Régis Ollivier – Le 03 avril 2025

Un jour, il faudra bien en sortir. Sortir de cette dictature invisible mais redoutablement efficace : celle des réseaux sociaux. Celle qui transforme la moindre décision judiciaire en drame national ou en cause politique, selon que l’accusé soit ami ou ennemi du moment.
Car enfin… Faut-il rappeler, dans un silence sidérant, qu’une condamnation judiciaire repose sur des faits, des preuves, un processus contradictoire, et non sur des tweets larmoyants ou des réactions outrées de « célébrités » en mal d’indignation ? Voilà qu’il devient suspect de rappeler l’évidence : une décision de justice est… une décision de justice. Légitime. Souveraine. Et à respecter.
Mais non. Dans cette société de la post-vérité, où l’émotion tient lieu d’argument, et la popularité d’autorité morale, tout vacille. L’information se transforme en emballement. L’affaire devient affaire d’État. Le jugement devient règlement de comptes.
Ce qui m’horripile, ce n’est pas la réaction des foules – on ne peut attendre de tous qu’ils soient juristes ou philosophes. Non. Ce qui me sidère, c’est que tout le monde semble s’être habitué à cette inversion des repères. Que des responsables politiques, des médias, des figures publiques en rajoutent dans l’émotion, au lieu d’en appeler à la raison.
Alors, bien sûr, on comprend que ceux qui auraient encore envie de s’engager pour les Français, avec rigueur et droiture, hésitent. Qui veut encore plonger dans cette arène saturée de bruits, de haine et de faux-semblants ? Pourtant… Peut-être est-ce précisément pour cela qu’il faut tenir bon. Refuser ce vacarme. Et continuer, envers et contre tout, à défendre la justice, la vraie. Pas celle des foules. Celle de la République.
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