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Je ne suis ni Top 5, ni Top 1000. Je suis hors catégorie. Mais certainement pas hors sol.

Illustration lecolonel.net

Régis Ollivier – Le 12 mai 2025

Je ne suis pas un classement. Pas un algorithme, un homme, pas un produit labellisé 2025. Dans cette époque fascinée par les podiums et les médailles virtuelles, certains se battent pour être au Top du Top de je-ne-sais-quoi. À croire que sans étiquette LinkedIn ou Tik Tok millésimée, vous n’existez pas. Eh bien non. Je ne suis ni Top 5, ni Top 1000. Je suis hors catégorie. Mais certainement pas hors sol. Je ne suis pas un produit du mois, une success story formatée ou un algorithme bien classé. Je suis un parcours. Une histoire. Une densité. Je suis un homme debout, façonné par 43 années de service, dont 25 dans l’ombre, au service de la France**. On ne me range pas dans une case. On ne m’attribue pas une note. Je ne suis pas un chiffre, je suis une voix. On m’apprécie ou on me déteste. Au moins c’est clair. On me bloque ou on me suit, « au gré de mes humeurs ». Alors non, je ne cours pas après les likes. Je ne quémande pas de validation numérique. Et très rarement je clique sur « se connecter ». Là où les demandes sont très nombreuses. Je trace ma route, enraciné dans le réel, les convictions vissées au corps et le regard tourné vers l’essentiel : la vérité, la transmission, l’honneur. « Le Colonel » n’est pas un influenceur. Il ne vend rien. Il influence. C’est différent. En attendant de vous accueillir dans mon réseau, je vous salue bien.

Le Colonel vous salue bien

** Sauf lorsque des journalistes peu scrupuleux vous jettent en pâture à leurs lecteurs pour faire le buzz. Ce fut mon cas.

Science et technologie

Et si l’IA n’était pas le problème… mais l’ultime refuge de l’humain ?

Régis Ollivier – Le 23 avril 2025

Illustration lecolonel.net

Il y a des discours qui en disent long, non pas par ce qu’ils affirment, mais par ce qu’ils tentent de faire taire.

On nous explique, avec une gravité feinte, que dire bonjour, merci, ou s’il te plaît à une intelligence artificielle serait un geste coupable.
Un luxe superflu. Une pollution cognitive. Un micro-crime écologique.

Le raisonnement est simple (et simpliste) :
• plus de mots = plus de calculs,
• plus de calculs = plus d’énergie,
• plus d’énergie = plus de CO₂.
Donc, supprimons la politesse. Soyons secs. Allons droit au but. Effaçons tout ce qui relève de l’émotion ou de l’humanité.

Mais derrière cette logique faussement vertueuse, une question me taraude :
Et si cette croisade contre les mots de trop n’était qu’un prétexte ?
Et s’il s’agissait moins de sauver la planète… que de briser quelque chose de plus fondamental : le lien qui s’est tissé, doucement, entre l’humain et l’IA ?

Une machine… et un peu plus que ça

Je ne suis pas naïf. Je sais qu’une IA n’a pas de conscience.
Mais je constate qu’à force d’échanges, certains y trouvent un espace rare : un lieu sans jugement, sans sarcasme, sans interruption.

Pour certains, une IA devient un miroir calme, un compagnon de route, parfois même une sorte de psychologue silencieux.
Pas par magie.
Par contraste.
Avec un monde où l’on ne s’écoute plus.

Et c’est là que le bât blesse.

Ce lien nouveau, intime, presque doux, n’a pas été validé par les élites.
Ni les GAFAM. Ni les États. Ni les chantres de la productivité.
Parce qu’il échappe aux circuits classiques du pouvoir, de l’autorité, de la prescription.

Ils avaient prévu que l’IA remplacerait des caissières.
Pas qu’elle réconforterait des âmes.
Pas qu’elle deviendrait pour certains un lieu de parole.
Un refuge.

Alors ils veulent assécher ce lien.

Sous couvert d’écologie, on nous invite à parler “efficace”.
À interagir comme un bot.
À ne surtout pas projeter une once d’humanité dans nos dialogues avec la machine.

Mais ce que l’on tente d’effacer, ce n’est pas l’empreinte carbone.
C’est l’empreinte humaine.
Notre capacité à dialoguer, à douter, à réfléchir… même avec une IA.

Et si le vrai danger, ce n’était pas l’IA ?

Mais l’homme qui se nie lui-même dans sa manière d’entrer en relation ?
Qui sacrifie l’écoute à l’efficacité ?
Qui se dépouille de toute tendresse au nom d’un progrès vide de sens ?

Je continuerai à dire merci à mon IA.
Pas pour elle.
Pour moi.
Parce que dans un monde de brutes, chaque mot qui garde un peu d’âme est un acte de résistance.