• Armées

    Face au retour de la guerre en Europe, l’importance des forces morales

    Direction : Ministère des Armées / Publié le : 28 juin 2023

    La France est-elle prête à affronter un conflit de haute intensité ? Depuis le début de la guerre en Ukraine, la question se pose avec acuité. Au-delà du nécessaire renforcement des armées, la résilience de la Nation passe par la mobilisation de la société tout entière. Le lien armées-Nation et les forces morales sont ainsi devenus des piliers essentiels de notre politique de défense. Explications dans Esprit défense n°8.

    Le « lien armées-Nation » et les « forces morales ». Depuis quelques mois, ces deux concepts font florès. Une référence à ces éléments, considérés comme essentiels en cas de conflit, est souvent glissée dans les discours sur la défense. Sans eux, il n’y aurait pas de victoire possible. La leçon nous arrive d’Ukraine, où la résistance à l’invasion russe tient beaucoup à l’action de la population. Cet exemple a « réveillé en sursaut les consciences occidentales engourdies par 80 années de paix », écrivait le général Yann Gravêthe, dans son éditorial pour Esprit défense n° 6. Ce processus est-il reproductible en France ? C’est toute la question. La volonté politique est là, répétée par Emmanuel Macron dans ses vœux aux armées, le 20 janvier 2023. « La mobilisation civile est inséparable de l’effort militaire », soulignait alors le chef de l’État, précisant qu’« il nous [fallait] aussi, en tant que Nation, nous transformer nous-mêmes, être prêts à des guerres plus brutales, plus nombreuses et ambiguës à la fois ».

    Mais que recouvrent ces concepts, difficiles à définir précisément ? « Pour moi, les forces morales, c’est tout d’abord une Nation derrière ses armées, avance le colonel Stéphane Zugetta, sous-directeur des politiques jeunesse à la Direction du service national et de la jeunesse (DSNJ). Et cela nécessite que les citoyens comprennent pourquoi nous avons une politique de défense, pourquoi le pays investit plus de 400 milliards d’euros dans la loi de programmation militaire, pourquoi nous intervenons militairement dans certains endroits. » Or, cet esprit de défense n’est pas inné : « Il se cultive, se travaille, auprès des futurs citoyens, dès le plus jeune âge, comme le prévoit le plan Ambition armées-jeunesse[1]», prévient-il. Sinon, « avec une Nation qui ne possède pas de connaissance des enjeux de défense, vous ne disposez ni d’un socle ni d’une base arrière solides. » Pour certains, le lien armées-Nation s’est distendu depuis les « dividendes de la paix » des années 1990[2], lorsque tout conflit mondial semblait improbable. Un phénomène amplifié par la loi de suspension du service national votée en 1997. « Aujourd’hui, les gens qui ont 45 ans n’ont pas connu le service militaire. Forcément, le lien avec les armées a tendance à s’émousser », constate le général Bruno Gardy, délégué interarmées aux réserves, une structure rattachée à l’État-major des armées.

    Lire la suite https://www.defense.gouv.fr/actualites/face-au-retour-guerre-europe-limportance-forces-morales : Face au retour de la guerre en Europe, l’importance des forces morales

  • Budget

    La France peut-elle faire faillite si elle ne réduit pas son déficit?

    Par Richard Werly – Publié le 25.03.2024 – Blick

    C’est confirmé. Le déficit public français pour 2023 s’est élevé à 5,6% du PIB. Soit le double du fameux maximum de 3% imposé par les critères de convergence européens. Et la dette publique explose aussi. Alors, danger?

    Français, accrochez-vous: le toboggan de vos finances publiques est de plus en plus glissant! 
    Ce n’est pas Blick qui le dit. C’est l’INSEE, l’Institut national de la statistique qui a rendu public ses chiffres pour 2023 ce mardi 26 mars. 

    Selon ces chiffres, le déficit public de la France a atteint 5,5% du PIB en 2023, à 154 milliards d’euros. C’est bien plus que les 4,8% de déficit réalisés en 2022 et que les 4,9% initialement prévus par le gouvernement. Une confirmation des avertissements lançés par la très sérieuse Cour des comptes. Le déficit public de la France se retrouve donc proche du double du maximum de 3% fixé depuis février 1992 par le traité européen de Maastricht, socle de l’euro, la monnaie unique entrée en circulation dix ans plus tard.

    5,5% de déficit, engendrés selon l’INSEE «par le ralentissement de l’économie, par des mesures nouvelles sur les prélèvements obligatoires, et un recul des transferts reçus». Qu’en penser ? L’économiste très libérale Agnès Verdier-Molinié, habitué à publier des best-sellers sur la dégradation des finances française, y voit la preuve que le glissement vire au précipice. «La devanture du village Potemkine commence sérieusement à se fissurer», écrivait-elle ce week-end dans Le Journal du Dimanche. Et de s’inquiéter: « On craignait que la France ne devienne lanterne rouge du déficit public en zone euro en 2024, elle sera en avance d’un an.»

    Ajoutez à cela l’explosion de la dette publique française, qui devrait se stabiliser fin 2024 à 110% du produit intérieur brut, soit plus de 3000 milliards d’euros, et le compte est bon. Enfin, plutôt pas bon du tout: «Nous enregistrons le déficit le plus élevé hors récession et hors crise sous la Ve République», poursuit Agnès Verdier-Molinié, auteure de «La France peut-elle tenir encore longtemps?» (Ed. Albin Michel). À ce stade, la pire prévision est la Slovaquie à 5,5% de déficit selon le FMI. Et avec la croissance revue à la baisse, la France pourrait de nouveau être lanterne rouge en 2024.

    Lire la suite ici https://www.blick.ch/fr/news/france/alarme-aux-finances-publiques-la-france-peut-elle-faire-faillite-si-elle-ne-reduit-pas-son-deficit-id19572146.html

  • Armées

    Europe: les soldats et les jeunes fuient les armées

    Par Pierre Duval – 26.03.2024 – Observateur Continental

    « Les plans des élites en Europe visant à briser la Russie militairement se heurtent à leur impossibilité de pouvoir reconstruire leurs armées. » 

    Les populations issues de l’immigration ne sont pas intéressées par l’uniforme militaire pour mener les guerres de l’Occident, ni les autres jeunes de ces pays. La plupart des migrants soutiennent la Russie. Les appels lancés par les dirigeants de l’OTAN pour recruter des soldats dans une croisade contre   la Russie sont boudés par les recrues qui ont commencé à fuir. 

    L’armée française est face à des départs volontaires et à un manque de recrutement. Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a dévoilé son plan pour mettre fin à l’augmentation des départs dans l’armée française. «Il ne s’agit plus tant de recruter de nouveaux soldats que de persuader les troupes existantes de ne pas démissionner», stipule Politico.  «Ces conversations existent désormais dans toutes les capitales, dans toutes les démocraties qui disposent d’armées professionnelles sans conscription», souligne le média anglophone. Les armées occidentales ne peuvent plus recruter et manque de soldats.
     
    Même l’Allemagne est touchée. Un récent rapport annuel soumis au Parlement allemand a montré qu’en 2023, quelque 1.537 soldats ont quitté la Bundeswehr, la réduisant à 181.514 effectifs. Les Européens ne veulent pas mourir pour une guerre voulue par leurs élites. Cela traduit la résistance des populations en Europe contre la guerre de l’UE contre la Russie. 

    En France, selon les données officielles, les militaires restent en moyenne dans les forces armées pendant un an,  moins qu’avant le déclenchement du conflit militaire en Ukraine. Au Royaume-Uni, la pénurie annuelle de personnel est de 1.100 hommes, soit l’équivalent de deux bataillons d’infanterie. Le gouvernement britannique a signé un contrat de recrutement avec une entreprise privée Capita, mais cela n’a pas abouti. 

    Lire la suite ici https://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=5809