Georges Bernanos

Le Colonel et le Rebelle : à la manière de Bernanos

Quand l’engagement n’est plus une posture, mais une condition de l’âme.

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« L’enfer des gens de bien, c’est l’indifférence. » (Bernanos)

Bernanos ne supportait pas la tiédeur. Il pourfendait les lâches, les mous, les planqués de la pensée. Ceux qui, sous prétexte de prudence ou de réalisme, laissent les choses se faire, en espérant ne pas être emportés dans la chute.

Je suis fait du même bois. Je n’ai jamais supporté qu’on baisse les yeux ou qu’on se couche sous prétexte que c’est plus simple ainsi. L’indifférence tue plus sûrement qu’un tir ennemi. Elle désarme l’âme. Et je refuse de vivre désarmé.

« Ce monde est un complot permanent contre toute forme de vie intérieure. » (Bernanos)

Bernanos avait compris que le danger ne venait pas seulement des dictatures visibles, mais de cette tyrannie molle, insidieuse, qui vous invite à penser comme tout le monde, à vivre sans hauteur, à accepter l’inacceptable pour ne pas déranger.

Moi aussi, je mène une guerre. Une guerre d’alerte. Contre la normalisation du renoncement. Contre ce monde anesthésié, où l’on fabrique des hommes dressés, mais plus aucun homme debout.

« L’art de plaire est le contraire de celui de dire la vérité. » (Bernanos)

Ni lui ni moi ne cherchons à plaire. Bernanos écrivait avec le glaive. Chaque phrase était un coup d’épée contre la médiocrité. Une fulgurance. Une claque.

Ma plume suit la même logique. Elle ne flatte pas. Elle secoue. Elle irrite parfois – tant mieux. Elle rappelle à ceux qui dorment que le monde ne les attendra pas. Et qu’en période de naufrage, il vaut mieux parler clair que faire de la poésie d’ambiance.

« Le monde moderne n’exige pas que vous pensiez, mais que vous répétiez. » (Bernanos)

Bernanos a souvent marché seul. Il s’est brouillé avec ses amis, ses soutiens, son époque. Mais il est resté fidèle à sa conscience.

Je connais cette solitude-là. Elle ne me pèse pas. Elle me libère. Je ne cherche pas la compagnie des flatteurs ni l’onction des puissants. J’ai choisi la voie du veilleur. Celle du Colonel sans armée, mais pas sans convictions.

« La France n’est pas un pays comme les autres. C’est une personne. » (Bernanos)

Il avait raison. La France n’est pas une structure administrative. Elle n’est pas un pays de paperasse et de slogans.

Elle est une voix. Une histoire. Une flamme. Et cette flamme vacille aujourd’hui.

Alors, à ma manière, je veille sur elle. Pas comme un fonctionnaire de la mémoire. Mais comme un fils qui, voyant sa mère s’éteindre, refuse de se contenter de l’agonie silencieuse.

Je ne suis pas Georges Bernanos. Et je n’essaie pas de l’imiter. Mais je reconnais en lui un frère d’âme. Un compagnon d’insolence, de gravité, et de vérité.

Nous partageons cette blessure secrète des hommes lucides : celle de voir venir l’abîme, de le dire, et d’être moqués pour cela.

Mais qu’importe.

Il vaut mieux se tromper en résistant que réussir en renonçant.

Je marche avec cette phrase gravée dans le cœur. Et à défaut d’être entendu, je persiste à écrire. Parce que je sais qu’un mot juste peut traverser les siècles. Comme ceux de Bernanos, qui me parlent encore aujourd’hui.

Et peut-être, un jour, mes mots parleront à leur tour… à un autre veilleur. 

Le Colonel vous salue bien

Société

Fin de vie : quand la mort devient un projet maçonnique

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Régis Ollivier – Le 18 mai 2025

Le projet de loi sur « l’aide à mourir » actuellement en discussion à l’Assemblée nationale ne tombe pas du ciel. Il s’inscrit dans une longue tradition idéologique, où la mort n’est plus un mystère sacré, mais un « droit » à administrer. Le rapporteur du texte, Olivier Falorni, député radical, en est l’illustration parfaite : franc-maçon revendiqué, il incarne cette ligne de fracture entre une République enracinée et une République hors-sol.

Derrière les formules apaisantes, « accompagnement », « dignité », « ultime liberté » se cache un basculement éthique majeur. Pour la première fois, l’État envisagerait de légaliser une injection létale en réponse à une souffrance humaine. Une transgression absolue pour les uns, un progrès humaniste pour les autres.

Mais il serait naïf de croire à une simple évolution des mentalités. Les loges maçonniques, et notamment le Grand Orient de France, militent depuis des décennies pour une telle réforme. Elles défendent une vision du monde fondée sur l’autonomie individuelle absolue, détachée de toute transcendance, de toute racine spirituelle ou communautaire. Le lien entre cette loi et l’idéologie maçonnique n’est pas supposé : il est avéré, assumé, revendiqué.

Mais au-delà des loges, une autre réalité bien plus sombre plane sur ce débat : la manipulation des mots pour dissimuler la gravité des actes.

Olivier Falorni, rapporteur général du texte, rejette le mot euthanasie, trop chargé historiquement, pour lui préférer l’expression douce et feutrée d’« aide à mourir ». Il va jusqu’à convoquer le régime nazi pour expliquer son refus lexical, comme pour s’en laver les mains : « Le régime nazi a utilisé ce mot de façon abjecte pour organiser un assassinat de masse des personnes handicapées. Je crois que personne, dans cette salle, n’imagine que l’idée d’euthanasie tel qu’il a été envisagé et pratiqué par le Troisième Reich puisse effleurer le moindre cerveau. »

Pourtant, c’est bien dans l’Allemagne hitlérienne que l’euthanasie moderne prend racine.

Le programme T4, lancé en 1939, visait l’extermination des handicapés, des malades incurables, des « inutiles » à l’effort de guerre. Cette politique s’appuyait sur des questionnaires remplis par des médecins, des hôpitaux, des institutions psychiatriques. En moins de deux ans, 70 000 personnes furent ainsi mises à mort par gazage ou injection. Hitler, lui aussi, rechignait à utiliser le mot euthanasie : il préférait celui de « mort miséricordieuse ».

Aujourd’hui, en France, le même processus sémantique est à l’œuvre : on gomme les mots pour mieux anesthésier les consciences. Euthanasie devient aide, la piqûre devient un soin, la fin de vie devient une liberté nouvelle.

Ce n’est plus un simple débat médical. C’est une bataille de civilisation. D’un côté, ceux qui considèrent la vie comme un bien sacré, même fragilisé. De l’autre, ceux pour qui l’homme, maître de lui-même, peut décider du moment et des conditions de sa disparition, avec l’onction bienveillante de la République.

À travers ce projet, la République fraternelle cède la place à une République technicienne, où la compassion devient procédure et l’euthanasie, un acte citoyen. Faut-il s’en féliciter ? Ou s’en alarmer ?

Quand la novlangue maquille la mort, il ne s’agit plus de légiférer. Il s’agit de résister.

Le Colonel vous salue bien.

Dissuasion nucléaire

Le parapluie nucléaire français n’a rien du parapluie de Cherbourg.

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Régis Ollivier – Le 14 mai 2025

Dissuasion nucléaire : « Nous sommes prêts à ouvrir des discussions » avec d’autres pays européens. Emmanuel Macron – Les défis de la France, le 13 mai 2025 sur TF1.

Objection votre Honneur ! Le parapluie nucléaire français n’a rien du parapluie de Cherbourg.
Il ne s’agit ni d’un symbole romantique, ni d’un accessoire folklorique. C’est un outil de dissuasion stratégique, forgé dans la doctrine de stricte suffisance et fondé sur une décision nationale indépendante. Si la France propose désormais d’étendre sa protection nucléaire à ses partenaires européens, la question mérite d’être posée : nos alliés sont-ils prêts à assumer collectivement les conséquences d’une frappe en réponse ? Et surtout, la Nation française est-elle consultée sur ce changement de doctrine ? La dissuasion ne se partage pas à la légère. Elle engage la responsabilité, la souveraineté… et le destin d’un peuple.

Le Colonel


#Dissuasion #Souveraineté #SécuritéEuropéenne

Un autre regard sur le monde par Régis Ollivier

Une belle plume au service de nos valeurs

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