Régis Ollivier – Le 09 mai 2025
Il fut un temps – pas si lointain – où LinkedIn se voulait un salon feutré. Un espace d’échanges professionnels, rigoureux, courtois. Aujourd’hui, il s’apparente davantage, selon mes observations quotidiennes, à un café du commerce numérique, où chacun crie plus fort que l’autre pour exister dans la mêlée.
Des punchlines en guise de pensée. Des likes comme monnaie de validation. Des invectives balancées entre deux hashtags. Des plumes qui volent dans un poulailler numérique où se côtoient poules effarouchées et coqs en roue libre. Noms d’oiseaux, dénonciations, censures. Et bien pire encore… pas plus tard que jeudi, j’ai personnellement reçu des menaces de procès en diffamation de la part d’un ex-capitaine choqué par l’un de mes commentaires le concernant. Il est passé de vie à un trépas virtuel. Même la Cour des miracles avait son ordre. Ici, on frôle la pétaudière.
Le plus consternant ? Cette illusion d’engagement. On confond désormais profondeur et posture, réflexion et réaction. On disserte sur le monde avec la légèreté d’un tweet, et l’on s’imagine stratège après avoir commenté un post de 12 lignes.
Je ne suis pas nostalgique, je suis lucide. Il existe encore des lieux de pensée structurée, à l’image du Cercle K2 ou d’autres cercles exigeants. Mais sur LinkedIn, l’arène a remplacé le forum. L’outrance, la nuance. Et le bruit, le silence.
Alors, je reste en veille. En sentinelle. Mais de plus en plus souvent… en retrait.
Le Colonel vous salue bien
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