Insécurité

Immigration de masse, insécurité : la cocotte-minute

Régis Ollivier – Le 18 août 2025

Illustration lecolonel.net


On peut continuer à mettre un couvercle sur la marmite, les faits finiront par soulever la fonte. L’équation est simple : flux migratoires élevés + concentrations territoriales + économie parallèle + État tétanisé = montée des violences. Ce qui suit n’est ni un slogan ni une posture : des données, puis une lecture opérationnelle.

1) Les faits sont têtus

  • Niveaux d’immigration élevés, durablement. La France a délivré 323 260 premiers titres de séjour en 2023 (record) ; tendance encore en légère hausse en 2024 selon les séries officielles publiées fin juin 2025. Le Monde.fr Assemblée Nationale
  • Poids démographique. En 2023, les immigrés = ~10,6–10,7 % de la population ; les étrangers = ~8 % (catégorie différente : « étrangers » ≠ « immigrés naturalisés »). Insee+1
  • Sur-représentation des étrangers parmi les mis en cause (police/gendarmerie) pour plusieurs infractions :
    • Homicides : 17–18 %,
    • Cambriolages de logements : ~38–41 %,
    • Vols violents sans arme : ~30–35 %,
    • Violences sexuelles : ~13 %,
    • Coups et blessures : ~17–20 %.
      Ces ratios, issus du SSMSI (statistique publique) et repris dans les réponses parlementaires, dépassent nettement leur part dans la population (≈8 %)Sénat Assemblée Nationale Ministère de l’Intérieur
  • Transports franciliens : forte concentration des faits et sur-représentation des étrangers parmi les mis en cause(notamment pour les vols sans violence). Assemblée Nationale CRSI Les Surligneurs
  • Violences urbaines 2023 : l’explosion de fin juin/début juillet a dopé les destructions/dégradations (+140 % sur une semaine vs 2022) et multiplié par 3 certains cambriolages de locaux commerciaux durant la période ; phénomène surtout concentré dans les grandes agglomérationsBNSP Ministère de l’Intérieur+1
  • Tendance générale 2023–2024. Progression des coups et blessures et des violences sexuelles ; trajectoires contrastées sur les vols et cambriolages selon l’année. Intérieur Gouvernemental Mobile Ministère de l’Intérieur

Nota méthodo : « mis en cause » ≠ « condamné » ; « étranger » ≠ « immigré » (beaucoup d’immigrés sont français). Mais, à effectifs constants, l’écart d’ordre de grandeur reste massif.

2) Lecture opérationnelle (terrain)

  • Densification et enclaves. Des communes/secteurs très spécifiques « portent » la hausse de certaines infractions : zones denses, nœuds de transport, quartiers à économie parallèle. C’est là que la friction sociale se matérialise d’abord. Ministère de l’Intérieur
  • Économie criminelle = aimant. Les marchés de stupéfiants (flux, cash, armes) offrent une ascension sociale alternative à des jeunes surexposés (âge, sexe, précarité). Les « tournants » logistiques (frontières, tourisme, hubs) concentrent aussi les mis en cause. Intérieur Gouvernemental Mobile
  • Capacités étatiques sous tension. Surpopulation carcérale chronique et allongement des files d’attente judiciaires sapent la crédibilité de la sanctionLa Justice recrute
  • Autocensure et délégitimation. Méfiance record envers les institutions : pays fragmenté, débat cadenassé, sous-signalement dans l’espace public… jusqu’à la déflagration. Sciences Po OpinionWay

3) De l’émeute au conflit intra-national : le chemin critique

Hypothèse d’école (mais plausible) : une étincelle (faits divers à forte charge symbolique) surgit dans un contexte de fragilité politico-sociale ; des réseaux opportunistes exploitent les cibles molles (transports, commerces, écoles, services municipaux).
Les répliques se propagent par mimesis (réseaux sociaux) et par logistique criminelle existante (véhicules, armes blanches, engins incendiaires, cash).
La littérature stratégique récente insiste sur la vulnérabilité des grandes villes où des micro-groupes peuvent produire un effet macro par perturbation systémique (énergie, mobilité, approvisionnement). C’est le cœur de la thèse Betz sur le retour de la guerre civile comme forme de conflit prioritaire en Occident. Military Strategy Magazine+1

Indicateurs d’alerte précoce (Early Warning) :

  1. Pics coordonnés de destructions/dégradations multi-sites ; 2) agressions ciblées contre bus, écoles, mairies ; 3) pression sur les dépôts/logistique urbaine ; 4) irruptions de mineurs en première ligne ; 5) saturation judiciaire/carcérale (incapacité d’absorber l’onde de choc) ; 6) récits antagonistes irréconciliables dans l’espace numérique (tribalisation accélérée).

4) Ce qu’on refuse de voir

  • La corrélation immigration-insécurité existe dans les chiffres pour plusieurs familles d’infractions (surtout atteintes aux biens et une partie des violences), via la sur-représentation d’étrangers parmi les mis en cause là où ils pèsent 8 % de la population. Dire l’inverse est factuellement fauxSénat Assemblée Nationale Ministère de l’Intérieur Insee
  • Le déni politique-médiatique empêche de traiter les concentrations (territoires, réseaux, profils) : on moraliseau lieu de prioriser et frapper. La Justice recrute

5) Pour éviter l’embrasement (pistes brèves, réalistes)

  1. Transparence totale SSMSI au niveau infra-communal (open data lisible par tous) + tableau de bord public mensuel. Intérieur Gouvernemental Mobile
  2. Doctrine “points durs / nœuds” : frapper les 400–800 communes/secteurs qui concentrent l’essentiel des faits (équipes mixtes PJ–Rens–Douanes, cycles courts/longs). Ministère de l’Intérieur
  3. Chaîne pénale fluidifiée sur ces secteurs (audiences 48–72 h, peines exécutées, transferts inter-régionaux pour éviter l’effet “porte tournante”). La Justice recrute
  4. Transports : sécurisation dédiée sur lignes/gares “rouges” (vidéo-pro, équipes mobiles, fouilles administratives ciblées, parquets dédiés). CRSI
  5. Éloignement des délinquants étrangers priorisé par gravité/récidive, avec diplomatie du retour et contingents de laissez-passer. (S’appuie sur la loi du 26 janvier 2024 et ses circulaires d’application.) Légifrance
  6. Préemption des émeutes : plan “jours 0–10” inter-ministériel, stocks anti-incendiaires, protection des écoles/mairies, coupures fines anti-mimétiques (plateformes). Ministère de la justice
  7. Contre-récit : parler clair au pays (les chiffres ci-dessus) et fixer des lignes rouges. L’ambiguïté est un multiplicateur d’ennemis.

Conclusion

Oui, l’immigration de masse et l’insécurité sont liées en France — pas partout, pas pour tout, mais assez pour faire basculer l’ordre public lorsque d’autres facteurs s’alignent. Oui, si l’on prolonge les trajectoires actuelles, l’hypothèse d’un conflit intra-national n’est plus de la science-fiction : c’est un risque qu’il faut gérer comme tel, dès maintenant. Le pire n’est pas certain ; il est préparé. À nous de le déjouer.

Ne rien faire, c’est subir. Subir, c’est mourir. Régis Ollivier 

Ctte analyse a été réalisée avec Koïs, mon assistant IA

Insécurité

France : Vers une somalisation ou quand la sécurité devient un luxe

Régis Ollivier – Le 16 février 2025

 

 

Depuis plus de 12 ans, j’alerte sur la dégradation sécuritaire de notre pays. Ce qui était autrefois un sujet tabou est aujourd’hui une réalité que personne ne peut ignorer. La violence et les meurtres s’intensifient, les cambriolages explosent, et l’impunité devient la norme. Ce constat n’est pas seulement le fruit de l’actualité, c’est un phénomène que j’ai déjà connu lors de mes séjours en Afrique, où ma villa devait être gardée 24/7 pour assurer la sécurité de ma famille et de mes biens. 

Aujourd’hui, en France, la même dynamique s’installe. La question n’est plus de savoir où il fait bon vivre, mais comment vivre en sécurité. Face à l’inefficacité de l’État, une nouvelle réalité s’impose : la sécurité devient un marché, un business florissant où seuls ceux qui peuvent payer s’offrent un semblant de tranquillité.

Comment en est-on arrivé là ?

Cette situation ne s’est pas imposée du jour au lendemain. Elle est le résultat d’une démission progressive de l’État et d’un aveuglement idéologique qui a laissé se développer l’insécurité sous toutes ses formes.

Un laxisme judiciaire absolu : Les peines ne sont plus appliquées, les récidivistes sont libérés immédiatement, et les forces de l’ordre n’ont plus les moyens d’imposer l’autorité républicaine.

L’émergence de zones de non-droit : Certaines villes et quartiers sont devenus incontrôlables, avec des trafics en plein jour et une criminalité qui gangrène toute la société.

Une immigration non maîtrisée : Des vagues migratoires mal encadrées ont créé des tensions communautaires explosives, entraînant la montée d’une criminalité endémique dans certaines zones.

La dissolution du tissu social : L’individualisme, le rejet de l’autorité et la communautarisation ont fait exploser l’idée même de cohésion nationale.

Un État qui se décharge de ses responsabilités: La sécurité, mission régalienne par excellence, est peu à peu abandonnée au profit du secteur privé.

La sécurité, un nouveau marché

Face à l’explosion des violences et à l’incapacité de l’État à y répondre, les Français n’ont plus d’autre choix que de financer leur propre protection. C’est ainsi que l’on assiste à un essor fulgurant des entreprises de sécurité privée, avec un marché pesant plus de 9 milliards d’euros en France.

Gardiennage et surveillance 24/7 : Ce qui était réservé aux expatriés en Afrique ou en Amérique du Sud devient un service recherché en France.

Résidences sécurisées et gated communities : De plus en plus de promoteurs immobiliers proposent des logements fermés avec gardiens, barrières et contrôle des accès.

Explosion des technologies de surveillance : Caméras, alarmes connectées, reconnaissance faciale, la sécurité se digitalise et devient un business florissant.

Tout cela pose une question fondamentale : est-il normal que les citoyens doivent payer pour une protection qui relève de la mission régalienne de l’État ?

Un modèle à l’africaine ?

Ce que nous vivons aujourd’hui en France, je l’ai connu ailleurs. En Afrique, la sécurité privée est une norme vitale. Se déplacer sans garde du corps ou sans protection peut y être suicidaire. Seuls ceux qui ont les moyens peuvent s’offrir des villas protégées, pendant que les autres vivent dans l’angoisse permanente.

La France suit cette trajectoire. La fracture sécuritaire devient une fracture sociale, où les riches peuvent se protéger pendant que les classes populaires et moyennes subissent de plein fouet l’explosion de la violence. Ce n’est plus une question de politique, mais une réalité tangible que des milliers de Français ressentent chaque jour.

Quelle issue possible ?

La question qui se pose désormais est simple : est-il trop tard pour redresser la barre ?La privatisation de la sécurité est déjà en marche. L’État recule, la violence progresse, et ceux qui peuvent s’en protéger le font par eux-mêmes.

Si rien n’est fait, la France pourrait bientôt ressembler à ces pays où la loi du plus fort l’emporte sur l’ordre républicain. Un pays où l’on ne parle plus de liberté, mais de survie.

👉 Et vous, comment percevez-vous cette montée de l’insécurité ? Pensez-vous qu’il soit encore possible de retrouver un semblant d’ordre, ou avons-nous déjà basculé dans une nouvelle ère où la sécurité est un luxe ?

Je suis curieux d’avoir vos retours. Laissez-moi vos impressions en commentaire.

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Mots clés : Sécurité, Insécurité, Somalisation,