Tribunal populaire contre autorité judiciaire : la République en équilibre
Le 31 mars 2025, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a publié un communiqué aussi rare que solennel. En cause : les réactions virulentes – pour ne pas dire hystériques – suscitées par la décision du tribunal judiciaire de Paris dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national.
Le CSM y exprime son inquiétude face aux attaques personnelles visant les magistrats. Il rappelle un principe fondamental : l’indépendance de l’autorité judiciaire est une ligne rouge dans toute démocratie digne de ce nom.
Que certains contestent une décision, c’est le jeu normal des institutions. Que d’autres – politiques, militants ou influenceurs – cherchent à discréditer la justice en soufflant sur les braises d’un ressentiment populaire, c’est une autre affaire. C’est celle du renversement insidieux des fondements de l’État de droit.
Il est aujourd’hui de bon ton de parler de « tribunal du peuple », de justice « confisquée » ou d’élite judiciaire déconnectée. Mais ce qu’on oublie de dire, c’est que derrière cette rhétorique se profile une tentation bien plus grave : celle de substituer au droit la force, à l’audience le buzz, au verdict la vindicte.
J’écris cela sans illusion. Si le tribunal populaire veut faire la loi, alors il veut aussi faire le pouvoir. Et s’il veut faire le pouvoir, c’est qu’il entend s’en emparer tout court.
Par Régis Ollivier
Candidat putatif à l’élection présidentielle de 2027
Le 27 mars 2025
Tribune de Régis Ollivier Le 27 mars 2027
Chaque soir, je partage avec mon épouse un moment simple et paisible : un dîner en tête-à-tête, dans notre cuisine, accompagné du journal télévisé diffusé sur une tablette. Nous suivons l’actualité, avec ses drames, ses colères et ses soubresauts.
Et ce soir-là, l’annonce est tombée :
« Guerre en Ukraine : la France accorde 2 milliards d’euros supplémentaires en soutien immédiat à l’Ukraine. »
Un chiffre. Froid. Brutal. Quasi irréel.
Deux milliards d’euros.
Immédiatement débloqués.
Sans débat. Sans vote. Sans explication.
Pendant ce temps, en France, on envisage de supprimer les 10 % d’abattement fiscal dont bénéficient les retraités. Ceux-là mêmes qui ont cotisé toute leur vie, et à qui l’on demande aujourd’hui de consentir encore un effort, comme si l’effort ne leur appartenait pas déjà depuis des décennies.
Je ne suis pas de ceux qui refusent l’aide internationale. J’ai trop vu le monde et ses détresses pour ignorer l’importance de la solidarité entre nations. Mais cette solidarité ne peut s’exercer au mépris des réalités nationales, au détriment de ceux que l’on n’écoute plus, que l’on ne respecte plus, et que l’on presse toujours davantage.
Ce geste, décidé dans la précipitation, illustre une méthode de gouvernance devenue insupportable : celle du fait accompli, de l’unilatéral, de l’aveuglement technocratique.
On décrète, on dépense, on engage, sans jamais consulter ni expliquer. Et surtout, sans jamais regarder les Français dans les yeux.
Ce n’est pas ainsi que l’on gouverne une nation. Ce n’est pas ainsi que l’on mérite la confiance d’un peuple. Ce n’est pas ainsi que l’on prépare l’avenir.
En 2027, il faudra choisir entre la continuité de cette gouvernance verticale et sourde, et le retour à une République du respect, du bon sens et de la responsabilité.
À observer les contorsions diplomatiques de la France face à l’Algérie, une question s’impose : pourquoi Paris courbe-t-il systématiquement l’échine ? Pourquoi cette complaisance, cette retenue, voire cette soumission silencieuse ? La réponse est simple, mais peu assumée : la peur. Peur des banlieues, peur des émeutes, peur d’un soulèvement social que personne n’aurait le courage de mater. La France redoute davantage ce qui se passe en Seine-Saint-Denis que ce qui se décide à Alger.
La bombe démographique : un levier intérieur bien connu
Près de 2 millions de personnes d’origine algérienne vivent en France, toutes générations confondues. Une donnée brute, mais aux répercussions politiques majeures. Chaque gouvernement sait pertinemment que la moindre étincelle – un durcissement sur les visas, une tension avec Alger, une déclaration malheureuse – peut mettre le feu aux poudres dans les quartiers dits « sensibles ». Les émeutes de 2005 sont encore dans toutes les mémoires. Plus récemment, les flambées de violence de 2023 ont montré qu’il ne faut pas grand-chose pour déclencher l’embrasement. Face à cette bombe démographique, le pouvoir choisit la prudence. Ou plutôt, l’immobilisme.
Le chantage mémoriel, outil d’un pouvoir algérien cynique :
Depuis plus de soixante ans, Alger a parfaitement compris comment manipuler la culpabilité française. À chaque crispation, le refrain est le même : la France coloniale, les souffrances passées, les réparations symboliques. Paris, tétanisé à l’idée de réveiller les vieux démons, répond par des concessions. On multiplie les gestes, les excuses, les silences gênés. Pendant ce temps, l’Algérie avance ses pions sans jamais faire amende honorable de son côté.
L’arme migratoire : un pistolet sur la tempe
Autre levier redoutable, la diplomatie migratoire. L’Algérie refuse régulièrement de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires aux expulsions. Résultat ? La France est incapable d’expulser efficacement des milliers de ressortissants algériens sous OQTF. À chaque tentative de fermeté, Alger bloque. Paris recule, par peur d’un afflux migratoire ingérable, ou pire : d’une rupture qui provoquerait des troubles dans ses propres rues.
Une diplomatie timorée qui cache un déclin stratégique
Cette posture de soumission ne s’explique pas seulement par les banlieues. Elle reflète une France affaiblie sur la scène internationale, incapable de peser face à l’Algérie, laquelle s’offre désormais les faveurs de Moscou, Pékin, ou Ankara. Ajoutez à cela la dépendance énergétique – le gaz algérien reste une carte précieuse – et vous obtenez une diplomatie dictée par la crainte, l’intérêt à court terme, et surtout l’absence totale de courage politique.
Reprendre la main avant qu’il ne soit trop tard
La France ne peut plus se permettre de plier face à l’Algérie par peur de ses propres citoyens d’origine algérienne. Ce choix stratégique de la lâcheté ne garantit ni la paix sociale, ni le respect international.Un État qui redoute ses banlieues n’est plus souverain. Un État qui négocie à genoux n’est plus respecté. À défaut de la renverser, il est grand temps d’inverser la table.