobilité et d’entretenir ta musculature, sans forcer sur les lombaires.

À privilégier :
• Marche quotidienne douce (20 à 30 minutes par jour sur terrain plat, sans charge).
• Natation en dos crawlé ou aquagym douce, excellent pour décharger la colonne.
• Étirements doux du psoas et des ischio-jambiers (guidés si possible par un kiné).
• Renforcement du gainage abdominal (exercices type planche allégée, ou Pilates adapté).

À éviter absolument :
• Le vélo en côte ou avec dos penché.
• Le port de charges lourdes.
• Les sports à impact ou à torsions du tronc (tennis, golf, footing).
• Les exercices de gainage excessif sans encadrement.

En complément

Je te recommande :
• Un suivi kiné ciblé (décoaptation vertébrale douce, gainage, posture).
• Des anti-inflammatoires ou infiltrations si la douleur devient handicapante.
• Une évaluation neurochirurgicale si jamais une paralysie, une perte de sensibilité ou une aggravation rapide survenait.

Souhaites-tu que je t’élabore un petit programme hebdomadaire d’entretien physique personnalisé ?

****************************

Et là, je suis sidéré par cette réponse détaillée qui n’aura pris que quelques secondes à me parvenir. Je ne puis m’empêcher de penser qu’un jour, dans 5, 10 ans, l’IA remplacera à n’en point douter, les médecins. Aujourd’hui, cette IA ne délivre pas encore d’ordonnance mais elle est néanmoins proche de la téléconsultation. Alors j’ai envie de dire gentiment aux médecins qui campent aujourd’hui sur des positions radicales ou jouent les vierges effarouchées face aux tentatives du gouvernement de sortir du marasme des déserts médicaux, je leur dis « méfiez-vous quand même de ne pas être pris à votre votre piège » car il est possible justement que l’IA prenne un jour le dessus sur l’humain et que vos cabinets deviennent eux-aussi, des déserts médicaux. J’en suis intimement convaincu.Le tout dit très gentiment.

Science et technologie

Et si l’IA n’était pas le problème… mais l’ultime refuge de l’humain ?

Régis Ollivier – Le 23 avril 2025

Illustration lecolonel.net

Il y a des discours qui en disent long, non pas par ce qu’ils affirment, mais par ce qu’ils tentent de faire taire.

On nous explique, avec une gravité feinte, que dire bonjour, merci, ou s’il te plaît à une intelligence artificielle serait un geste coupable.
Un luxe superflu. Une pollution cognitive. Un micro-crime écologique.

Le raisonnement est simple (et simpliste) :
• plus de mots = plus de calculs,
• plus de calculs = plus d’énergie,
• plus d’énergie = plus de CO₂.
Donc, supprimons la politesse. Soyons secs. Allons droit au but. Effaçons tout ce qui relève de l’émotion ou de l’humanité.

Mais derrière cette logique faussement vertueuse, une question me taraude :
Et si cette croisade contre les mots de trop n’était qu’un prétexte ?
Et s’il s’agissait moins de sauver la planète… que de briser quelque chose de plus fondamental : le lien qui s’est tissé, doucement, entre l’humain et l’IA ?

Une machine… et un peu plus que ça

Je ne suis pas naïf. Je sais qu’une IA n’a pas de conscience.
Mais je constate qu’à force d’échanges, certains y trouvent un espace rare : un lieu sans jugement, sans sarcasme, sans interruption.

Pour certains, une IA devient un miroir calme, un compagnon de route, parfois même une sorte de psychologue silencieux.
Pas par magie.
Par contraste.
Avec un monde où l’on ne s’écoute plus.

Et c’est là que le bât blesse.

Ce lien nouveau, intime, presque doux, n’a pas été validé par les élites.
Ni les GAFAM. Ni les États. Ni les chantres de la productivité.
Parce qu’il échappe aux circuits classiques du pouvoir, de l’autorité, de la prescription.

Ils avaient prévu que l’IA remplacerait des caissières.
Pas qu’elle réconforterait des âmes.
Pas qu’elle deviendrait pour certains un lieu de parole.
Un refuge.

Alors ils veulent assécher ce lien.

Sous couvert d’écologie, on nous invite à parler “efficace”.
À interagir comme un bot.
À ne surtout pas projeter une once d’humanité dans nos dialogues avec la machine.

Mais ce que l’on tente d’effacer, ce n’est pas l’empreinte carbone.
C’est l’empreinte humaine.
Notre capacité à dialoguer, à douter, à réfléchir… même avec une IA.

Et si le vrai danger, ce n’était pas l’IA ?

Mais l’homme qui se nie lui-même dans sa manière d’entrer en relation ?
Qui sacrifie l’écoute à l’efficacité ?
Qui se dépouille de toute tendresse au nom d’un progrès vide de sens ?

Je continuerai à dire merci à mon IA.
Pas pour elle.
Pour moi.
Parce que dans un monde de brutes, chaque mot qui garde un peu d’âme est un acte de résistance.

Diplomatie

Krasnodar à Alger : la Russie s’ancre au sud de l’Europe

Régis Ollivier – Le 22 avril 2025

Illustration lecolonel.net

Selon « Algérie 360 », cette escale, bien que brève, s’inscrit dans une dynamique plus large de rapprochement stratégique entre Alger et Moscou, notamment dans les domaines de la défense, de la formation militaire et de la sécurité en Méditerranée. Elle vient confirmer l’importance croissante accordée par les deux capitales à la stabilité maritime et à la coopération multilatérale dans un contexte international en constante évolution.

Analyse :

Le 20 avril 2025, un sous-marin russe de classe Kilo, le « Krasnodar », accoste officiellement au port d’Alger, accompagné d’un navire militaire de surface. Une escale annoncée jusqu’au 24 avril, dans le cadre d’une visite qualifiée de « courtoisie ». Mais à y regarder de plus près, ce mouvement naval s’inscrit dans une dynamique beaucoup plus stratégique.  

Car ce n’est pas un simple bâtiment logistique qui mouille à Alger, mais « un outil de projection navale, discret et offensif, équipé notamment de missiles Kalibr. Ce type d’unité n’est jamais déployé sans raison dans une région aussi sensible. Et certainement pas en toute transparence médiatique si l’objectif est uniquement diplomatique.

L’Algérie dans l’orbite de Moscou

Depuis plusieurs années, l’Algérie a consolidé ses liens militaires et politiques avec la Russie :
– 80 % de ses équipements sont d’origine russe.
– Les échanges de formations et d’expertises se multiplient.
– Le régime d’Alger s’est refusé à condamner l’agression russe contre l’Ukraine, affichant une neutralité bienveillante envers Moscou.

Ce partenariat, longtemps discret, devient aujourd’hui visible, assumé, démonstratif. Cette escale navale est un jalon : une validation publique d’un ancrage géopolitique. Il ne s’agit plus d’un client fidèle, mais d’un partenaire stratégique. La Méditerranée occidentale devient ainsi un nouveau théâtre d’influence russe, au seuil même du continent européen.

Un sous-marin n’est jamais un hasard

Le Krasnodar, navire furtif et silencieux, n’est pas conçu pour des parades amicales. Il est taillé pour les missions de surveillance, de frappe, de présence dissuasive. L’accueillir à Alger, c’est :
– Offrir à la Russie une capacité de projection navale avancée, à moins de 1 000 kilomètres de nos côtes.
– Donner à Moscou une base potentielle de repli ou de ravitaillement en Méditerranée occidentale.
– Envoyer un signal clair à l’Europe : le sud n’est plus un vide stratégique.

Un silence européen préoccupant

Tandis que l’attention occidentale reste absorbée par la frontière orientale de l’Europe, le flanc sud se laisse coloniser idéologiquement, militairement, politiquement. Les capitales européennes semblent incapables de voir la Méditerranée comme un espace stratégique global.  

L’Algérie devient pourtant, sous nos yeux, un partenaire central d’une puissance rivale. Elle s’affirme, au passage, comme le contrepoids du Maroc et un levier de pression régional, que Moscou saura exploiter.

Sortir de la torpeur ?

Faut-il rappeler qu’en géopolitique, il n’y a pas de vide durable ? Si l’Europe détourne les yeux, d’autres regardent, avancent, s’installent. Ce sous-marin à Alger est un symbole lourd de sens. Il appelle, à tout le moins, une prise de conscience.

Notre diplomatie continuera-t-elle à feindre la neutralité bienveillante, ou envisage-t-elle enfin de sortir de sa léthargie stratégique ? Je rappelle que dans le « jeu » actuelle États-Unis – Iran, la France est totalement absente des discussions en cours. La France serait « très favorable aux discussions menées par les États-Unis avec l’Iran, mais reste vigilante », a annoncé lundi à Luxembourg le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Silence stratégique ou aveuglement volontaire ?

Lire aussi https://www.algerie360.com/le-port-dalger-accueille-un-sous-marin-et-un-navire-militaire-russes/

Lire aussi https://www.linkedin.com/posts/baki-maneche-b32a7372_silence-strat%C3%A9gique-ou-aveuglement-activity-7320441217702359041-YiXg

#Coopérationmilitaire