Santé

  • Éthique,  Santé

    Pourquoi une aide active à mourir ?

    Publié le 5 avril 2024

    Nous nous trouvons dans le même cas de figure qu’avec la loi Simone Veil (je parle de la loi canal historique). Sur une pente extrêmement glissante qui nous mènera vers les pires abus de l’humanité. J’en entends qui (me) disent que… J’en ai rien cirer des gens qui disent. Il ne s’agit pas d’une avancée sociale mais en fait d’une immense régression morale. //RO

    Paru le 3 avril 2022 dans le journal britannique The Spectator, ce texte décrit l’évolution de la législation canadienne (qui voit année après année l’euthanasie progresser) et a obtenu un large écho dans le monde anglo-saxon. Nous le reproduisons ici, traduit et actualisé, avec l’accord de l’auteur, Yuan Yi Zhu, professeur de droit international à l’université de Leiden (Pays-Bas) et natif du Canada.

    C’est un trait d’esprit bien connu, qu’on doit à Anatole France : « La majestueuse égalité des lois interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans la rue et de voler du pain. » L’écrivain n’aurait sans doute pas prévu qu’un pays entier – et qui plus est un pays particulièrement progressiste – décide un jour de prendre ce sarcasme au pied de la lettre et de le pousser jusqu’à ses dernières conséquences. Depuis 2021, le droit canadien a majestueusement accordé l’aide active à mourir à ceux – riches ou pauvres – qui manquent d’argent pour continuer à vivre dignement. En fait, l’État canadien, dans sa générosité, rembourse même l’opération. Il ne dépense pas en revanche l’argent qui leur permettrait de vivre, plutôt que de se tuer.

    Une pente n’est jamais aussi glissante que lorsqu’elle est entamée d’un pied ferme, en refusant de voir le verglas. En 2015, la Cour Suprême du Canada renversait sa propre jurisprudence, alors constante depuis vingt-deux ans, en déclarant inconstitutionnelle la loi interdisant le suicide assisté. Ce faisant, les juges écartaient tranquillement la peur que ce revirement ne « prépare la pente glissante vers l’homicide » contre les plus vulnérables, peur qu’ils jugeaient fondé sur « des exemples anecdotiques ». L’année suivante, le parlement promulgua une loi autorisant l’euthanasie, seulement pour les malades en phase terminale dont la mort était « raisonnablement prévisible ».

    Il ne fallut pas plus de cinq ans à cette fameuse pente glissante pour apparaître, lorsque le parlement canadien adopta la loi C-7, un élargissement de la législation sur l’euthanasie, qui supprimait le critère du « raisonnablement prévisible » aussi bien que celui de la phase terminale. Depuis lors, toute personne souffrant d’une maladie ou d’un handicap qui « ne peut être soulagé selon les conditions qu[elle juge] acceptables », peut profiter de « l’assistance médicale à mourir » (AMM), selon l’euphémisme en vigueur.

    Lire la suite : https://www.humanite.fr/en-debat/euthanasie/pourquoi-une-aide-active-a-mourir : Pourquoi une aide active à mourir ? Lire aussi : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/services-avantages-lies-sante/aide-medicale-mourir.html Aide médicale à mourir : Aperçu : Pourquoi une aide active à mourir ?

  • Santé

    « Aberrant », « scandale » : les sénateurs vent debout face à l’éventualité de rembourser les médicaments selon les revenus

    Par Alexis Graillot – Publié le 26/03/2024 – Public Sénat

    Invité dans la matinale de RTL ce mardi 26 mars, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, s’est déclaré « ouvert » à l’idée de rembourser certains soins médicaux selon les revenus. « Ça ne peut plus être open bar », a-t-il notamment déclaré, avant de rétropédaler par le biais de son entourage quelques heures plus tard. Un rétropédalage qui ne convainc guère les sénateurs interrogés, qui dénoncent « une atteinte à un principe fondateur de la Sécurité sociale », et le risque d’une « médecine à deux vitesses ».

    « Une prise de conscience collective » : quelques minutes après l’annonce du déficit public par l’INSEE, chiffré à 5.5% du PIB, bien loin des prévisions de 4.9% estimées par le gouvernement, Bruno Le Maire a martelé son désir de « ne pas augmenter les impôts », tout en déclarant que « tout ne doit pas reposer sur les dépenses de l’Etat ». A ce titre, le ministre de l’Economie s’est dit « ouvert à tous les débats », notamment vis-à-vis du remboursement des soins de santé selon les revenus. « La personne qui est en bonne santé, qui consomme beaucoup de médicaments et qui fait beaucoup d’analyses médicales doit sans doute contribuer davantage », a défendu le locataire de Bercy, estimant qu’il s’agit d’un « principe de responsabilité, de choix dans la dépense publique ». « Il ne s’agit pas de dire qu’on va ratiboiser tout le monde », a-t-il tenté de rassurer.

    « C’est une façon de dire le médicament ça ne peut pas être open bar. Vous voyez tous les médicaments que vous accumulez dans votre pharmacie, ça a un coût, c’est vous qui payez, c’est le contribuable qui paye », a poursuivi le ministre, arguant que le doublement de la franchise médicale, passant de 50 centimes à 1 euro, avait permis à l’Etat de récolter plus d’un milliard d’euros : « Ce n’est pas de la roupie de sansonnet, c’est beaucoup d’argent », a-t-il appuyé. Dans le même temps, Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes et ancien ministre de l’Economie de François Hollande, invité de France Inter, a regretté un « dérapage important » et « très, très rare ».

    Depuis, le ministre de l’Economie a semblé amorcer un rétropédalage, affirmant en réunion de groupe des députés Renaissance, que « le sujet n’était pas à l’ordre du jour », selon nos confrères de BFMTV, qui ajoutent que l’entourage du ministre a souligné que Bruno le Maire « avait en tête des franchises des médicaments, pas le prix des médicaments », pointant une « incompréhension ».

    Lire la suite ici https://www.publicsenat.fr/actualites/sante/aberrant-scandale-les-senateurs-vent-debout-face-a-leventualite-de-rembourser-les-medicaments-selon-les-revenus

  • Santé

    La face sombre de l’affaire des médecins cubains de Guingamp

    Par Antoine Copra – Publié le 21/02/2024 – Le Point

    L’initiative fait la une des médias, mais cache une triste réalité : des hommes et des femmes réduits en esclavage, instrumentalisés par le régime et par un militant indépendantiste breton condamné en 2004.

    Le sort de sa maternité agite la petite commune de Guingamp – 7 105 habitants, dans les Côtes-d’Armor – depuis près de trente ans. Dès 1995, les premières rumeurs de fermeture apparaissent. Noël Le Graët, qui a dirigé le club local pendant près de vingt ans avant de devenir président de la Ligue de football professionnel, vient tout juste d’être élu maire.

    Il obtient un premier sursis en entamant le rapprochement entre l’hôpital et la clinique privée. Mais la structure peine à recruter. Au point qu’en 2018, l’agence régionale de santé (ARS) annonce sa fermeture définitive. Le résultat, pour le Dr Arnaud Chiche, anesthésiste-réanimateur et président fondateur du collectif « Santé en danger », de « décennies de sous formation du personnel médical ».

    Le personnel se mobilise et reçoit un soutien de poids en la personne de l’humoriste Jean-Marie Bigard. En voyage au Brésil, l’humoriste interpelle Brigitte Macron, puis affirme s’entretenir du sujet avec elle. Pendant ce temps, Noël Le Graët profite de la Coupe du monde de football pour plaider la cause de la maternité auprès du président. Bien lui en prend : le chef de l’État lui accorde un sursis de deux ans. Philippe Le Goff, nouveau maire et ancien joueur de l’En avant Guingamp, n’en revient pas : « J’étais loin d’imaginer qu’une telle décision puisse se prendre dans les vestiaires d’un stade. »

    Lire la suite https://www.lepoint.fr/societe/la-face-sombre-de-l-affaire-des-medecins-cubains-de-guingamp-21-02-2024-2553054_23.php

    Sur LinkedIn Régis Ollivier Lieutenant-colonel (TDM-ER). 43 ans d’armée dont 25 années au sein de la DGSE. Candidat à la présidentielle 2022. J’attends celle de 2027 avec impatience