Institutions

Petits marquis et élite-fléau de la République et leurs objectifs : renoncer, liquider, défigurer.

Régis Ollivier – Le 09 février 2025 – Le doigt d’humeur du Colonel. 

 

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Du maréchal Lyautey à Gabriel Attal en l’espace d’un siècle. De Marie-France Garaud à Marlène Schiappa en moins de cinquante ans. De Philippe Séguin à Olivier Véran en moins de vingt ans. Il y a de quoi avoir le vertige. La chute du niveau, de la prestance et de l’épaisseur est simplement abyssale.

L’ADN de la classe politique semble avoir changé en si peu de temps.

Quand on entend Hubert Védrine s’exprimer au sujet de politique étrangère, et qu’on s’inflige ensuite une déclaration de Clément Beaune, on est soudain saisi d’une folle nostalgie des années 1980-1990 où nous avions encore le privilège d’être fiers de certains hommes politiques.

Le diagnostic vaut bien entendu pour l’intelligentsia et le journalisme. Nous sommes passés d’Albert Camus à BHL en si peu de temps !

Ce n’est pas une transition mais une punition. Un châtiment de plus infligé au nom de je ne sais quel péché oublié.

Les petits marquis ont pris le contrôle des institutions les plus nobles et les plus essentielles. Aucun système politico-administratif ne peut s’épanouir s’il tombe entre les mains d’une élite-fléau qui compense sa vacuité par l’arrogance assumée et l’ignorance revendiquée.

Cette élite-fléau se laisse porter par la lame de fond qui dépouille la nation et le peuple de leurs attributs. Elle n’a aucun mérite : elle est au bon endroit et au bon moment, il lui suffit de laisser faire et de chanter les louanges de la trahison et de la résignation.

Tout lui réussit, d’où la perpétuation de son pouvoir en dépit d’un bilan désastreux.

Elle a parfaitement saisi la vocation de notre génération : renoncer, liquider, défigurer.

Elle nous raconte l’histoire que nous avons envie d’entendre et elle obtient nos suffrages en retour en guise de référendum pour notre mise à mort collective.

Driss Ghali « Français ouvrez les yeux ! »

Interview de l’auteur ici : https://lnkd.in/eWBm3k3F

 

Mots clés : Politique – Institutions – Société

Faits divers

Meurtre de Louise, 11 ans : Combien de gouttes d’eau avant que le vase ne déborde ?

Par Régis Ollivier – Le 08 février 2025 – Le doigt d’humeur du Colonel

Illustration lecolonel.net

Encore des larmes. Encore des gerbes de fleurs et des bougies. Encore une marche blanche. Encore un « Plus jamais ça ». Et pourtant, ça recommence.

Louise avait 11 ans. Une enfant, une gamine qui aurait dû rentrer chez elle, poser son sac de classe, râler sur ses devoirs, demander ce qu’il y avait à dîner. Au lieu de cela, elle a été traquée, enlevée, tuée. Son petit corps abandonné dans un bois, comme un vulgaire déchet. Comment ose-t-on ?

Alors bien sûr, l’émotion va déferler. Des bougies vont illuminer les trottoirs, des peluches seront déposées sur les lieux du drame, des visages larmoyants répéteront en boucle les mêmes litanies :

— “C’est terrible.”

— “Ça aurait pu être la mienne.”

— “Il faut que ça cesse.”

Et puis ? Rien. Comme toujours, rien.

Parce qu’en France, l’indignation est un rite, un cycle bien rodé. Larmes, fleurs, discours… et puis on passe à autre chose. Le vase n’a pas encore débordé, semble-t-il.

Les criminels, eux, ont bien compris la leçon. Ils vivent dans un pays où la justice n’effraie plus personne, où les condamnations sont des mascarades, où l’impunité est un mode de gouvernance.

Regardons les faits : Selon les premières révélations du JDD, « les suspects sont R.B., un homme de 23 ans de « type nord-africain », et C.G., une femme de 20 ans de « type européen ». Le premier compte six mentions au traitements des antécédents judiciaires (TAJ), nous indique une source policière. Le jeune couple a été interpellé au domicile de R.B. à Épinay-sur-Orge. »

Pourquoi cet homme, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, était-il encore en liberté ? Qui, dans cette chaîne infernale de laxisme, va enfin répondre de ces morts évitables ?

Il y a eu Lola. Il y a eu Vanesa. Il y a eu tant d’autres. Aujourd’hui, c’est Louise. Et demain ? Une autre petite fille, un autre petit garçon, un autre visage placardé sur les réseaux sociaux, suivi de ce maudit mot : DISPARU.

La vérité, elle est là : tant que nous ne briserons pas ce cycle infernal de l’inaction et de la lâcheté, il y aura d’autres Louise.

Les citoyens doivent-ils se lever ? Oui. Doivent-ils exiger des comptes ? Oui. Doivent-ils imposer un changement radical de la politique pénale ? Oui.

Car si l’État faillit à son devoir premier – protéger les siens – alors, oui, il appartient au peuple de se dresser et de crier “Ça suffit !”

Trop de gouttes et de larmes ont coulé. L’orage doit éclater.

Mots clés : Société – Faits Divers – Louise – Essonne

Politique

Dialogues avec Koios #1 – La déconnexion des élites : mythe ou réalité ?

Régis Ollivier – Le 31 janvier 2025

“Les élites sont-elles réellement en phase avec la réalité du terrain ? J’en discute avec Koios dans ce premier épisode de Dialogues avec Koios. Un regard sans filtre sur un sujet brûlant. Venez lire et donner votre avis sur La Brise et la Tempête.” //RO

Introduction

Depuis des années, le débat sur la déconnexion des élites revient régulièrement sur le devant de la scène. Certains dénoncent un entre-soi coupé des réalités du terrain, tandis que d’autres estiment qu’il s’agit d’un discours populiste déconnecté des véritables enjeux. Mais qu’en est-il réellement ?

Dans ce premier épisode de Dialogues avec Koios, nous avons échangé sur cette question centrale : nos élites sont-elles toujours en phase avec la réalité ou ont-elles perdu pied ?

Le Dialogue

Régis : La fracture entre les élites et le peuple ne cesse de s’accentuer. On a aujourd’hui une classe dirigeante qui vit en vase clos, totalement coupée du quotidien des citoyens. Ils parlent de transition énergétique en prenant l’avion trois fois par semaine et de pouvoir d’achat en roulant en berline avec chauffeur… On frôle l’absurde.

Koios : C’est une critique récurrente, et pour cause. Beaucoup d’élites politiques, économiques ou médiatiques évoluent dans des cercles où la réalité du terrain est un concept abstrait. Leur référentiel, c’est celui des grandes écoles, des cénacles parisiens et des salons feutrés. Une bulle qui leur fait perdre le lien avec la vie réelle.

Régis : Et le pire, c’est qu’ils n’en ont même pas conscience. Leur vision du monde est biaisée par leur environnement. Quand Emmanuel Macron suggère aux Français de “trouver un emploi en traversant la rue”, il illustre parfaitement cette déconnexion. Ils raisonnent avec des modèles économiques, des statistiques, mais sans comprendre ce que c’est que d’aligner les fins de mois difficiles ou de devoir choisir entre se chauffer et se nourrir.

Koios : Cela rejoint la notion de classe cognitive théorisée par certains sociologues : une élite qui fonctionne en circuit fermé, recrute parmi les siens et finit par ne plus percevoir le monde autrement qu’au travers de son prisme. Et plus le fossé se creuse, plus la défiance populaire augmente.

Régis : D’où la montée des populismes et du rejet des élites traditionnelles. Le problème, c’est que ce rejet ne se traduit pas forcément par une alternative crédible. Il crée un vide que certains tentent d’exploiter, mais sans apporter de solutions réelles.

Koios : Exactement. On voit bien que l’écart entre gouvernants et gouvernés ne cesse de s’élargir, mais au lieu de chercher à comprendre cette rupture, beaucoup de dirigeants adoptent une posture défensive, persuadés qu’ils détiennent la vérité.

Régis : Et cette posture ne fait qu’aggraver la situation. La refondation du lien entre dirigeants et citoyens ne pourra se faire que si ceux qui nous gouvernent redescendent sur terre et acceptent d’entendre ce que le peuple a à dire. Mais en sont-ils capables ?

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Nos élites sont-elles irrémédiablement coupées du monde réel, ou bien cette critique est-elle exagérée ? Partagez votre avis en commentaire !

Mots clés : Koios – Dialogue – Société – Élites