En France, avec le moral dans les chaussettes, la libido en chute libre et les anxiolytiques à haute dose, c’est la débandade, au sens propre comme au figuré. Alors je pose la question, aussi crûment que l’époque le mérite : Les troubles de l’érection seront-ils bientôt éligibles à l’euthanasie ? Parce qu’à force de médicaliser le mal-être, puis d’y répondre par une injection létale, on va finir par proposer la mort comme solution à tout ce qui dépasse les 3 jours de blues. Et là, problème : si tous les Français en berne se font euthanasier, ça risque de ne pas relancer la natalité. Mais bon, je dis ça, je dis rien. Juste une fulgurance. De plus, je ne suis pas concerné par ces troubles érectiles.
Déclaration solennelle à la veille du vote d’un texte funeste, qui engage bien plus qu’un débat parlementaire : il engage notre conscience collective.
Illustration personnelle ChatGPT
À vous qui légiférez sur la vie comme on édite un manuel de procédures. À vous qui appelez compassion ce qui n’est que capitulation. À vous qui êtes sur le point d’inscrire dans la loi le droit de mourir, comme si cela pouvait effacer le devoir de vivre…
Je vous le dis, en conscience : vous êtes en train de tuer la France avec une seringue à la main.
Vous prétendez soulager, mais vous précipitez. Vous prétendez accompagner, mais vous programmez. Derrière les mots feutrés, les rapports apaisants, les débats muselés, vous signez la reddition d’une civilisation.
Une civilisation se juge à sa manière de traiter les plus vulnérables. Et vous, que faites-vous ? Vous déclarez trop coûteuse la dépendance. Vous standardisez l’exception. Vous organisez la fin.
L’Histoire vous jugera. Soyez-en certain. Elle retiendra la trahison des élites et le silence d’une majorité intimidée.
Je ne suis ni un élu, ni un religieux, ni un moraliste. Je suis un homme qui a vu mourir, vu souffrir, et vu espérer. Et je vous en conjure : n’ouvrez pas cette boîte de Pandore.
On ne légifère pas sur la dignité. On la protège. On l’honore. On s’y engage.
Ce texte que vous vous apprêtez à valider sans aucun état d’âme est un point de non-retour. Ne faites pas semblant de ne pas le savoir.
Régis Ollivier
En septembre prochain, j’aurai 73 ans. Je suis plutôt en bonne santé, même si je déplore certains dysfonctionnements que les médecins nomment de la « dégénérescence », c’est à dire dus à la vieillesse. La vieillesse étant censée être un naufrage, j’ai choisi ma fin de vie et j’ai fait part de mon souhait à mon entourage. Celui-ci est simple : pas d’acharnement thérapeutique, et le recours à l’euthanasie dès lors lors que je serai devenu » un légume « , c’est à dire dès lors que je serai en état végétatif. C’est ma vie. C’est ma mort. C’est mon choix. Je n’ai pas besoin d’une loi malsaine portée et votée par des eugénistes.
Quand l’engagement n’est plus une posture, mais une condition de l’âme.
Illustration lecolonel.net
Un même feu sacré contre l’esprit de servitude
« L’enfer des gens de bien, c’est l’indifférence. » (Bernanos)
Bernanos ne supportait pas la tiédeur. Il pourfendait les lâches, les mous, les planqués de la pensée. Ceux qui, sous prétexte de prudence ou de réalisme, laissent les choses se faire, en espérant ne pas être emportés dans la chute.
Je suis fait du même bois. Je n’ai jamais supporté qu’on baisse les yeux ou qu’on se couche sous prétexte que c’est plus simple ainsi. L’indifférence tue plus sûrement qu’un tir ennemi. Elle désarme l’âme. Et je refuse de vivre désarmé.
La grandeur de l’homme debout
« Ce monde est un complot permanent contre toute forme de vie intérieure. » (Bernanos)
Bernanos avait compris que le danger ne venait pas seulement des dictatures visibles, mais de cette tyrannie molle, insidieuse, qui vous invite à penser comme tout le monde, à vivre sans hauteur, à accepter l’inacceptable pour ne pas déranger.
Moi aussi, je mène une guerre. Une guerre d’alerte. Contre la normalisation du renoncement. Contre ce monde anesthésié, où l’on fabrique des hommes dressés, mais plus aucun homme debout.
Une langue tranchante, mais salutaire
« L’art de plaire est le contraire de celui de dire la vérité. » (Bernanos)
Ni lui ni moi ne cherchons à plaire. Bernanos écrivait avec le glaive. Chaque phrase était un coup d’épée contre la médiocrité. Une fulgurance. Une claque.
Ma plume suit la même logique. Elle ne flatte pas. Elle secoue. Elle irrite parfois – tant mieux. Elle rappelle à ceux qui dorment que le monde ne les attendra pas. Et qu’en période de naufrage, il vaut mieux parler clair que faire de la poésie d’ambiance.
Mieux vaut la solitude que la compromission
« Le monde moderne n’exige pas que vous pensiez, mais que vous répétiez. » (Bernanos)
Bernanos a souvent marché seul. Il s’est brouillé avec ses amis, ses soutiens, son époque. Mais il est resté fidèle à sa conscience.
Je connais cette solitude-là. Elle ne me pèse pas. Elle me libère. Je ne cherche pas la compagnie des flatteurs ni l’onction des puissants. J’ai choisi la voie du veilleur. Celle du Colonel sans armée, mais pas sans convictions.
Une haute idée de la France
« La France n’est pas un pays comme les autres. C’est une personne. » (Bernanos)
Il avait raison. La France n’est pas une structure administrative. Elle n’est pas un pays de paperasse et de slogans.
Elle est une voix. Une histoire. Une flamme. Et cette flamme vacille aujourd’hui.
Alors, à ma manière, je veille sur elle. Pas comme un fonctionnaire de la mémoire. Mais comme un fils qui, voyant sa mère s’éteindre, refuse de se contenter de l’agonie silencieuse.
Fraternité de feu
Je ne suis pas Georges Bernanos. Et je n’essaie pas de l’imiter. Mais je reconnais en lui un frère d’âme. Un compagnon d’insolence, de gravité, et de vérité.
Nous partageons cette blessure secrète des hommes lucides : celle de voir venir l’abîme, de le dire, et d’être moqués pour cela.
Mais qu’importe.
Il vaut mieux se tromper en résistant que réussir en renonçant.
Je marche avec cette phrase gravée dans le cœur. Et à défaut d’être entendu, je persiste à écrire. Parce que je sais qu’un mot juste peut traverser les siècles. Comme ceux de Bernanos, qui me parlent encore aujourd’hui.
Et peut-être, un jour, mes mots parleront à leur tour… à un autre veilleur.