Présumé innocent… Jusqu’où va l’hypocrisie ?

Régis Ollivier – Le 13 février 2025

 

 

Le meurtre de Louise a bouleversé la France. Une enfant de 11 ans, assassinée. Son meurtrier est identifié : il a avoué et son ADN correspond. Pourtant, partout, on continue à entendre “présumé coupable”, “présumé innocent”, “présumé meurtrier”.

C’est quoi ce bordel ?

Quand un homme avoue un crime et que la science, à travers son ADN, confirme son implication, à quoi rime ce “présumé” ? À protéger un fantasme de justice pure et intouchable ? À éviter une erreur judiciaire alors que tout concorde ? Ou simplement à entretenir ce jargon aseptisé qui nous empêche de dire les choses comme elles sont ?

Le poids des mots, la légèreté de la vérité

On nous serine qu’il faut respecter la présomption d’innocence jusqu’au verdict final. Très bien. Mais dans ce cas précis, elle ne sert plus qu’à masquer la réalité. Cet individu est un meurtrier. Pas “présumé”, pas “potentiel”, pas “suspect”. Il a tué une enfant. Fin de l’histoire.

Et c’est bien là le problème : notre société ne sait plus appeler un monstre un monstre. Il s’en trouve même comme je l’ai entendu ce matin sur « l’heure de pros »de la bouche d’un ancien magistrat, qui tentait lamentablement et ad nauseam, d’arrondir les angles à propos du jeune meurtrier. On tourne autour du pot, on euphémise, on étouffe la vérité sous des précautions de langage absurdes. On ne veut plus “choquer”, alors on maquille les faits.

De la même manière, Louise n’était pas une “jeune fille”. Elle était une enfant. Mais là encore, on arrondit les angles. Pourquoi ? Pour éviter de trop heurter les consciences ? Pour rendre le crime moins insupportable ?

Deux poids, deux mesures

Et puis, soyons honnêtes : cette présomption d’innocence fonctionne à sens unique. Elle est sacrée pour certains, inexistante pour d’autres. Regardez les affaires de viol. Quand une victime dénonce, elle doit prouver, se justifier, se battre pour être entendue. Pendant ce temps, l’accusé est “présumé innocent” et les médias prennent mille pincettes pour évoquer son cas. “Attention aux accusations hâtives”, “Ne détruisons pas une carrière sur une rumeur”. Mais lorsqu’il s’agit d’un homme du peuple, un “sans grade”, il est souvent jugé avant même d’avoir pu ouvrir la bouche.

Nos élites, elles, jouissent d’une bienveillance rare. On les protège, on attend, on temporise. La présomption d’innocence devient un rempart infranchissable. Et s’il le faut, on invoque le doute jusqu’à l’absurde. L’histoire regorge d’affaires enterrées, de dossiers oubliés, de puissants qui s’en tirent avec un sourire navré. Pendant ce temps, pour d’autres, le simple soupçon suffit à détruire une vie.

Dire la vérité, sans faux-semblants

L’affaire (sic) de la petite Louise n’est pas un “drame”. Ce n’est pas un “fait divers”. C’est un assassinat. Une abomination. Il est temps d’arrêter de se cacher derrière des formulations creuses. Ce meurtrier est coupable. Et cette enfant a été assassinée. Ce ne sont pas des “présomptions”, ce sont des faits.

Nous avons le devoir de nommer les choses telles qu’elles sont. Non pas pour satisfaire une soif de vengeance, mais pour refuser l’hypocrisie qui gangrène notre langage et notre rapport à la justice. Assez de cette mascarade linguistique.

Quand la vérité est là, il faut la dire. Tout simplement.

Vous pouvez retrouver ce billet et bien d’autres, sur le blog « La Brise et la Tempête » sur lecolonel.net

Mots clés : Louise – Owen L. – présomption d’innocence

 

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