Armées

La Tribune des Généraux : décryptage d’une affaire retentissante avec Me Danglehant

Régis Ollivier – Le 05 avril 2025

Auteur(s) France-Soir – Publié le 29 mars 2025

L’affaire de la tribune des généraux reste un épisode marquant qui a mis en lumière des tensions entre l’armée et le gouvernement, ainsi que des lacunes dans le système juridique français. Elle soulève des questions cruciales sur la séparation des pouvoirs et la liberté d’expression, incitant à une réflexion plus large sur le fonctionnement de la République.

En 2021, une tribune signée par plus de 1 000 militaires, dont six généraux, a semé le trouble en France. Publiée dans « Valeurs Actuelles », cette tribune dénonçait une « déconfiture complète » du pays, soulignant des défaillances dans la sécurité, l’éducation et la santé. Ce document a provoqué une réaction immédiate du gouvernement français, qui a lancé des procédures disciplinaires contre les signataires. Dans un débriefing récent, Maître François Danglehant, avocat de certains des généraux inquiétés, a apporté des éclaircissements sur cette affaire complexe.

La tribune a été perçue comme un coup dur pour l’establishment français. Le président Emmanuel Macron a ordonné une campagne de communication pour discréditer les généraux, qualifiés de « nazillons » par certaines personnalités politiques. La ministre des Armées de l’époque, Florence Parly, a été chargée d’engager des procédures disciplinaires contre six des signataires. Cependant, Maître Danglehant souligne une irrégularité majeure : « Florence Parly n’avait pas le titre de ministre de la Défense, et donc elle ne pouvait pas engager des procédures disciplinaires contre des officiers généraux. »

#Armées #Tribune #Justice #Politique #Libertédexpression

Lire la suite sur https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/la-tribune-des-generaux-decryptage-d-une-affaire-retentissante-avec-me

Justice

Justice et réseaux sociaux : l’inversion des valeurs

Régis Ollivier – Le 03 avril 2025

Illustration le blog lecolonel.net

Un jour, il faudra bien en sortir. Sortir de cette dictature invisible mais redoutablement efficace : celle des réseaux sociaux. Celle qui transforme la moindre décision judiciaire en drame national ou en cause politique, selon que l’accusé soit ami ou ennemi du moment.

Car enfin… Faut-il rappeler, dans un silence sidérant, qu’une condamnation judiciaire repose sur des faits, des preuves, un processus contradictoire, et non sur des tweets larmoyants ou des réactions outrées de « célébrités » en mal d’indignation ? Voilà qu’il devient suspect de rappeler l’évidence : une décision de justice est… une décision de justice. Légitime. Souveraine. Et à respecter.

Mais non. Dans cette société de la post-vérité, où l’émotion tient lieu d’argument, et la popularité d’autorité morale, tout vacille. L’information se transforme en emballement. L’affaire devient affaire d’État. Le jugement devient règlement de comptes.

Ce qui m’horripile, ce n’est pas la réaction des foules – on ne peut attendre de tous qu’ils soient juristes ou philosophes. Non. Ce qui me sidère, c’est que tout le monde semble s’être habitué à cette inversion des repères. Que des responsables politiques, des médias, des figures publiques en rajoutent dans l’émotion, au lieu d’en appeler à la raison.

Alors, bien sûr, on comprend que ceux qui auraient encore envie de s’engager pour les Français, avec rigueur et droiture, hésitent. Qui veut encore plonger dans cette arène saturée de bruits, de haine et de faux-semblants ? Pourtant… Peut-être est-ce précisément pour cela qu’il faut tenir bon. Refuser ce vacarme. Et continuer, envers et contre tout, à défendre la justice, la vraie. Pas celle des foules. Celle de la République.

#réseauxsociaux #politique #justice #société

Justice

Rassemblement National : l’Évangile selon Jean-Marie, Marine et Jordan

Régis Ollivier – Le 02 avril 2025

Illustration lecolonel.net

La souveraineté populaire a bon dos. Elle est devenue la potion magique que l’on sert à toutes les sauces pour justifier l’injustifiable. Et parmi ceux qui s’en gargarisent, les sympathisants du Rassemblement national tiennent une place de choix. Qu’on ose à peine écorner l’icône Marine Le Pen, et voilà les vierges effarouchées montant au créneau. Blasphème ! Sacrilège ! Silence dans les rangs !

Mais enfin, remettons les pendules à l’heure : Marine Le Pen est une perdante. Trois fois candidate à la présidentielle, trois fois recalée. C’est un fait. Une donnée froide, clinique, sans appel. Elle n’a ni conquis la majorité du peuple, ni convaincu au-delà de son socle. Et pourtant, ses partisans persistent à vouloir la canoniser. On l’érige en Jeanne d’Arc des temps modernes, oubliant au passage que la pucelle d’Orléans, elle, avait fini sur le bûcher — pas à la tête d’un mouvement familial.

Car oui, le RN, ex-FN, c’est avant tout une affaire de famille. Le père en prophète halluciné, la fille en sainte de la dédiabolisation, et le gendre putatif, Jordan Bardella, en fils spirituel tout droit sorti d’un épisode de Dynastie. On attend encore l’apparition du Saint-Esprit sur les ronds-points. À ce stade, il ne manque plus qu’un sapin de Noël à l’effigie du clan pour parfaire la mise en scène.

Mais au fond, que reproche-t-on au RN ? De parler au peuple ? Non. Mais de se draper dans la vertu républicaine tout en refusant les règles du jeu. De crier à la trahison dès qu’un juge fait son travail, ou que l’opposition ose… s’opposer. Comme si gagner quelques mairies ou monter dans les sondages autorisait tout. Comme si la souveraineté populaire, invoquée à tout bout de champ, autorisait les pressions, les menaces, les dérives.

Ce que certains appellent une alternative n’est souvent qu’une imposture. La vérité, c’est que ce parti reste une PME de la colère, une entreprise familiale de la contestation, pas une force de gouvernement sérieuse. Sa seule stratégie : récolter les fruits d’une société en décomposition sans jamais poser les fondations d’un avenir stable.

Marine Le Pen n’est pas Jeanne d’Arc. Le RN n’est pas la Providence. Et le peuple mérite mieux qu’un simulacre d’Évangile républicain.

#MarineLePen #Politique #Justice

Justice

Inéligibilité de Marine Le Pen : Tribunal populaire contre autorité judiciaire – la République en équilibre

Régis Ollivier – Le 01 avril 2025

Illustration lecolonel.net

Tribunal populaire contre autorité judiciaire : la République en équilibre

Le 31 mars 2025, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a publié un communiqué aussi rare que solennel. En cause : les réactions virulentes – pour ne pas dire hystériques – suscitées par la décision du tribunal judiciaire de Paris dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national.

Le CSM y exprime son inquiétude face aux attaques personnelles visant les magistrats. Il rappelle un principe fondamental : l’indépendance de l’autorité judiciaire est une ligne rouge dans toute démocratie digne de ce nom.

Que certains contestent une décision, c’est le jeu normal des institutions. Que d’autres – politiques, militants ou influenceurs – cherchent à discréditer la justice en soufflant sur les braises d’un ressentiment populaire, c’est une autre affaire. C’est celle du renversement insidieux des fondements de l’État de droit.

Il est aujourd’hui de bon ton de parler de « tribunal du peuple », de justice « confisquée » ou d’élite judiciaire déconnectée. Mais ce qu’on oublie de dire, c’est que derrière cette rhétorique se profile une tentation bien plus grave : celle de substituer au droit la force, à l’audience le buzz, au verdict la vindicte.

J’écris cela sans illusion. Si le tribunal populaire veut faire la loi, alors il veut aussi faire le pouvoir. Et s’il veut faire le pouvoir, c’est qu’il entend s’en emparer tout court.

La vigilance s’impose. Et la fermeté avec elle.

#ConseilSupérieurDeLaMagistrature #Justice #Politique #MarineLePen #RassemblementNational #2027

Insécurité

France : Vers une somalisation ou quand la sécurité devient un luxe

Régis Ollivier – Le 16 février 2025

 

 

Depuis plus de 12 ans, j’alerte sur la dégradation sécuritaire de notre pays. Ce qui était autrefois un sujet tabou est aujourd’hui une réalité que personne ne peut ignorer. La violence et les meurtres s’intensifient, les cambriolages explosent, et l’impunité devient la norme. Ce constat n’est pas seulement le fruit de l’actualité, c’est un phénomène que j’ai déjà connu lors de mes séjours en Afrique, où ma villa devait être gardée 24/7 pour assurer la sécurité de ma famille et de mes biens. 

Aujourd’hui, en France, la même dynamique s’installe. La question n’est plus de savoir où il fait bon vivre, mais comment vivre en sécurité. Face à l’inefficacité de l’État, une nouvelle réalité s’impose : la sécurité devient un marché, un business florissant où seuls ceux qui peuvent payer s’offrent un semblant de tranquillité.

Comment en est-on arrivé là ?

Cette situation ne s’est pas imposée du jour au lendemain. Elle est le résultat d’une démission progressive de l’État et d’un aveuglement idéologique qui a laissé se développer l’insécurité sous toutes ses formes.

Un laxisme judiciaire absolu : Les peines ne sont plus appliquées, les récidivistes sont libérés immédiatement, et les forces de l’ordre n’ont plus les moyens d’imposer l’autorité républicaine.

L’émergence de zones de non-droit : Certaines villes et quartiers sont devenus incontrôlables, avec des trafics en plein jour et une criminalité qui gangrène toute la société.

Une immigration non maîtrisée : Des vagues migratoires mal encadrées ont créé des tensions communautaires explosives, entraînant la montée d’une criminalité endémique dans certaines zones.

La dissolution du tissu social : L’individualisme, le rejet de l’autorité et la communautarisation ont fait exploser l’idée même de cohésion nationale.

Un État qui se décharge de ses responsabilités: La sécurité, mission régalienne par excellence, est peu à peu abandonnée au profit du secteur privé.

La sécurité, un nouveau marché

Face à l’explosion des violences et à l’incapacité de l’État à y répondre, les Français n’ont plus d’autre choix que de financer leur propre protection. C’est ainsi que l’on assiste à un essor fulgurant des entreprises de sécurité privée, avec un marché pesant plus de 9 milliards d’euros en France.

Gardiennage et surveillance 24/7 : Ce qui était réservé aux expatriés en Afrique ou en Amérique du Sud devient un service recherché en France.

Résidences sécurisées et gated communities : De plus en plus de promoteurs immobiliers proposent des logements fermés avec gardiens, barrières et contrôle des accès.

Explosion des technologies de surveillance : Caméras, alarmes connectées, reconnaissance faciale, la sécurité se digitalise et devient un business florissant.

Tout cela pose une question fondamentale : est-il normal que les citoyens doivent payer pour une protection qui relève de la mission régalienne de l’État ?

Un modèle à l’africaine ?

Ce que nous vivons aujourd’hui en France, je l’ai connu ailleurs. En Afrique, la sécurité privée est une norme vitale. Se déplacer sans garde du corps ou sans protection peut y être suicidaire. Seuls ceux qui ont les moyens peuvent s’offrir des villas protégées, pendant que les autres vivent dans l’angoisse permanente.

La France suit cette trajectoire. La fracture sécuritaire devient une fracture sociale, où les riches peuvent se protéger pendant que les classes populaires et moyennes subissent de plein fouet l’explosion de la violence. Ce n’est plus une question de politique, mais une réalité tangible que des milliers de Français ressentent chaque jour.

Quelle issue possible ?

La question qui se pose désormais est simple : est-il trop tard pour redresser la barre ?La privatisation de la sécurité est déjà en marche. L’État recule, la violence progresse, et ceux qui peuvent s’en protéger le font par eux-mêmes.

Si rien n’est fait, la France pourrait bientôt ressembler à ces pays où la loi du plus fort l’emporte sur l’ordre républicain. Un pays où l’on ne parle plus de liberté, mais de survie.

👉 Et vous, comment percevez-vous cette montée de l’insécurité ? Pensez-vous qu’il soit encore possible de retrouver un semblant d’ordre, ou avons-nous déjà basculé dans une nouvelle ère où la sécurité est un luxe ?

Je suis curieux d’avoir vos retours. Laissez-moi vos impressions en commentaire.

Vous pouvez également commenter sur le blog lecolonel.net

Mots clés : Sécurité, Insécurité, Somalisation,