Diplomatie

Newsletter « Les Fulgurances du Colonel » – On ne lâche rien face à l’Algérie

Régis Ollivier – Le 16 mars 2025

 

Crise diplomatique avec l’Algérie – Bruno Retailleau tiendra-t-il face à la « frilosité » de Macron ?

Chers lecteurs,

La France toujours le cul entre deux chaises. Au cœur d’un bras de fer diplomatique avec l’Algérie, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, droit dans ses bottes, est prêt quant à lui à claquer la porte du gouvernement si l’Élysée lui demande de céder. Un signal rare de ténacité dans un exécutif où l’indécision est trop souvent la norme. Ou là-aussi de la gesticulation.

Retailleau face à un gouvernement hésitant

Le JDD l’a révélé ce samedi 15 mars 2025 : Retailleau est déterminé à expulser des ressortissants algériens jugés dangereux, malgré la réticence d’Alger à les reprendre.

« Le ministre de l’Intérieur a laissé entendre qu’il serait prêt à démissionner si le gouvernement lui demandait de céder sur la crise diplomatique avec l’Algérie. » (JDD, 15/03/2025)

Macron, lui, tortille toujours du séant. Son habitude de vouloir ménager la chèvre et le chou est en train de provoquer une fracture au sein même de son gouvernement.

L’Algérie, ce partenaire qui ne joue pas franc jeu

La crise diplomatique actuelle ne sort pas de nulle part. En 2024, Macron a officiellement reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, une décision qui a mis l’Algérie dans une colère froide. Depuis, les tensions ne cessent de s’accumuler :

•    Rétorsions économiques

•    Blocage de la coopération sécuritaire

•    Incarcération de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, depuis novembre 2024

Mais la France doit-elle plier à chaque soubresaut du régime algérien ? Quand on regarde l’histoire récente, il est évident qu’Alger a toujours su jouer sur la culpabilité post-coloniale française pour obtenir des concessions.

On ne lâche rien !

Retailleau ici a raison : la France ne peut pas se permettre une nouvelle reculade. Si le gouvernement fait marche arrière, il enverra un message désastreux sur notre souveraineté et notre sécurité intérieure. Macron doit choisir son camp : la fermeté ou l’humiliation.

Le temps de la soumission doit cesser. La guerre des chefs et des égos également. Les accords de 1968 avec l’Algérie doivent être revus si ce pays refuse d’assumer ses responsabilités en matière de sécurité. La France doit cesser d’être l’éternelle dinde de la farce.

Le mot de la fin

Retailleau restera-t-il fidèle à ses engagements ou finira-t-il par plier sous la pression de Matignon et de l’Élysée ? Une chose est sûre : les Français observent. Et ils n’oublieront pas.

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Régis Ollivier

(Le Colonel)

#Les_Fulgurances_du_Colonel #France #Algérie #Diplomatie #Retailleau

 

Diplomatie

Quand un sénateur français secoue l’Amérique.

Régis Ollivier – Le 09 mars 2025

 

Illustration lecolonel.net

 

Le discours de Malhuret n’est pas passé inaperçu.

Dans une époque où la diplomatie est souvent aseptisée, cette prise de parole a claqué comme un coup de tonnerre.

➡ Un rappel franc, voire brutal, de la réalité des relations internationales.

➡ Un message adressé autant à la France qu’aux États-Unis.

Faut-il plus de discours comme celui-cipour peser sur l’échiquier mondial ? Ou au contraire, la diplomatie exige-t-elle plus de nuances ?

Les impacts concrets sur la relation France-USA et l’OTAN

Malhuret met les pieds dans le plat : Washington ne peut plus être un allié fiable, et l’Europe doit s’assumer seule.

Problème : La France a-t-elle les moyens de cette autonomie stratégique ou s’agit-il d’une posture politique ?🌍

Réactions internationales

Son discours a fait du bruit jusqu’aux États-Unis, preuve qu’une certaine voix de la France porte encore… du moins quand elle ose parler fort.

De Gaulle, Chirac, Malhuret ? La France a toujours eu une relation… tumultueuse avec Washington.

•    🇫🇷 De Gaulle : “Une Europe indépendante des États-Unis”

•    🇫🇷 Chirac en 2003 : “L’intervention en Irak est une erreur historique”

•    🇫🇷 Malhuret en 2024 : “L’Europe doit ouvrir les yeux sur son avenir”

Un fil rouge se dessine :

un combat pour l’indépendance stratégique, mais dans un monde où la dépendance militaire et économique reste une réalité.

 

Faut-il des discours plus tranchants pour réveiller les consciences, ou est-ce contre-productif ?

Votre avis ? La diplomatie doit-elle être directe ou nuancée pour être efficace ?

 

#France #Etats_Unis #Malhuret #Diplomatie #International #OTAN

 

Diplomatie

Le vernis le matin, la vérité le soir

Régis Ollivier – Le 05 mars 2025

 

Illustration lecolonel.net

 

Le rituel du matin : l’art du camouflage

Lorsque j’étais en poste à l’étranger, mon épouse, parlant de moi, avait une plaisanterie bien rodée : « Le matin je l’enduis de vernis, mais le soir, le vernis a craqué ! » En effet, chaque matin, avant de prendre mes fonctions de couverture, elle savait mieux que quiconque que mon rôle ne se limitait pas à une simple fonction diplomatique. Entre réceptions officielles, négociations feutrées et échanges codés, mon quotidien en ambassade était une partition où chaque note devait être jouée avec la plus grande précision. Un mot mal placé, un regard trop appuyé, et la musique pouvait changer de ton. Alors, chaque matin, j’enfilais mon costume, ajustais mon langage, mon attitude, et me fondais dans le décor. La diplomatie exige du contrôle, une maîtrise de soi quasi absolue. Un sourire au bon moment, une parole pesée, un silence opportun. Mais ma femme savait aussi que derrière ce masque, le vernis finissait toujours par s’écailler. Pourquoi ? « Chassez le naturel, il revient au galop »

Une posture savamment orchestrée

Dans ces cercles feutrés, tout est question de nuances.

  • Un dîner officiel ? Il faut savoir écouter plus que parler, capter les non-dits et lire entre les lignes.
  • Une discussion avec une personnalité locale ? Ne jamais montrer trop d’intérêt ni trop d’indifférence.
  • Un échange avec un “homologue” qui, comme moi, joue sur deux tableaux ? Chacun sait que l’autre joue un rôle, une partition, mais le ballet continue. Dans ces moments-là, on ne parle pas, on danse. On évolue sur un terrain miné où chaque faux pas peut coûter plus qu’un simple malentendu. Dans ce jeu-là, pas d’amis, uniquement un homologue. Mais une fois la représentation terminée, que reste-t-il de l’homme derrière le masque ?

 

Quand le vernis craque

Le soir venu, en rentrant chez moi, je laissais tomber les apparences.

Loin des regards, je redevenais l’homme derrière le costume.

•    Les tensions de la journée s’évaporaient, parfois dans un soupir, parfois dans un silence lourd.

•    Mon épouse n’avait pas besoin de me poser de questions : elle lisait sur mon visage ce que je ne pouvais dire. Il y a eu des jours où, même à la maison, le vernis collait encore un peu trop. Des jours où l’on ne décroche pas si facilement d’un rôle joué avec trop de conviction. Des jours où l’on reste prisonnier du personnage qu’on incarne. Mais au fond, la vraie liberté, c’est de pouvoir redevenir soi-même une fois les projecteurs éteints.

De l’ambassade à LinkedIn : un jeu toujours d’actualité

Des années plus tard, je me rends compte que cette double posture n’a pas disparu.

Sur LinkedIn, je m’astreins à une certaine réserve, un politiquement correctnécessaire pour durer.

Sur mon blog, c’est une autre histoire. Là, le vernis a craqué avant même d’être appliqué. Ce n’est pas une question d’hypocrisie, mais de stratégie. Tout comme en diplomatie, il faut savoir choisir ses batailles et adapter son langage au terrain. Ceux qui me suivent sur LinkedIn lisent un homme affûté, mesuré, parfois retenu. Parfois… Ceux qui viennent sur mon blog retrouvent le Colonel brut de décoffrage, celui qui n’a plus rien à prouver ni à ménager.

L’authenticité, au-delà du vernis

Alors, suis-je un homme à deux visages ? Un Janus ? Absolument pas. Je suis un homme qui sait que la forme compte autant que le fond. Le vrai moi est là, dans les deux versions. L’un ajuste son discours pour être entendu, l’autre parle sans filtre, parce que l’espace le permet. Et que c’est mon naturel. Peut-être est-ce la grande leçon de ces années passées entre les couloirs feutrés du pouvoir et les terrains plus francs du renseignement : Savoir se fondre dans le décor quand il le faut, mais ne jamais oublier qui l’on est une fois rentré chez soi.

Et vous ? Usez-vous aussi d’un vernis qui craque le soir venu ?

#Diplomatie #Services_secrets #Comportement