Régis Ollivier – Le 11 mai 2025

Je ne me souviens plus du jour exact. Mais je n’oublierai jamais la rue. Rue Cadet.
Le nom résonne encore comme une alerte intérieure. Une dissonance. Une angoisse. J’étais alors en poste auprès de l’Ambassade de France à Djibouti. Ce jour-là, j’étais convié à cet adresse non pas pour un rite initiatique, mais pour ce que l’on appelle pudiquement une « visite du château » du Grand Orient de France. Un déjeuner copieux, servi avec courtoisie, offert par un influent ami djiboutien. Avec, en coulisses, un espoir non dissimulé : que je rejoigne cette obédience maçonnique. Que je sois un des leurs. Mais, dès les premières minutes de découverte de ce lieu, j’ai ressenti une oppression. Une étrangeté. Quelque chose de sourd, de dissonant, presque satanique. J’ai flippé. Oui, vraiment flippé. Pas physiquement. Intérieurement. Comme si une part obscure m’enveloppait. Mon ressenti était trop fort. Alors, j’ai dit non. Poliment, fermement, définitivement. Je n’ai jamais cédé au chant des sirènes de la franc-maçonnerie. Ni à cette loge, ni à aucune autre. Moi, on ne m’enferme pas. Je suis né libre. Je mourrai libre. J’ai néanmoins constaté qu’au fil des ans, bon nombre de mes camarades de promotion qui ont jadis accepté de devenir Franc-Maçon ont grimpé. Vite. Haut. Très haut. Professionnellement. Financièrement. Mais je n’ai aucun regret.
Le Colonel vous salue bien.