Géopolitique

Trump ou Poutine : l’expansionnisme à géométrie variable

Régis Ollivier – Le 25 mars 2025

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La volonté expansionniste de Trump est-elle plus acceptable que la volonté expansionniste de Poutine ?

Cette question dérange. Parce qu’elle renvoie dos à dos deux visions du monde que l’on voudrait opposer, alors qu’elles ont bien plus en commun qu’on ne l’admet.

Dans une récente déclaration rapportée par Les Échos, le nouveau Premier ministre canadien, Mark Carney, annonce des élections anticipées, affirmant que le pays fait face à « la crise la plus importante de son existence ». En cause : des menaces directes proférées par Donald Trump à l’encontre du Canada. Rien que ça.

L’ancien président américain, de retour sur la scène politique, semble décidé à imposer sa vision d’un monde où la puissance américaine ne se discute pas. Le Canada, pourtant allié historique, se retrouve soudainement dans la ligne de mire. Comme un rappel brutal que dans le monde de Trump, les amis d’hier peuvent devenir les vassaux de demain.

Cette posture agressive, expansionniste, dominatrice, n’est pas sans rappeler celle de Vladimir Poutine. Pourtant, les réactions sont très différentes.

Quand Poutine agit, l’Occident crie à la barbarie. Quand Trump menace, l’Occident regarde ailleurs – ou s’accommode, au nom d’une alliance atlantique devenue un dogme plus qu’un outil.

Le deux poids deux mesures est flagrant.

Oui, la Russie avance ses pions. Mais les États-Unis aussi. L’un par les armes, l’autre par la pression diplomatique, militaire, économique et technologique. L’un comme l’autre défendent une vision du monde qui leur est propre, avec cette même volonté : soumettre, étendre, contrôler.

Alors, posons la question franchement : l’expansionnisme américain serait-il plus moral que celui de la Russie ? Ou n’est-ce qu’une affaire d’image soigneusement entretenue par nos chancelleries et nos médias ?

La vraie question, peut-être, est celle de notre propre autonomie stratégique. Devons-nous continuer à choisir entre deux empires… ou oser enfin nous affranchir de leur emprise ?

#EtatsUnis #Russie #Canada #Expansionnisme

Diplomatie

France-Algérie : quand la peur des banlieues dicte la diplomatie de la France

Régis Ollivier – le 25 mars 2025

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Un État à genoux, par calcul ou par crainte ?

À observer les contorsions diplomatiques de la France face à l’Algérie, une question s’impose : pourquoi Paris courbe-t-il systématiquement l’échine ? Pourquoi cette complaisance, cette retenue, voire cette soumission silencieuse ? La réponse est simple, mais peu assumée : la peur. Peur des banlieues, peur des émeutes, peur d’un soulèvement social que personne n’aurait le courage de mater. La France redoute davantage ce qui se passe en Seine-Saint-Denis que ce qui se décide à Alger.

La bombe démographique : un levier intérieur bien connu

Près de 2 millions de personnes d’origine algérienne vivent en France, toutes générations confondues. Une donnée brute, mais aux répercussions politiques majeures. Chaque gouvernement sait pertinemment que la moindre étincelle – un durcissement sur les visas, une tension avec Alger, une déclaration malheureuse – peut mettre le feu aux poudres dans les quartiers dits « sensibles ». Les émeutes de 2005 sont encore dans toutes les mémoires. Plus récemment, les flambées de violence de 2023 ont montré qu’il ne faut pas grand-chose pour déclencher l’embrasement. Face à cette bombe démographique, le pouvoir choisit la prudence. Ou plutôt, l’immobilisme.

Le chantage mémoriel, outil d’un pouvoir algérien cynique :

Depuis plus de soixante ans, Alger a parfaitement compris comment manipuler la culpabilité française. À chaque crispation, le refrain est le même : la France coloniale, les souffrances passées, les réparations symboliques. Paris, tétanisé à l’idée de réveiller les vieux démons, répond par des concessions. On multiplie les gestes, les excuses, les silences gênés. Pendant ce temps, l’Algérie avance ses pions sans jamais faire amende honorable de son côté.

L’arme migratoire : un pistolet sur la tempe

Autre levier redoutable, la diplomatie migratoire. L’Algérie refuse régulièrement de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires aux expulsions. Résultat ? La France est incapable d’expulser efficacement des milliers de ressortissants algériens sous OQTF. À chaque tentative de fermeté, Alger bloque. Paris recule, par peur d’un afflux migratoire ingérable, ou pire : d’une rupture qui provoquerait des troubles dans ses propres rues.

Une diplomatie timorée qui cache un déclin stratégique

Cette posture de soumission ne s’explique pas seulement par les banlieues. Elle reflète une France affaiblie sur la scène internationale, incapable de peser face à l’Algérie, laquelle s’offre désormais les faveurs de Moscou, Pékin, ou Ankara. Ajoutez à cela la dépendance énergétique – le gaz algérien reste une carte précieuse – et vous obtenez une diplomatie dictée par la crainte, l’intérêt à court terme, et surtout l’absence totale de courage politique.

Reprendre la main avant qu’il ne soit trop tard

La France ne peut plus se permettre de plier face à l’Algérie par peur de ses propres citoyens d’origine algérienne. Ce choix stratégique de la lâcheté ne garantit ni la paix sociale, ni le respect international.Un État qui redoute ses banlieues n’est plus souverain. Un État qui négocie à genoux n’est plus respecté. À défaut de la renverser, il est grand temps d’inverser la table.

#France #Algérie #Diplomatie #Immigration

Politique

Les Fulgurances du Colonel — Le bouton du feu nucléaire ce n’est pas un jouet quand même…

Régis Ollivier – Le 24 mars 2025

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On s’extasie beaucoup sur les figures déjantées du monde contemporain. Le génie, paraît-il, frôle toujours la folie. Elon Musk en est l’archétype : des idées brillantes, des coups d’éclat à la chaîne, des projets lunaires, littéralement. On lui passerait presque tout, sous prétexte qu’il est “visionnaire”. Et pourquoi pas le laisser aux commandes d’une nation pendant qu’on y est ? Comme certains le suggèrent parfois. Un Musk « à la française ». Eh bien non. Parce que la fulgurance sans maîtrise, c’est un feu d’artifice sans plan d’évacuation. Une impulsion sans direction. Ce genre d’homme, mettez-le face au « bouton rouge », et c’est la roulette russe version nucléaire. Un pays n’a pas besoin d’un showman ou d’un pyromane capricieux. Il a besoin d’un chef qui connaît le poids des décisions, qui sait que le coup d’éclat n’est rien sans la reconstruction derrière. Un Colonel, justement. Quelqu’un qui a appris à appuyer là où ça fait mal, mais jamais par plaisir. Qui sait que le vrai pouvoir, c’est de savoir quand ne pas appuyer. Parce qu’à force de vouloir des visionnaires qui tirent dans tous les sens, on finit par préférer ceux qui tiennent la maison debout plutôt que ceux qui jouent à la dynamiter. La France n’a pas besoin d’un Docteur Folamour. Elle a besoin d’un homme d’État, un vrai, qui garde le doigt loin du bouton… sauf quand il le faut.

Vous appréciez Les Fulgurances du Colonel ? Ne gardez pas ça pour vous. Partagez, commentez, et invitez vos proches à s’abonner pour prendre un bol d’air frais… et décaper les idées reçues. La tempête, c’est mieux à plusieurs.

#LesFulgurancesDuColonel #ElonMusk #Politique

Un autre regard sur le monde par Régis Ollivier

Une belle plume au service de nos valeurs

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