Justice

Rassemblement National : l’Évangile selon Jean-Marie, Marine et Jordan

Régis Ollivier – Le 02 avril 2025

Illustration lecolonel.net

La souveraineté populaire a bon dos. Elle est devenue la potion magique que l’on sert à toutes les sauces pour justifier l’injustifiable. Et parmi ceux qui s’en gargarisent, les sympathisants du Rassemblement national tiennent une place de choix. Qu’on ose à peine écorner l’icône Marine Le Pen, et voilà les vierges effarouchées montant au créneau. Blasphème ! Sacrilège ! Silence dans les rangs !

Mais enfin, remettons les pendules à l’heure : Marine Le Pen est une perdante. Trois fois candidate à la présidentielle, trois fois recalée. C’est un fait. Une donnée froide, clinique, sans appel. Elle n’a ni conquis la majorité du peuple, ni convaincu au-delà de son socle. Et pourtant, ses partisans persistent à vouloir la canoniser. On l’érige en Jeanne d’Arc des temps modernes, oubliant au passage que la pucelle d’Orléans, elle, avait fini sur le bûcher — pas à la tête d’un mouvement familial.

Car oui, le RN, ex-FN, c’est avant tout une affaire de famille. Le père en prophète halluciné, la fille en sainte de la dédiabolisation, et le gendre putatif, Jordan Bardella, en fils spirituel tout droit sorti d’un épisode de Dynastie. On attend encore l’apparition du Saint-Esprit sur les ronds-points. À ce stade, il ne manque plus qu’un sapin de Noël à l’effigie du clan pour parfaire la mise en scène.

Mais au fond, que reproche-t-on au RN ? De parler au peuple ? Non. Mais de se draper dans la vertu républicaine tout en refusant les règles du jeu. De crier à la trahison dès qu’un juge fait son travail, ou que l’opposition ose… s’opposer. Comme si gagner quelques mairies ou monter dans les sondages autorisait tout. Comme si la souveraineté populaire, invoquée à tout bout de champ, autorisait les pressions, les menaces, les dérives.

Ce que certains appellent une alternative n’est souvent qu’une imposture. La vérité, c’est que ce parti reste une PME de la colère, une entreprise familiale de la contestation, pas une force de gouvernement sérieuse. Sa seule stratégie : récolter les fruits d’une société en décomposition sans jamais poser les fondations d’un avenir stable.

Marine Le Pen n’est pas Jeanne d’Arc. Le RN n’est pas la Providence. Et le peuple mérite mieux qu’un simulacre d’Évangile républicain.

#MarineLePen #Politique #Justice

Justice

Inéligibilité de Marine Le Pen : Tribunal populaire contre autorité judiciaire – la République en équilibre

Régis Ollivier – Le 01 avril 2025

Illustration lecolonel.net

Tribunal populaire contre autorité judiciaire : la République en équilibre

Le 31 mars 2025, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a publié un communiqué aussi rare que solennel. En cause : les réactions virulentes – pour ne pas dire hystériques – suscitées par la décision du tribunal judiciaire de Paris dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national.

Le CSM y exprime son inquiétude face aux attaques personnelles visant les magistrats. Il rappelle un principe fondamental : l’indépendance de l’autorité judiciaire est une ligne rouge dans toute démocratie digne de ce nom.

Que certains contestent une décision, c’est le jeu normal des institutions. Que d’autres – politiques, militants ou influenceurs – cherchent à discréditer la justice en soufflant sur les braises d’un ressentiment populaire, c’est une autre affaire. C’est celle du renversement insidieux des fondements de l’État de droit.

Il est aujourd’hui de bon ton de parler de « tribunal du peuple », de justice « confisquée » ou d’élite judiciaire déconnectée. Mais ce qu’on oublie de dire, c’est que derrière cette rhétorique se profile une tentation bien plus grave : celle de substituer au droit la force, à l’audience le buzz, au verdict la vindicte.

J’écris cela sans illusion. Si le tribunal populaire veut faire la loi, alors il veut aussi faire le pouvoir. Et s’il veut faire le pouvoir, c’est qu’il entend s’en emparer tout court.

La vigilance s’impose. Et la fermeté avec elle.

#ConseilSupérieurDeLaMagistrature #Justice #Politique #MarineLePen #RassemblementNational #2027

Défense

Tribune – Deux milliards d’euros pour l’Ukraine : et les Français, dans tout cela ?

Par Régis Ollivier
Candidat putatif à l’élection présidentielle de 2027
Le 27 mars 2025

Tribune de Régis Ollivier
Le 27 mars 2027

Chaque soir, je partage avec mon épouse un moment simple et paisible : un dîner en tête-à-tête, dans notre cuisine, accompagné du journal télévisé diffusé sur une tablette. Nous suivons l’actualité, avec ses drames, ses colères et ses soubresauts.

Et ce soir-là, l’annonce est tombée :

« Guerre en Ukraine : la France accorde 2 milliards d’euros supplémentaires en soutien immédiat à l’Ukraine. »

Un chiffre. Froid. Brutal. Quasi irréel.

Deux milliards d’euros.
Immédiatement débloqués.
Sans débat. Sans vote. Sans explication.

Pendant ce temps, en France, on envisage de supprimer les 10 % d’abattement fiscal dont bénéficient les retraités. Ceux-là mêmes qui ont cotisé toute leur vie, et à qui l’on demande aujourd’hui de consentir encore un effort, comme si l’effort ne leur appartenait pas déjà depuis des décennies.

Je ne suis pas de ceux qui refusent l’aide internationale. J’ai trop vu le monde et ses détresses pour ignorer l’importance de la solidarité entre nations. Mais cette solidarité ne peut s’exercer au mépris des réalités nationales, au détriment de ceux que l’on n’écoute plus, que l’on ne respecte plus, et que l’on presse toujours davantage.

Ce geste, décidé dans la précipitation, illustre une méthode de gouvernance devenue insupportable : celle du fait accompli, de l’unilatéral, de l’aveuglement technocratique.

On décrète, on dépense, on engage, sans jamais consulter ni expliquer. Et surtout, sans jamais regarder les Français dans les yeux.

Ce n’est pas ainsi que l’on gouverne une nation. Ce n’est pas ainsi que l’on mérite la confiance d’un peuple. Ce n’est pas ainsi que l’on prépare l’avenir.

En 2027, il faudra choisir entre la continuité de cette gouvernance verticale et sourde, et le retour à une République du respect, du bon sens et de la responsabilité.

Je serai de ceux qui proposeront ce retour.