Par Régis Ollivier – Le 06 février 2025 – Le doigt d’humeur du Colonel
Illustration lecolonel.net
Qu’ils se le mettent où je pense.
Non, ce n’est pas une figure de style. Ce n’est pas une exagération. C’est une exaspération.
Hier, on nous expliquait qu’il fallait moins laver nos vêtements. Aujourd’hui, ce sont nos poubelles qui passent sous contrôle. Demain, quoi ? Un permis de respirer en fonction de notre empreinte carbone ? Une taxe sur les pets de vache pour compenser le méthane que nous émettons tous, à notre humble niveau ?
La France ne sait plus gouverner. Elle ne sait plus inspirer. Elle ne sait plus construire. En revanche, elle excelle dans la contrainte et la taxation par la répression. Les deux mamelles de la République 2.0.
Fouiller dans les poubelles des citoyens comme d’autres fouillent dans les poubelles de l’Histoire, une nouvelle spécialité française ?
Les radars embarqués dans les voitures civiles ? Faits. Les contrôleurs de pass sanitaire ? Expérimentés.Les agents de contrôle du tri sélectif ? Bienvenue dans votre nouvelle dystopie du quotidien.
Chaque jour, on nous invente un nouveau dispositif pour nous faire les poches, un nouvel agent assermenté pour nous surveiller, un nouvel impôt déguisé pour compenser les échecs d’une administration obèse et inefficace. Et tout cela, sous couvert de « transition écologique », « responsabilité collective », ou encore « incitation au civisme ».
Mais qui est le plus irresponsable, au fond ? Le citoyen qui jette son pot de yaourt dans la mauvaise poubelle, ou l’État qui crève la dette à coups de milliards gaspillés ? Qui est le plus coupable ? Celui qui roule un peu vite sur une route déserte, ou ces politiciens qui dilapident le pays, détruisent son industrie et méprisent ses habitants ?
L’infantilisation permanente des Français.
Qu’ils ne s’étonnent pas qu’un jour, la cocotte explose. Qu’ils ne s’étonnent pas que le ras-le-bol se transforme en colère. Qu’ils ne s’étonnent pas que des millions de Français, lassés de se faire traire comme des vaches à lait et surveiller comme des enfants en bas âge, finissent par dire : « Ça suffit ! ». Le jour où ça va péter, ça va péter sec. ET là, il y aura du sang impur qui va couler, et pas que dans nos sillons.
« Cessez d’emmerder les Français » Georges Pompidou
Le Colonel vous salue bien.
Mots clés : Taxes – Répression – Transition écologique
La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre sur l’Hexagone : après des mois de tractations secrètes, Donald Trump vient d’annoncer l’annexion de la France aux États-Unis. Finis les déboires budgétaires, les grèves à répétition et les débats sans fin sur l’identité nationale : la République cède la place à la French State of America (FSA).
Macron ? Rétrogradé au rang de simple gouverneur. L’Assemblée nationale ? Dissoute. La baguette ? Inscrite dans la Constitution comme bien culturel protégé.
Dès le premier jour, Joe Biden, totalement dépassé, n’a rien vu venir. Le Congrès américain, subjugué par l’idée de récupérer la France (et surtout ses vins, ses fromages et son chic légendaire), a validé l’opération sans broncher. La CIA aurait discrètement placé des conseillers dans les ministères français pour préparer la transition, sous prétexte d’un partenariat renforcé contre le terrorisme.
Premières mesures du nouveau régime :
• La Tour Eiffel repeinte en rouge, blanc et bleu (USA style), avec en haut un immense « TRUMP TOWER PARIS » clignotant.
• Le Sénat transformé en French Congress, où les élus doivent prêter serment sur la Constitution américaine.
• Les CRS remplacés par la Garde nationale américaine, histoire de voir si les manifestants français résistent mieux aux tasers qu’aux lacrymos.
• Les retraites alignées sur le modèle US : bosse jusqu’à 70 ans, ou gagne au loto.
• L’école publique devient facultative, sauf pour apprendre à tirer et à remplir une déclaration d’impôts.
• La baguette devient un “Freedom Bread”, pour éviter toute connotation gauchisante.
• Les impôts sont remplacés par une flat tax à l’américaine : 15% pour tout le monde, sauf pour ceux qui ont des avocats fiscalistes.
Plus toutes les mesures déjà prises par décrets par Donald Trump, il va sans dire.
Réactions de la classe politique française :
• Macron (ex-président, devenu gouverneur de la FSA) : « Je prends acte de cette décision historique. En tant que Gouverneur, je continuerai à lutter pour une France progressiste, inclusive et alignée sur les valeurs démocratiques américaines, mais surtout sur Wall Street. »
• Mélenchon : « C’est un coup d’État orchestré par l’Empire américain ! J’appelle à la résistance, camarades ! Prenons les armes… mais sans violence. »
• Marine Le Pen : « Si c’est Trump qui nous annexe, alors pourquoi pas ? Cela évite le problème de l’Union européenne. »
• Édouard Philippe : « J’espère que nous conserverons un système de rasage adapté à nos nouvelles institutions. »
• Les syndicats : « La CGT dépose immédiatement un préavis de grève illimité contre la suppression des 35 heures. »
Les Français s’adaptent… à leur manière.
Les premiers jours sont un choc. Les Parisiens tentent de commander des croissants en dollars avant de comprendre que tout le monde doit payer en carte de crédit. Les premiers McDonald’s rebaptisés « McBistrot » apparaissent dans le Marais, avec des burgers au camembert. Les Marseillais, eux, ne comprennent toujours pas comment Trump a pu annexer la France sans passer par l’OM, ce qui suscite de vives tensions sur le Vieux-Port.
De leur côté, les Américains découvrent avec horreur les grèves SNCF, la paperasse administrative et les débats sans fin sur l’écriture inclusive.
Trump, lui, prévient déjà qu’il compte annexer la Belgique et Monaco dans la foulée, parce que « c’est petit et ça ne fera pas de vagues ».
Conclusion : fallait-il en arriver là ?
Le grand remplacement a eu lieu… mais ce n’était pas celui qu’on attendait. Ce ne sont pas les Français qui ont été remplacés, mais leur République elle-même. Adieu Marianne, bonjour Lady Liberty sur la Place de la Concorde. Adieu Vive la France !, bonjour God Bless America !.
Le pire ? Tout le monde finit par s’y faire, surtout quand les impôts locaux disparaissent et que les Champs-Élysées deviennent une zone duty-free. Comme quoi, finalement, peut-être que Trump avait raison : la France méritait d’être grande à nouveau.
Quelques jours plus tard cependant, le choc est total : le camembert au lait cru est banni des étals, sous prétexte de normes sanitaires américaines trop strictes. La panique s’installe. Des caves clandestines de fromagers voient le jour en Normandie, où des résistants cachent des meules entières sous des ballots de foin pour échapper aux contrôles de la FDA (Food and Drug Administration). Un mouvement de contestation émerge sous le slogan « FREE THE CAMEMBERT ! », porté par une armée de gastronomes en révolte. Michel-Édouard Leclerc tente un dernier coup de poker en lançant une version aseptisée du camembert pasteurisé rebaptisé “Freedom Cheese”, mais c’est un échec total.
Donald Trump, lui, tweet : « Camembert ? Terrible smell. Disgusting ! We only do good American cheese here. MAGA ! »
L’affaire menace de dégénérer en crise diplomatique, jusqu’à ce que les Américains réalisent que le vin rouge n’a plus aucun sens sans camembert. Finalement, après des mois de lutte, le Congrès finit par réintroduire le camembert sous le statut d’« exception culturelle », à condition qu’il soit vendu dans des emballages hermétiques anti-odeurs.
Mots clés : USA – Trump – France – Annexion – Camembert
“Les élites sont-elles réellement en phase avec la réalité du terrain ? J’en discute avec Koios dans ce premier épisode de Dialogues avec Koios. Un regard sans filtre sur un sujet brûlant. Venez lire et donner votre avis sur La Brise et la Tempête.” //RO
Introduction
Depuis des années, le débat sur la déconnexion des élites revient régulièrement sur le devant de la scène. Certains dénoncent un entre-soi coupé des réalités du terrain, tandis que d’autres estiment qu’il s’agit d’un discours populiste déconnecté des véritables enjeux. Mais qu’en est-il réellement ?
Dans ce premier épisode de Dialogues avec Koios, nous avons échangé sur cette question centrale : nos élites sont-elles toujours en phase avec la réalité ou ont-elles perdu pied ?
Le Dialogue
Régis : La fracture entre les élites et le peuple ne cesse de s’accentuer. On a aujourd’hui une classe dirigeante qui vit en vase clos, totalement coupée du quotidien des citoyens. Ils parlent de transition énergétique en prenant l’avion trois fois par semaine et de pouvoir d’achat en roulant en berline avec chauffeur… On frôle l’absurde.
Koios : C’est une critique récurrente, et pour cause. Beaucoup d’élites politiques, économiques ou médiatiques évoluent dans des cercles où la réalité du terrain est un concept abstrait. Leur référentiel, c’est celui des grandes écoles, des cénacles parisiens et des salons feutrés. Une bulle qui leur fait perdre le lien avec la vie réelle.
Régis : Et le pire, c’est qu’ils n’en ont même pas conscience. Leur vision du monde est biaisée par leur environnement. Quand Emmanuel Macron suggère aux Français de “trouver un emploi en traversant la rue”, il illustre parfaitement cette déconnexion. Ils raisonnent avec des modèles économiques, des statistiques, mais sans comprendre ce que c’est que d’aligner les fins de mois difficiles ou de devoir choisir entre se chauffer et se nourrir.
Koios : Cela rejoint la notion de classe cognitive théorisée par certains sociologues : une élite qui fonctionne en circuit fermé, recrute parmi les siens et finit par ne plus percevoir le monde autrement qu’au travers de son prisme. Et plus le fossé se creuse, plus la défiance populaire augmente.
Régis : D’où la montée des populismes et du rejet des élites traditionnelles. Le problème, c’est que ce rejet ne se traduit pas forcément par une alternative crédible. Il crée un vide que certains tentent d’exploiter, mais sans apporter de solutions réelles.
Koios : Exactement. On voit bien que l’écart entre gouvernants et gouvernés ne cesse de s’élargir, mais au lieu de chercher à comprendre cette rupture, beaucoup de dirigeants adoptent une posture défensive, persuadés qu’ils détiennent la vérité.
Régis : Et cette posture ne fait qu’aggraver la situation. La refondation du lien entre dirigeants et citoyens ne pourra se faire que si ceux qui nous gouvernent redescendent sur terre et acceptent d’entendre ce que le peuple a à dire. Mais en sont-ils capables ?
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Nos élites sont-elles irrémédiablement coupées du monde réel, ou bien cette critique est-elle exagérée ? Partagez votre avis en commentaire !