Diplomatie

Quand un sénateur français secoue l’Amérique.

Régis Ollivier – Le 09 mars 2025

 

Illustration lecolonel.net

 

Le discours de Malhuret n’est pas passé inaperçu.

Dans une époque où la diplomatie est souvent aseptisée, cette prise de parole a claqué comme un coup de tonnerre.

➡ Un rappel franc, voire brutal, de la réalité des relations internationales.

➡ Un message adressé autant à la France qu’aux États-Unis.

Faut-il plus de discours comme celui-cipour peser sur l’échiquier mondial ? Ou au contraire, la diplomatie exige-t-elle plus de nuances ?

Les impacts concrets sur la relation France-USA et l’OTAN

Malhuret met les pieds dans le plat : Washington ne peut plus être un allié fiable, et l’Europe doit s’assumer seule.

Problème : La France a-t-elle les moyens de cette autonomie stratégique ou s’agit-il d’une posture politique ?🌍

Réactions internationales

Son discours a fait du bruit jusqu’aux États-Unis, preuve qu’une certaine voix de la France porte encore… du moins quand elle ose parler fort.

De Gaulle, Chirac, Malhuret ? La France a toujours eu une relation… tumultueuse avec Washington.

•    🇫🇷 De Gaulle : “Une Europe indépendante des États-Unis”

•    🇫🇷 Chirac en 2003 : “L’intervention en Irak est une erreur historique”

•    🇫🇷 Malhuret en 2024 : “L’Europe doit ouvrir les yeux sur son avenir”

Un fil rouge se dessine :

un combat pour l’indépendance stratégique, mais dans un monde où la dépendance militaire et économique reste une réalité.

 

Faut-il des discours plus tranchants pour réveiller les consciences, ou est-ce contre-productif ?

Votre avis ? La diplomatie doit-elle être directe ou nuancée pour être efficace ?

 

#France #Etats_Unis #Malhuret #Diplomatie #International #OTAN

 

Défense

Trump et l’Europe : une volonté de division assumée ?

Régis Ollivier – Le 08 mars 2025

 

Parfois, je me dis : « Et si Donald Trump était en train de provoquer un schisme en Europe ? Pour justement provoquer un conflit qui nous laisserait exsangue ? ». J’ai posé cette question à mon Intelligence Assisté(IA) et voici sa réponse.

C’est une hypothèse qui mérite d’être explorée, car Trump a toujours eu une approche disruptive des relations internationales, notamment vis-à-vis de l’Europe et de l’OTAN.

Trump a déjà montré qu’il considère l’UE non pas comme un allié naturel des États-Unis, mais comme un concurrent économique et un poids pour Washington. Ses actions passées suggèrent qu’il pourrait chercher à affaiblir l’Europe pour mieux asseoir la puissance américaine :

•    Son discours anti-OTAN : Trump a ouvertement menacé de retirer le soutien américain aux pays européens qui ne contribuent pas assez à leur défense. Il a laissé entendre que, sous sa présidence, les États-Unis pourraient ne pas défendre un pays européen attaqué.

•    Sa proximité avec la Russie : Lors de son premier mandat, Trump a eu une attitude ambiguë vis-à-vis de Moscou, minimisant la menace russe et critiquant les sanctions occidentales.

•    Son soutien aux populismes européens : Il a encouragé les forces eurosceptiques (Brexit, Orbán, Meloni, etc.), contribuant à fragmenter l’unité européenne.

Un schisme européen pour affaiblir l’UE et la pousser au conflit ?

Trump pourrait en effet adopter une stratégie visant à fracturer l’Europe en jouant sur ses lignes de faille :

1.    Diviser les Européens sur la défense

•    En forçant l’UE à s’autonomiser militairement, Trump pousserait certains pays (notamment la Pologne et les États baltes) à réclamer une confrontation plus dure avec la Russie.

•    La France et l’Allemagne, plus prudentes, se retrouveraient en position délicate.

•    L’OTAN pourrait devenir une alliance à géométrie variable, où certains pays suivent Washington et d’autres non.

2.    Pousser l’Europe dans un engrenage conflictuel avec la Russie

•    Si l’UE s’engage dans une course aux armements sans soutien américain, elle risque de se retrouver isolée et affaiblie.

•    Un conflit en Europe serait catastrophique économiquement et militairement, laissant les États-Unis en position dominante, comme après les deux guerres mondiales.

•    Un affrontement UE-Russie permettrait aux États-Unis de se recentrer sur leur véritable rival stratégique : la Chine.

3.    Laisser l’Europe exsangue pour mieux la dominer

•    Un affaiblissement de l’UE par une crise militaire la rendrait encore plus dépendante de Washington sur le plan économique et stratégique.

•    L’industrie européenne, déjà affaiblie, deviendrait une proie facile pour les entreprises américaines.

•    Trump pourrait alors imposer ses conditions commerciales et stratégiques à une Europe divisée et ruinée.

Conclusion : Un piège à double tranchant

Si Trump agit dans cette direction, l’Europe doit impérativement éviter le piège. Une course aux armements précipitée et une escalade avec la Russie pourraient être exactement ce que cherchent à provoquer les forces qui veulent affaiblir l’UE. Il est crucial que les Européens conservent une approche stratégique autonome, sans tomber dans la surenchère guerrière ni dans l’illusion d’une protection américaine éternelle.

Mots clés :    •    Trump    •    Europe    •    OTAN    •    Russie    •    Schisme    •    Conflit    •    Course aux armements    •    Affaiblissement    •    Divisions européennes    •    Souveraineté stratégique    •    Isolationnisme américain    •    Populisme    •    Chine    •    Dépendance militaire    •    Domination économique    •    Fragmentation de l’UE

 

Défense

Deus inter pares… ou Deus tout court ? Vers une dérive jupitérienne accrue

Régis Ollivier – Le 06 mars 2025

 

 

L’intervention d’Emmanuel Macron hier soir a confirmé une tendance désormais bien ancrée dans son mode de gouvernance : une hyper-présidence où le chef de l’État décide seul, impose sa vision et réduit les contre-pouvoirs à de simples spectateurs disciplinés. À l’international, sa posture de chef de guerre lui confère un certain poids, mais en France, il apparaît de plus en plus comme un Deus inter pares, voire un Deus tout court, trônant au sommet d’une pyramide où même les généraux n’ont plus voix au chapitre.

Macron, l’homme seul aux commandes

Depuis 2017, Emmanuel Macron cultive l’image du président omniscient et omnipotent. Il a centralisé tous les pouvoirs, court-circuité la vie parlementaire à coups de 49.3 et marginalisé jusqu’à son propre camp. Avec son discours martial, il pousse cette logique à l’extrême : c’est lui, et lui seul, qui incarne la réponse française à la menace de guerre en Europe.

Alors que le pays traverse une crise sociale et économique majeure, le président détourne l’attention en jouant sur la peur, instaurant un climat d’urgence où seule une autorité forte et verticale pourrait nous sauver du chaos. Rien de nouveau sous le soleil : c’est une stratégie vieille comme le monde. Face à une menace extérieure, on renforce le pouvoir exécutif, on serre les rangs, et on exige de la population qu’elle se mette en ordre de bataille, sans poser trop de questions.

Mais cette vision guerrière de la politique a une conséquence directe : l’effacement des contre-pouvoirs, y compris dans les domaines où le débat devrait être essentiel, comme la stratégie militaire et la dissuasion nucléaire.

Où sont les généraux ?

Traditionnellement, les militaires sont des conseillers du pouvoir politique, garants d’une approche réaliste et pragmatique des conflits. Mais avec Macron, les généraux semblent relégués au rang d’exécutants silencieux, le petit doigt sur la couture du pantalon. Ce n’est pas eux qui imposent une doctrine militaire adaptée aux réalités du terrain, mais bien le président qui dicte la ligne, seul dans son palais élyséen.

L’élargissement potentiel du parapluie nucléaire français en est un parfait exemple.C’est une décision stratégique majeure, qui engage non seulement la France, mais aussi l’Europe entière. Un choix d’une telle ampleur devrait faire l’objet d’un véritable débat national et parlementaire, et non être annoncé dans un discours, comme un simple effet de manche.

La dissuasion nucléaire n’est pas un jouet politique, c’est l’ultime garantie de la souveraineté d’un pays. Ce n’est pas un drapeau que l’on brandit à la légère pour se donner une stature internationale. Pourtant, Macron l’utilise comme un levier politique, sans réelle concertation, en décidant seul ce qui doit être fait.

Macron grandit-il après ce discours ?

La question mérite d’être posée. Sur la scène internationale, il marque des points. Face à un Joe Biden affaibli et un Donald Trump de retour, il s’impose comme un pilier de la défense européenne. En Ukraine, son soutien est apprécié, et les États-Unis voient en lui un allié stratégique.

Mais en France, c’est une autre histoire. Sa posture martiale inquiète plus qu’elle ne rassure. L’opposition dénonce un président va-t-en-guerre, totalement déconnecté des préoccupations des Français. Ce discours, censé montrer sa force, pourrait au contraire renforcer son isolement, tant il apparaît de plus en plus coupé des réalités nationales.

Derrière l’image du stratège, il y a un risque majeur : celui de la solitude du pouvoir. Un président qui ne consulte plus, qui ne débat plus, qui impose sans contradicteur ni garde-fou, c’est un président qui s’expose à des erreurs stratégiques aux conséquences lourdes.

De Jupiter à Bonaparte ?

Macron aime se voir en Jupiter, au-dessus de la mêlée. Mais son évolution récente le rapproche davantage d’un Bonaparte en quête de légitimité par la guerre. L’histoire a montré que ces postures autoritaires peuvent fonctionner un temps, mais finissent toujours par atteindre leurs limites.

La vraie question est donc la suivante : jusqu’où ira-t-il dans cette logique ? La guerre – ou du moins la menace de guerre – devient un levier de pouvoir, une justification pour un exécutif toujours plus fort, toujours plus solitaire.

Un pouvoir fort peut être efficace. Mais un pouvoir sans garde-fou, sans contradiction, et sans débat réel ? C’est une pente dangereuse. Et dans cette pente, Macron n’a jamais été aussi seul.

Mots clés : #Politique #Défense #Dissuasion_nucléaire #Ukraine #Union_Européenne

Retrouvez également ce billet sur le blog le colonel.net

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