Gouvernance

“Qu’est-ce qu’on fait ?” : la ritournelle nationale.

Régis Ollivier – Le 03 août 2025

Illustration lecolonel.net

C’est devenu la ritournelle nationale.
Un mantra.
Un soupir à peine conscient.
« Qu’est-ce qu’on fait ? »

Les Français le murmurent, le postent, le glissent entre deux gorgées de café ou deux tweets rageurs.
Et puis… plus rien.
Silence.
Le néant de l’action.
Juste du bruit de fond numérique.

Parce qu’au fond, cette question n’est pas un appel.
C’est une manière élégante de ne rien faire.
Une posture.
Un déguisement commode pour planquer l’inaction sous un vernis de révolte.

Une société molle, gavée, biberonnée

La vérité, c’est que personne ne veut réellement que ça bouge.
Pas les retraités qui tiennent à leur pension.
Pas les jeunes qui préfèrent TikTok au débat d’idées.
Pas les fonctionnaires qui se savent intouchables.
Pas les salariés qui attendent la paie du 30.
Pas les politiques, évidemment, qui vivent du système comme des sangsues.

Tout le monde râle.
Tout le monde gueule.
Tout le monde a son petit avis.
Mais personne ne veut perdre le moindre confort.
Pas même une miette.

Une République sur le déclin… et sur le fil

Les signes sont là, sous nos yeux.
Mais comme toujours, les peuples ne voient rien. Ou trop tard.

La République française n’est plus qu’un mot sur les frontons.
La liberté ? Surveillée.
L’égalité ? Trafiquée.
La fraternité ? Dissoute.

Le pays vit sous perfusion.
L’ordre ne tient que par la peur et l’anesthésie.
La police est épuisée. L’armée oubliée. Les juges idéologisés.
L’État de droit ? Une façade.
La démocratie ? Une illusion pilotée depuis Bercy, Matignon, Bruxelles ou Davos.

On y est : la pente douce vers une dictature molle.
Celle qui ne dit pas son nom, mais qui t’étrangle quand même.
La censure douce. L’assignation morale. L’exclusion sourde de ceux qui pensent autrement.

Et pourtant, des régimes sont tombés…

La monarchie a chuté.
Les dictatures sont tombées, parfois dans le sang, parfois sous le poids de la ruine morale.

Alors pourquoi pas la République ?
Surtout la nôtre, malade, exténuée, au bord du collapsus.
À force de confondre tolérance et lâcheté, inclusion et soumission, progrès et décadence… elle s’auto-détruit.

Ce régime est en bout de course.
Et tout le monde le sent.
Mais personne ne veut être le premier à allumer l’étincelle.
Et pour cause : on brûle les allumeurs dans ce pays.
On les calomnie, on les traîne, on les surveille.
Et on continue à tourner en rond, à brailler en ligne, à espérer une solution magique.
Le sauveur providentiel.
Spoiler : il ne viendra pas.

Qu’est-ce qu’on fait, alors ?

On arrête de jouer à la République.
On sort de l’écran.
On se parle.
On agit.
On refuse.
On construit.
On transmet.
On prépare ce qui vient.
Et on cesse de demander la permission à ceux qui veulent notre disparition.

La France n’a pas besoin de pansements.
Elle a besoin d’un électrochoc.
Et peut-être… d’un séisme.

À ceux qui demandent encore « Qu’est-ce qu’on fait ? »
Je réponds : “Tu fais. Ou tu te tais.”
Mais tu ne restes pas là, entre les deux, dans ta lâcheté bien tempérée.

Ne rien faire, c’est subir.
Subir, c’est mourir.


Le Colonel vous salue bien

Réseaux sociaux

À ceux qui la ferment… mais qui m’observent sans dire un mot.

Régis Ollivier – Le 02 août 2025

Illustration lecolonel.net

À ceux qui passent, lisent, mais ne commentent pas. À ceux qui s’inclinent face à mes mots, mais se redressent sans un mot. À ceux qui, d’un clic discret, viennent vérifier si le Colonel bouge encore. Je vous vois.

Je vous vois, oui. Les statistiques ne mentent pas.
Ministère des Armées. Gendarmerie. Anonymisés. Anciens frères d’armes. Officiers supérieurs en activité. Ou tout juste sortis du bois.
Vous êtes là.
Vous ouvrez mes billets. Vous suivez mes publications. Vous lisez les lignes, et surtout entre les lignes.
Mais vous ne dites rien.

Et ce silence, je le connais trop bien.
C’est celui de l’alignement. De la crainte. De la prudence. Du devoir de réserve. Ou parfois, du mépris poli.

Je ne vous en veux pas.
Le silence est devenu une posture de survie dans ce pays. Une forme d’élégance. Une stratégie de retraite. Mais quand il devient habitude, norme, voire complicité, alors il devient abandon.

« Vous qui la fermez… »
Peut-être pour ne pas perdre votre poste.
Peut-être pour ne pas compromettre votre retraite.
Peut-être pour ne pas froisser vos pairs, vos chefs, vos suiveurs.
Je comprends.
Mais je ne cautionne pas.

Je parle, moi, parce que je peux encore parler. Parce que je n’ai plus rien à perdre, sauf mon honneur.
Et que la France, elle, n’a plus rien à gagner… à vous taire.

Alors je vous le dis comme un avertissement affectueux :
Quand tout s’effondrera, et ce jour viendra. On vous demandera où vous étiez.
Ce que vous avez fait. Ce que vous avez dit.
Et vous ne pourrez pas répondre : « Je ne savais pas. »

Vous le saviez.
Vous le savez.
Vous me lisez.

Alors choisissez :
Rester dans le confort du silence. Vous pouvez aussi choisir de faire partie de ceux qui auront dit ce qu’il fallait dire. Même une seule fois. Et pas seulement en mode privée, en catimini. Comme c’est parfois le cas. Ce sera peut-être votre seule victoire. Et votre seul legs.

Moi, je continue. Je n’ai plus besoin d’applaudissements.
Je cherche seulement à rester debout.

Pour la France. Et pour l’Honneur.

Le Colonel vous salue bien.

Gouvernance

La bordélisation et le chaos comme système étatique.

Régis Ollivier – Le 31 juillet 2025

Ce que certains appellent “gouvernance moderne” n’est, en réalité, qu’une bordélisation étatiste savamment orchestrée. Ce n’est pas une crise de l’État, c’est l’État devenu lui-même une crise permanente. La bordélisation n’est plus un échec : c’est un système. //RO

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« Le désordre n’est pas une erreur : c’est une stratégie. »

L’indignation monte face à des décisions administratives absurdes, provocatrices ou suicidaires. Une question s’impose : S’agit-il d’incompétence, ou d’une méthode assumée ?

Il est désormais permis de penser que le désordre n’est pas subi, mais organisé.

On croyait Macron jupitérien ; il est finalement machiavélien.
Sous ses airs de manager souriant, il a transformé l’appareil d’État en machine à broyer le commun. Non pas en réformant, mais en déformant, déracinant, déconstruisant.

L’administration ne se trompe pas : elle exécute une vision du monde. Celle d’un président qui confond progrès et provocation, Europe et dissolution, mondialisation et négation du peuple.

Derrière chaque nomination, chaque réforme, chaque provocation sociétale, il y a un fil rouge idéologique. Ce fil rouge est tissé dans les bureaux feutrés de la haute fonction publique. Il ne s’agit plus de servir la France. Il s’agit de la refaçonner contre elle-même. Cette refonte suit les dogmes d’un progressisme hors-sol. Elle est appuyée sur une immigration de masse. Un effacement des repères et une culpabilisation historique permanente l’accompagnent.

Ce que Macron nomme “disruption”, le peuple le vit comme une déflagration.

Et c’est là tout le paradoxe. Au lieu d’être le garant de la stabilité républicaine, le chef de l’État est devenu l’agent principal de son instabilité. Il gouverne par choc, par contournement, par saturation émotionnelle. Il provoque les Français pour mieux les épuiser. Il divise pour mieux régner.

L’État profond applique sa feuille de route dans l’ombre. Pendant ce temps, les oppositions s’épuisent à débattre de symptômes. Elles ne nomment jamais le cœur du problème : l’idéologie présidentielle infiltrée dans toutes les strates de pouvoir.

Ce n’est pas un accident, c’est un système.

Et ce système, c’est Macron lui-même.

Le Colonel vous salue bien